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On a vu pour vous … le nouveau Caïn incarné par Julien Baumgartner

Nouvelle saison pour Caïn et nouvelle incarnation (façon Doctor Who), désormais c’est Julien Baumgartner qui s’installera dans le fauteuil du flic de France 2. Que vaut cette nouvelle mouture ?

C’est un cas de figure qui ne se produit pas souvent dans les séries et encore moins dans les séries françaises : le remplacement du héros par un autre acteur. Dans Falco, si le héros s’en va, le nouveau héros ne porte pas son nom. Dans Profilage, la « neutralité » du titre permet un renouvellement à la tête de la série. Aux Etats-Unis par exemple, cette pratique est très répandue dans le milieu du soap de journée façon Amour gloire et beauté (le personnage de Ridge a eu par exemple deux visages). C’est dire que le pari de France 2 de poursuivre Caïn en lui donnant un nouveau visage est plutôt osé. Après Bruno Debrandt, c’est donc Julien Baumgartner qui s’y colle avec pour mission (impossible ?), non pas de faire oublier son prédécesseur, mais plutôt de lui succéder et permettre la poursuite de la série.

C’est quoi Caïn saison 7 (épisodes 1 et 2, les seuls pour l’instant présentés à la presse) ? Caïn et son équipe se retrouvent à enquêter sur un meurtre dans un domaine viticole où tous les indices semblent pointer vers les propriétaires du domaine. Un domaine bien particulier pour Caïn puisqu’il appartient à sa propre famille et que la principale suspecte serait sa cousine Patricia (Victoria Abril). Mais les choses vont très vite se révéler bien plus compliquées pour Caïn

« Y’a un truc de changé chez vous, non ? »

Dire qu’on était sceptique sur le papier est un doux euphémisme. Le changement de visage pour un héros qu’on a accompagné durant 6 ans ne laisse jamais rien présager de bon (quelque soit le talent du nouvel acteur). Nous n’étions pas non plus convaincu par le pitch plus « lumineux » et moins « ténébreux » de la saison 7. S’il est encore trop tôt pour savoir si l’ensemble de la saison sera sur le même tempo que ce double épisode d’ouverture, force est de constater que cela démarre sous de très bons auspices. Pour mémoire, c’est lors des dernières scènes de la saison 6 que le passage de flambeau s’était effectué entre Bruno Debrandt et Julien Baumgartner, au travers du reflet dans un miroir qui change, façon Doctor Who.

En ouverture de cette saison 7, la série joue de manière très habile avec ce changement « d’identité » en assumant la partie plus méta : « Il n’y a qu’un seul Caïn et c’est moi » ou « Si vous voulez me prouver que vous êtes vraiment Caïn, il faudra plus que le maniement d’un fauteuil« , assène Lucie avec une certaine ironie. On est clairement dans un registre voisin de celui du Doctor Who, même si ici il ne s’agit pas bien entendu d’une régénération.
Caïn profite de cette nouvelle incarnation pour se rebooter en continuant sur sa lancée (l’héritage des relations entre les personnages est là, il y a même une référence à une enquête passée – Abel contre Caïn, en saison 2). Plonger Caïn dans son passé, lui donner de nouveaux enjeux, est une manière intelligente de relancer la série.
Le côté méta va jusque dans le titre du double épisode. Baptisé « Origines« , il est une amusante référence à la série de France 3 dans laquelle Julien Baumgartner a officié 2 saisons durant, Origines.

Et Julien Baumgartner dans tout ça ?

Il y a deux manières pour un comédien de reprendre un personnage déjà incarné. Façon Magnum 2018 en le transformant de manière assez radicale tout en gardant l’entourage et le background psychologique du personnage. Ou façon Caïn 2019 en se mettant dans les chaussons du personnage et lui amenant par petites touches de nouvelles facettes qui le façonneront pour les saisons (?) à venir … Julien Baumgartner, sans effacer le travail de Bruno Debrandt dans les 6 premières saisons, parvient à nous faire accepter qu’il est Caïn et ce, dès les 5 premières minutes, une fois l’effet de surprise passé. Il y aura toujours des fans pour dire que Caïn sans Debrandt ce n’est pas Caïn, tout comme on en trouve pour dire que Magnum sans la moustache, ça n’est pas Magnum. Mais il serait injuste de ne pas reconnaître à Baumgartner qu’il est parvenu à devenir Caïn. Il a réussi à adopter des mimiques propres au personnage et, ce qui est très troublant, c’est que leur voix à tous les deux est réellement très proche. De fait, sans singer Bruno Debrandt, Julien Baumgartner s’est davantage mis dans la peau du personnage. Le seul reproche que l’on puisse est de ne pas avoir jouer de manière plus radicale le changement en tranchant entre les deux incarnations.

Du côté de l’intrigue policière, il y a une belle galerie de guests, Andrea Ferréol et Victoria Abril en tête, une histoire qui lorgne pour l’atmosphère du côté d’Agatha Christie et ce n’est pas pour nous déplaire. Et une des dernières séquences qui fait vaciller Caïn un peu plus lorsqu’il apprend quelque chose sur son passé.
Une histoire réussie pour ouvrir cette nouvelle ère. Espérons juste que le reste de la série sera au diapason de ces deux épisodes réussis.

A suivre …

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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