Thriller d’action pure, Nightsleeper raconte le voyage (très) mouvementé d’un train de nuit entre Glasgow et Londres, hors de contrôle après un piratage terroriste.
C’est quoi, Nightsleeper ? Joe Roag (Joe Cole) est à bord du train de nuit Glasgow-Londres lorsque, peu après le départ, un agent de bord découvre que le train a été piraté : tout moyen de communication est coupé, ni le conducteur ni les autorités ne peuvent contrôler sa vitesse ou ses arrêts. Abby Aysgarth (Alexandra Roach), directrice technique du Centre national de cybersécurité, est contactée d’urgence. Tandis que le train poursuit sa course folle vers Londres avec 12 passagers restant à bord, elle entre en contact avec Joe grâce à un téléphone satellite. Avec son équipe, elle tente de neutraliser la menace et de comprendre son origine tandis que, à bord, Joe doit faire face à de multiples dangers.
Il y a des séries qui demandent un effort de concentration, une certaine réflexion pour être appréciées pleinement. Et il y a des séries qui n’ont d’autre prétention que d’offrir un moment de pure détente aux spectateurs, qui peuvent se laisser porter sans trop réfléchir à ce qui se passe à l’écran. Créée par Nick Leather pour la BBC, diffusée à partir du 9 Octobre sur TF1, Nightsleeper appartient indubitablement à la deuxième catégorie. C’est une série d’action portée par un rythme frénétique, des scènes bourrées d’adrénaline et des rebondissements incessants. Pensez à Die Hard… mais dans un train.
En l’occurrence, il s’agit du « Heart of Britain », un train de nuit qui effectue le trajet entre Glasgow et Londres en six heures environ. C’est à son bord que s’apprête à monter Joe, lorsqu’il assiste à une tentative d’agression. Son intervention permet de mettre les agresseurs en fuite et le train part, comme prévu. Si ce n’est qu’au bout de quelques minutes, le contrôleur découvre un dispositif de piratage : le train est désormais contrôlé à distance par quelqu’un, toute communication avec le conducteur ou l’extérieur est impossible. La directrice technique du Centre national de cybersécurité, Abby, rassemble d’urgence son équipe. Après une série d’incidents et d’arrêts imprévus, il ne reste plus que douze personnes à bord, parmi lesquelles une jeune handicapée, un ancien employé des chemins de fer, la ministre des transports, un ouvrier pétrolier, une mère et son petit garçon… et thank God, Joe, qui prend les choses en mains. Grâce à un téléphone satellite, il entre en contact avec Abby ; ensemble, ils vont tenter de coordonner leurs efforts pour arrêter le train fou.
Six heures chrono
Six épisodes, un voyage de six heures : Nightsleeper raconte son histoire quasiment en temps réel, en suivant deux axes : d’un côté, on suit Joe à bord du train et de l’autre, Abby depuis le centre national de Cybersécurité. Soit une succession de scènes d’action dans un cas, et une ambiance thriller d’espionnage dans l’autre. Avec toujours une tension exacerbée, des rebondissements et du suspense.
Dans le Glasgow-Londres, on n’est pas à la fête : le sabotage / piratage fait circuler le train de manière incontrôlable, à toute vitesse à travers le réseau ferroviaire britannique. Les incidents s’enchaînent de façon vertigineuse, avec une multitude de rebondissements par épisode – et des cliffhangers à vous en décrocher la mâchoire. Risques de déraillement, bagarres entre les passagers, incendie du réservoir de gasoil, présence d’un complice à bord, fusillade… Ce n’est qu’une infime partie de ce qui se passe dans le train, où la tension ne cesse de monter à mesure que les voyageurs paniquent et commencent à se soupçonner les uns les autres. Les problèmes surviennent à une vitesse supersonique, Joe tentant de les résoudre du mieux qu’il peut.
A Londres, on ne rigole pas davantage : Abby a rassemblé à la va-vite son équipe, rappelant au passage son mentor, un excentrique que sa supérieure n’apprécie guère. On cherche l’origine du piratage, on essaye de corriger les vulnérabilités du système afin de reprendre le contrôle du train avant qu’une tragédie ne se produise, mais d’autres agences nationales ou étrangères s’en mêlent, la cheffe de Abby semble lui cacher des informations essentielles, on soupçonne la présence d’une taupe dans l’équipe, un mystérieux dossier pourrait être lié à l’affaire…
A nous de vous faire préférer le train
L’essentiel de la série repose sur les épaules de Joe Cole et Alexandra Roach. Ils ne se rencontrent pas, parlent seulement par téléphone, mais la dynamique entre les deux personnages fonctionne, peut-être en raison de la différence d’interprétation : Roach donne à Abby une fébrilité et une énergie qui tranchent avec le jeu plus fermé et austère de Cole. Les seconds rôle sont excellents : on retrouve des visages connus, dont Sharon Small (The Bay), David Threlfall (Shameless UK) ou James Cosmo (Game of thrones), chacun mettant toute son énergie et sa conviction dans leur rôle.
Car Nightsleeper, ce sont des montagnes russes d’action, de coups de théâtre et de suspense. Tout se passe à un rythme vertigineux, au point que les épisodes de 45 minutes semblent durer moitié moins. Aucun temps mort, aucune pause… et un rythme frénétique qui a l’avantage de masquer toutes les faiblesses et énormités du scénario. On est tellement emporté dans l’histoire qu’on remarque à peine les incohérences et les « coïncidences » fort opportunes qui permettent au train de continuer sa course folle. A posteriori, on prend conscience de la mécanique, de toutes les astuces utilisées pour maintenir la tension… mais peu importe. Parce qu’entre temps, on passe un excellent moment, quelque part entre Speed, 24 heures chrono, Runaway Train et Piège à grande vitesse.
Redoutablement efficace, Nightsleeper nous entraîne avec Joe Cole à bord du train Glasgow – Londres, dans un périple effréné bourré d’adrénaline. Il faut accepter de fermer les yeux sur les facilités et grosses ficelles du scénario (ça tombe bien, c’est un train de nuit), pour se laisser embarquer dans une histoire folle et imprévisible, entre thriller d’espionnage et série d’action shootée à l’adrénaline. Cardiaques, s’abstenir.
Nightsleeper
6 X 45′
Le 9 Octobre sur TF1.