Blood of my blood raconte les histoires d’amour des parents des deux héros de Outlander, toujours entre romance épique et voyages dans le temps.
C’est quoi, Outlander : Blood of my blood ? En 1714, en Écosse, la mort du laird Jacob Mackenzie (Peter Mullan) a fragilisé le clan : ses fils Collum (Seamus McLean Ross) et Dougal (Sam Retford) veulent tous les deux lui succéder et tentent d’arranger un mariage pour leur sœur, Ellen (Harriet Slater). Mais la jeune femme, farouche et indépendante, tombe amoureuse du fils illégitime d’un clan rival, Brian Fraser (Jamie Roy). Plus près de nous, au lendemain de la Première Guerre mondiale, Henry (Jeremy Irvine) et Julia Beauchamp (Hermione Corfield) parcourent les routes d’Écosse en voiture lorsqu’ils sont victimes d’un accident. Suite à un étrange concours de circonstances impliquant un certain cercle de pierres, ils sont précipités au XVIIIe siècle ; séparés, ils vont tout faire pour se retrouver…
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Tous les fans de Outlander connaissent la phrase emblématique « Blood of My Blood », par laquelle Jamie Fraser exprime son amour éternel pour Claire Beauchamp. C’est aussi le titre d’un épisode de la quatrième saison et, désormais, du prequel consacré aux parents respectifs de nos deux héros. Créée par Matthew Roberts, disponible en France sur HBO Max et déjà renouvelée pour une deuxième saison, la série n’est pas basée sur les livres de Diana Gabaldon (qui a tout de même écrit les deux premiers épisodes). En revanche, on retrouve évidemment l’univers qu’elle a créé.
Deux histoires d’amour en une
Les deux premiers épisodes se complètent parfaitement en racontant deux histoires séparées dans le temps mais qui vont rapidement converger. On suit d’abord les parents de Jamie, Brian et Ellen, puis ceux de Claire, Henry et Julia – d’où la différence de temporalité, les premiers ayant vécu deux siècles avant les seconds.
Première étape en 1714, en Écosse au château de Leoch, propriété des Mackenzie où ont lieu les funérailles de Jacob le Rouge, le chef du clan. En l’absence de testament, il règne une atmosphère d’incertitude et de rivalités, les clans voisins des Grant et des Fraser lorgnant sur les terres. Doutant des capacités de ses deux fils, Jacob voyait en sa fille Ellen la plus apte à lui succéder ; en tant que femme, elle est écartée du pouvoir et ses frères envisagent de la marier au brutal Malcolm Grant pour sceller une alliance. Or, Ellen est tombée amoureuse du beau Brian, appartenant au clan rival des Fraser, ennemis jurés de sa famille.
Deuxième étape pendant les années folles, lorsque Henry et Julia, parents de la petite Claire, s’apprêtent à avoir un deuxième enfant. Victimes d’un accident lors d’un trajet en voiture à travers les collines écossaises, ils se réfugient à proximité d’un cercle de pierres… Lorsque Julia disparaît mystérieusement, propulsée au XVIIIe siècle et prisonnière des Grant, Henry prend le même chemin pour la retrouver.
Un cadeau pour les fans de Outlander
A la question incontournable « peut-on regarder Blood of my blood sans avoir vu Outlander ? », la réponse est : oui, mais. On peut parfaitement suivre l’histoire, mais ce prequel s’adresse clairement aux spectateurs de la série originale, qui seuls saisiront les multiples allusions et références qui jalonnent les premiers épisodes (et certainement les suivants).
Pour le reste, Blood of my Blood reprend tout ce qu’on aime – et qu’on aime moins – dans l’histoire de Claire et Jamie. Côté négatif, il faut accepter certaines facilités et une certaine complaisance envers la violence (on a déjà un scène masochiste comme celles auxquelles Outlander nous a habitués). Le recours aux « hasards » et au deus ex machina, monnaie courante dans Outlander, sont aussi présents ici,. Et à première vue, l’histoire des parents de Claire a un air de déjà-vu : Julia vit pratiquement la même histoire que sa fille plus tard.
Pour autant, l’idée des deux récits convergents est immédiatement accrocheuse. Malgré un premier épisode assez chargé (il faut assimiler tous les personnages), on se laisse tout de suite emporter par les amours contrariées de Brian et Ellen (très Montaigu-Capulet), et par la séparation brutale et les épreuves que vont devoir surmonter Henry et Julia. Avec des scènes d’une grande sensualité, bien que pour l’instant moins érotiques que celles de Outlander. Les quatre acteurs principaux sont très convaincants, notamment Jamie Roy et Hermione Corfield dont l’alchimie est palpable dès la première scène qu’ils partagent.
Cornemuses, tartans et guerre des clans
Blood of My Blood introduit une dose notable d’intrigues politiques : complots, luttes de pouvoir, intrigues pour succéder à Jacob se déroulent au sein des clans, ajoutant une strate intéressante à l’intrigue. Ce contexte de suspicion et de trahison permet au spectateur de vivre chaque rebondissement avec la même anxiété que les protagonistes, pris entre loyauté envers leurs familles, sentiments amoureux et angoisse d’un avenir incertain.
Et il y a l’Écosse : cornemuses, men in kilt, collines brumeuses parcourues par les troupeaux de moutons, châteaux imposants. C’est un enchantement de parcourir ses paysages sublimes, en outre parfaitement mis en musique par la bande originale remarquable de Bear McCreary, qui exploite le décor en s’inspirant du folklore des Highlands.
Reste un élément intrigant : Julia est enceinte. Nous ignorons si l’enfant va naître mais plusieurs questions se posent concernant le fait que Claire a peut-être un frère ou une sœur au XVIIIe siècle… Se rencontreront-ils un jour dans Outlander ? Si oui, cela arriverait forcément dans la prochaine et dernière saison, et ce serait une bonne façon d’établir un autre lien avec le prequel.
Étendant la mythologie de la saga autour de nouveaux personnages, Blood of my blood s’inscrit dans la lignée de Outlander : un drama plein de romance et de suspense, incluant voyages temporels, folklore écossais et contexte historique. Avec le même souffle épique et un magnétisme étrange qui permet de passer outre ses défauts. De quoi séduire de nouveaux spectateurs et surtout enchanter les fans de Outlander.