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On a vu pour vous … les premiers épisodes de Dérive, la nouvelle pépite venue du Québec

La plateforme Crave lance ce 13 novembre son nouveau thriller, Dérive, où la frontière avec la folie n’a jamais été aussi ténue.

Frappé de stupeur en plein concert, Daniel Major (Jean-Philippe Perras), pianiste de renommée internationale, s’effondre sur scène. Depuis, il est demeuré incapable de jouer. Daniel décide de fuir le tumulte et se réfugie à la maison de campagne familiale. Complètement bouleversé, il recommence à faire des terreurs nocturnes qui lui font craindre pour sa sécurité et celle de ses proches. Il entreprend alors une thérapie qui l’amène à fouiller son passé et il découvre de sombres secrets. Sa quête de vérité, parsemée d’embûches et de dangers, le mène vers de troublantes révélations.

L’essentiel

Dérive est de ces séries dont nos amies québécois ont le secret, un thriller psychologique horrifique où le puzzle se reconstitue devant nos yeux. A la manière de classiques du genre, la série nous présente deux histoires dont on ne saisit pas encore à ce stade comment elles vont fusionner (parce qu’on sait qu’elle vont fusionner) : celle d’une mère qui pense que son très jeune enfant s’est noyé, et celle d’un pianiste en perte de sens total.

Un puzzle qu’il convient de savamment maitriser et que l’on doit à l’écriture de Julie Hivon, tandis que la réalisation particulièrement de la série revient à Patrice Sauvé (à qui l’on doit notamment l’excellente série Le monstre). Côté distribution, on retrouve dans les 8 épisodes que comptera la série Jean-Philippe Perras, Marie-Thérèse Fortin, Benoit Gouin, Sophie Cadieux, Macha Grenon, Céline Bonnier, Luis Oliva, Xavier Huard, Catherine Souffront, Chloée Barshee, Maxime Genois, Mounia Zahzam, Marilou Mucret et Amélie Grenier 

On aime ?

Avec le phénomène Empathie qui a remis un sérieux coup de projecteur sur la fiction du Québec (enfin dira-t-on), cette dernière continue de déployer ses ailes, poussée par sa situation géographique entre Etats-Unis et Europe, à se dépasser pour exister. Elle prouve que l’on prendre des risques sans budget déraisonnable, une raison souvent invoqué pour se freiner par chez nous.

En la matière, la plateforme Crave repousse régulièrement les limites et les genres (c’est elle qui a proposé Empathie) comme on l’a vu aussi avec l’excellente Gâtées Pourries présentées à la Rochelle, et comme on le voit désormais avec Dérive, un vrai cauchemar éveillé dans lequel se retrouve plongé l’excellent Jean-Philippe Perras. S’il conviendra d’attendre la résolution totale pour savoir si le scénario alambiqué a été maîtrisé jusqu’au bout, nous avons été particulièrement emballés par les débuts de Dérive qui mélange les genres en proposant des histoires qui ont chacune leur propre tonalité jusqu’à former – on l’espère – un tout cohérent.

A première vue, on semble plonger dans une histoire qui flirte avec le genre mais dont on présume qu’il ne s’agit qu’une questions d’habillage pour mieux perdre le spectateur. Ainsi, le drame policier ouvre la série avec une scène terrifiante de disparition d’un enfant, puis on bascule dans le pur thriller hitchcockien en se penchant sur le drame que vit notre héros musicien, avant de basculer dans l’horreur à mesure que les souvenirs / rêves de Daniel ne remontent à la surface et permettent de reconstituer un puzzle qu’il a enfoui. Avec cette question qui ne cesse de nous tarauder : Daniel est-il vraiment le « héros » que l’on pense et non le « danger » à l’origine de tout (comme on le pensait dans la série Trauma sur 13Rue) ? Que cache-il ? Est-ce que ceux qui semblent ses ennemis ne sont pas juste là pour le faire tomber, le spectateur se retrouvant pris dans un piège dont il n’a pas encore conscience ?

A mesure que les (deux) épisodes se déroulent sous nos yeux, l’histoire se tend et la musique comme les sons (stridents parfois, comme une note qui sonne faux) contribuent aussi à tendre le spectateur. Plongés en apnée aux côtés du héros en quête de réponses, on prend précisément de la distance avec ce que l’on nous présente pour tenter de surplomber l’ensemble et mieux percevoir les ficelles destinées à nous perdre … et que c’est bon de se faire piéger comme on sent que l’on semble l’être. Face à une relecture du mythe Jekkyl and Hyde dont la partition annotée de « Dérive » aurait agit comme un interrupteur pour libérer l’inconscient de Major ? On le saura à l’issue de la diffusion des 8 épisodes de Dérive.

Dérive
8×52 minutes
Sur Crave dès le 13 novembre

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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