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On débriefe pour vous : Harley and the Davidsons (Discovery Channel)

Discovery Channel France fait vrombir les moteurs, avec une mini-série consacrée aux fondateurs de la mythique Harley-Davidson, Harley and the Davidsons.

C’est quoi, Harley and the Davidsons ? 1903, Milwaukee. Arthur Davidson (Bug Hall), ouvrier débrouillard un peu voyou sur les bords, a l’idée  saugrenue de fixer un moteur surpuissant sur une bicyclette.  Il se tourne vers son ami Bill Harley (Robert Aramayo), jeune ingénieur en devenir, issu comme lui d’un milieu très modeste. Encore faut-il trouver l’argent nécessaire pour fabriquer un prototype… Walter Davidson (Michiel Huisman), le cousin d’Arthur, accepte d’investir le peu qu’il possède pour financer le projet : la première Harley-Davidson voit le jour. Pour se faire connaître du public, les trois hommes se lancent alors dans des courses de motos et ne tardent pas à se faire un nom. Mais la compétition est rude, et les amis ne sont pas des hommes d’affaires : confrontés à des concurrents aguerris, Harley et les Davidson vont devoir lutter pour imposer leur jeune entreprise parmi les grands constructeurs.  [youtube id= »hge2aLJj29o »]

Un résumé était-il nécessaire ? Même en ayant la tête dans le guidon, la simple lecture du titre vous avait permis de deviner le sujet traité : la naissance de la plus mythique des marques de motos, Harley-Davidson. Et on peut vous dire que la petite affaire va prospérer… Fort heureusement, ce spoiler (qui n’en est pas un !) n’empêche pas de se prendre au jeu – pas plus que la forme, très classique, de cette mini-série en 3 épisodes de 90 minutes.

Car en dépit d’une construction très traditionnelle, Harley and the Davidsons séduit d’emblée par la fluidité de la narration et de sa mise en place. Le contexte et le cadre sont rapidement posés et bénéficient d’une reconstitution d’époque soignée, riche en détails sans être pour autant écrasante ou pompeuse. De même, le récit entre directement dans le vif du sujet, sans s’embarrasser de préambule ou de digression, et se poursuit sans le moindre temps mort. On est immédiatement pris dans l’histoire, surtout grâce à des personnages auxquels il est facile de s’attacher. On suit leur parcours professionnel mais aussi personnel, bien que ce dernier aspect reste trop succinct et trop superficiel – voire sans grand intérêt. Les personnages féminins n’ont guère de substance, et la vie familiale des protagonistes reste trop anecdotique pour leur apporter une épaisseur supplémentaire.    

Correctement interprétés, les héros suscitent pourtant vite l’adhésion. Et pour cause : ils sont tout de même bien sympathiques, ces petits jeunes !  Partis de rien, guidés par une confiance inébranlable en leur destin, ils incarnent à eux seuls le rêve américain où n’importe qui peut réussir et faire jeu égal avec des concurrents plus puissants, simplement à force de travail et de volonté.  C’est David contre Goliath, le pot de terre contre le pot de fer – et forcément, on rêve de voir triompher l’outsider… Le tout reste assez caricatural : face aux gentils Harley et Davidson, rebelles idéalistes épris de liberté qui n’ont a priori rien pour réussir, les grands industriels sont très, très méchants. Le patron d’Indian Hills, leur premier rival, est un prétentieux au regard noir, prêt à tous les coups bas pour leur mettre des bâtons dans les (deux) roues ; Edsel Ford, cynique guidé par l’appât du gain, ourdit des plans machiavéliques pour s’approprier l’entreprise devenue florissante ; les grands constructeurs profitent de la crise de 1929 pour s’enrichir, quand nos héros se soucient de leurs ouvriers ; l’association des constructeurs de motos est ouvertement raciste, au contraire des fondateurs de Harley-Davidson…  Le récit est à la limite de l’hagiographie mais malgré l’outrance, on se laisse prendre, dès lors qu’on est immergé dans l’histoire. Et ce, en dépit de l’ironie – involontaire – de la scène finale, qui dépeint Harley-Davidson comme une marque populaire, en dehors du système et proche des jeunes marginaux idéalistes mais fauchés, passionnés de moto.  Quand on connaît le prix d’une Harley aujourd’hui, il y a de quoi sourire…

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Michiel Huisman, born to be wild

Michiel Huisman, born to be wild

Mais au fond, peu importe : la série n’en est pas moins réussie. La réalisation n’y est pas étrangère : maîtrisée et efficace, la mise en images est excellente, en particulier lors des courses musclées et immersives, avec force caméras embarquées. Ces séquences ont beau être répétitives, elles n’ont rien de lassant et restent toujours haletantes, spectaculaires et remarquablement filmées – dans le premier épisode, l’une d’elle évoque carrément la course de chars de Ben-Hur !  Il y a bien quelques anicroches – le vieillissement des héros dans l’ultime épisode, par exemple, frôle le ridicule et le maquillage est d’autant moins crédible que leurs épouses, elles, n’ont pas pris une ride… Mais dans l’ensemble, ça fonctionne – suffisamment, en tous cas, pour que l’on prenne plaisir à suivre Harley and The Davidsons.

Il y a du bon et du moins bon, dans Harley and the Davidsons : bien réalisée et bien construite, elle manque un peu de substance et le récit, tout à la gloire de la marque, ne fait clairement pas dans la subtilité… Joli succès d’audience aux Etats-Unis, la série est toutefois diablement efficace. Les fans de motos seront forcément séduits ; les autres aussi, dès lors qu’ils accepteront de monter en selle.

Harley and the Davidsons  – Discovery Channel.

3 épisodes de 90’ environ – à partir du 17 Novembre à 20H45.

Crédit photos : Discovery

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