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On débriefe pour vous… House of cards saison 4 (Netflix)

Avant le lancement de la saison 5 de House of Cards, le 30 mai prochain sur Netflix, que faut-il retenir du 4ème mandat de Frank Underwood ?

C’est quoi, House of Cards ? Elu démocrate au Congrès, Frank Underwood (Kevin Spacey) est l’un des principaux artisans de la victoire de Garett Walker, élu président des Etats-Unis. Mais alors qu’il lui avait fait miroiter un poste de secrétaire d’état, Garett revient sur sa promesse. Furieux, Underwood entreprend de se venger, œuvrant en coulisses pour détruire ceux qui l’ont trahi. Aidé de sa femme Claire (Robin Wright), non moins ambitieuse et calculatrice, il parvient à évincer le président qu’il pousse à la démission et accède à la Maison Blanche. Et une fois installé dans le Bureau Ovale, Underwood compte bien s’y maintenir grâce aux intrigues et manigances qui lui sont si bien réussi jusqu’à présent.

Que peut-il arriver au bâtisseur d’un château de cartes ? En période de calme, l’édifice résiste et le monde entier se laisse duper par l’apparente solidité de ses fondations. Mais au premier coup de vent, les apparences s’évaporent, les masques tombent et le château s’effondre. Voilà précisément la situation que doit affronter Frank Underwood dans la saison 4 de House of Cards. Après une irrésistible ascension qui l’a conduit à la Maison Blanche, il doit désormais faire face à la fragilité du monde qu’il a construit. Isolé dans les mensonges et dissimulé derrière un mur de manigances qui se fissure, Frank perd de sa combativité.

La saison s’ouvre sur une partie d’échecs : Frank doit affronter ses opposants au sein de son propre parti (le parti démocrate) pour décrocher l’investiture pour les élections à venir. Rappelons qu’il a accédé à la présidence en marge du processus électoral, suite à la démission de son prédécesseur. S’il court-circuite habilement les dirigeants démocrates, Frank doit encore battre le candidat républicain. Dans le même temps, il fait face à un président russe (Lars Mikkelsen – très Vladimir Poutine) inflexible, manipule un biographe (Paul Sparks) intrusif, négocie un accord sur le conflit israélo-palestinien, et doit gérer un ancien homme de main un peu trop dévoué en la personne de Doug Stamper (Michael Kelly). Or, Frank ne tarde pas à comprendre que son principal adversaire, c’est en fait sa propre femme Claire, dont les ambitions pourraient bien torpiller sa campagne.

Mr and Mrs President

 

Jusqu’ici, le couple Underwood restait uni dans son désir de conquête et de conservation du pouvoir. Désormais, leurs ambitions respectives font d’eux des rivaux. Même lorsqu’ils partageaient un objectif commun, Claire n’avait jamais fait mystère de son envie d’exister autrement que dans l’ombre de Frank, en refusant un rôle secondaire et en revendiquant un poste qui les mettrait sur un pied d’égalité. La lutte est féroce, jusqu’à la rupture politique et matrimoniale puisqu’on en vient à évoquer un divorce. Tout bascule lors de la campagne électorale, lorsque Frank est victime d’un attentat. Le journaliste Lucas Goodwin (Sebastian Arcelus) a été libéré de prison, après avoir vainement tenté de prouver l’implication du président dans la mort de son amie, la journaliste Zoe Barnes (Kate Mara). Il commet un geste désespéré : il tente d’abattre Underwood, sauvé in extremis par son garde du corps.

Dans le coma et en attente d’une greffe de foie, un Frank entre la vie et la mort traverse des phases d’hallucination et une sorte de crise de conscience. Pour la première fois, on le voit déstabilisé et fragilisé. Dès lors, plus rien ne sera comme avant : Frank a frôlé la mort, c’est un homme vulnérable et terrifié qui réalise enfin que le château de cartes qu’il a construit est bancal. Dans un renversement de situation inattendu, c’est dans les bras de Claire qu’il trouve le réconfort et les ressources nécessaires pour se relever.  

Ce n’est plus un mariage, c’est une association de criminels. Il n’y a désormais plus d’amour entre Frank et Claire – ou si peu – mais paradoxalement, l’absence de sentiment renforce leur union.  Claire a démontré son habileté politique, se révélant aussi rusée et cynique que son mari en accédant à la vice-présidence – ce qui n’est pas innocent, compte tenu de l’état de santé précaire de Frank. Opposés mais dépendants l’un de l’autre, Frank et Claire enterrent la hache de guerre. Pour le meilleur et surtout pour le pire, lorsque le couple est acculé par l’article de Tom Hammerschmidt (Boris McGiver), ancien chef de Barnes et Goodwin qui menace d’exposer leur secret les plus noirs et de ruiner leur vie et surtout leur carrière politique.

Les Underwood, association de criminels

 

Les Underwood vont alors opter pour une stratégie cynique et complètement folle : poussé par Claire, Frank ordonne un bombardement contre des terroristes du Moyen-Orient, dans le seul but de rebattre les… cartes et de se maintenir au pouvoir. Toujours implacables, les Underwood nous montrent ce qu’il arrive quand on s’attaque à des gens comme eux: la troisième guerre mondiale. Ou quasiment. Les Underwood refusent de perdre la guerre – la guerre politique – désormais intimement liée à celle, militaire et populiste, déclenchée à des fins personnelles.

Contrairement à des séries comme Madam Secretary, 24 ou A La Maison Blanche, House of Cards ne se drape pas fièrement dans la bannière étoilée. Ce n’est pas un hasard si le drapeau apparait tête en bas dans le générique…  Poussant le cynisme à son paroxysme, House of Cards confirme de façon criante qu’elle n’est pas simplement une série politique sur la conquête ou la nature du pouvoir ; elle s’affirme de plus en plus comme une violente critique de la puissance hégémonique des Etats-Unis sur le reste du monde, et de la manière dont l’intérêt personnel de l’homme le plus puissant du monde peut impacter toute l’humanité. Une réflexion violente qui prend une toute autre dimension aujourd’hui, sous le présidence de Donald Trump…

House of Cards – Netflix.

4 saisons  – saison 5 à partir du 30 Mai.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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