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On débriefe pour vous … Une nature sauvage, enquête dans le parc de Yosemite

Eric Bana se confronte à Une nature sauvage, lorsqu’il enquête sur une mort suspecte au cœur du parc de Yosemite. 

C’est quoi, Une nature sauvage ? Lorsque le cadavre d’une jeune femme chute du haut de la formation rocheuse d’El Capitan, les gardes forestiers penchent pour un accident ou un suicide. Ce n’est pas l’avis de  Kyle Turner (Eric Bana), agent du Service des parcs nationaux… Avec l’aide de l’agent Naya Vasquez (Lily Santiago) et de son patron Paul Souter (Sam Neill), Turner commence à enquêter et comprend que cette mort suspecte est liée à des événements bien plus complexes. Mais à mesure qu’il lève le voile sur les circonstances du drame, ce sont ses propres secrets et ses propres zones d’ombre qui menacent de resurgir. 

Le cadavre d’une jeune femme découvert dans un parc national aux États-Unis, un enquêteur en souffrance psychologique, une nature aussi spectaculaire que sauvage… Par son décor et son héros, le thriller de Netflix Une nature sauvage ne dépare pas dans la filmographie de son créateur, Mark L. Smith, à qui l’on doit déjà la série American Primeval ou le film The Revenant. Cette fois, avec sa fille Elle, il se penche sur le genre du polar psychologique, avec pour cadre le célèbre parc de Yosemite et en toile de fond la douleur morale de son personnage principal. 

Un meurtre qui cache d’autres secrets

Au cœur de la série, Kyle Turner est un agent solitaire et taiseux, chargé de faire respecter la loi sur le vaste territoire de 3000 kilomètres carrés qui englobe le parc national de Yosemite. Hanté par une tragédie, il vit seul au cœur de la forêt où il tente de noyer ses démons dans l’alcool. Ce n’est que grâce à son patron et ami Paul Souter qu’il a pu conserver son poste, en dépit de son caractère revêche et de ses méthodes d’enquête peu conventionnelles. La découverte du corps mutilé d’une jeune femme va le lancer dans une enquête complexe, qui va surtout mettre à jour ses propres secrets ainsi que ceux de tous les protagonistes impliqués. 

Turner mène son enquête de façon méthodique, examinant méticuleusement la scène de découverte du corps et les alentours, interrogeant les témoins, plongeant dans de vieux dossiers pour tenter d’identifier l’inconnue, suivant des fausses puis des bonnes pistes.  Chaque découverte amène une nouvelle question, de sorte que le mystère s’épaissit au fil des épisodes.

Le défaut de la série vient de ses difficultés à gérer les différents arcs narratifs. En six épisodes, il se passe énormément de choses : l’enquête sur la mort de l’inconnue, une affaire de disparition vieille de cinq ans , un trafic de drogues, du braconnage, le passé de Vasquez, la relation de Turner avec son ex-femme, un camp de hippies au sein du parc, le traumatisme du héros et ses conséquences pragmatiques et psychologiques… Et même si la série est prenante, le dernier épisode accélère le récit de façon inattendue et un peu maladroite, multipliant les révélations pour arriver au dénouement. 

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Kyle Turner et son boss (Eric Bana / Sam Neill)

Une  nature sauvage : True detective – Yosemite

Le sous-titre aurait très bien convenu à la série ; on pense aussi à Mare of Easttown. L’enquête, on l’a dit, avance de manière méthodique et carrée, révélant progressivement une série de réactions en chaîne, de causes et d’effets qui ont abouti à la tragédie.. Le mystère entourant la mort de cette inconnue est déjà assez intrigant ; il s’entremêle à l’histoire  des personnages et surtout de Turner. 

Littéralement hanté par les fantômes du passé, marqué par le traumatisme qui lui a coûté son mariage et un semblant de vie normale, ce sont ses propres zones d’ombre qui ressurgissent, à mesure qu’il progresse dans son enquête. Et c’est en fait chaque personnage qui va être confronté à ses secrets et ses démons, qu’ils soient ou non directement liés à notre inconnue. Turner donc, mais aussi son ex-femme rongée par les secrets, ou l’agent Vasquez rattrapée par ses erreurs. 

Si Eric Bana est parfait dans le rôle de Turner à qui il donne une vraie intensité malgré ses airs bourrus et qu’il parvient à rendre attachant, le reste de la distribution est largement à la hauteur. Citons Rosemarie DeWitt, Sam Neill, Lily Santiago ou encore Wilson Bethel.

Une enquête dans les grands espaces du parc de Yosemite

Des paysages sublimes

Reste que, sans le cadre et le fait que l’enquête soit menée par le Service des parcs nationaux plutôt que par le FBI ou la police locale, ce serait un thriller policier classique. Une mort mystérieuse est au cœur de l’intrigue, l’enquête est menée par un agent bourru au passé trouble, il est assisté d’une jeune recrue enthousiaste… Mais tout ça se déroule dans le parc de Yosemite, aussi vaste que l’État de Rhode Island, et les paramètres d’une enquête sont donc radicalement différents. 

Et la série sait exploiter la beauté et la grandeur de ses paysages. Le parc de Yosemite est époustouflant (même si on ne le voit qu’en vues aériennes, la série ayant été tournée dans une petite ville au nord de Vancouver). Plus qu’un décor, le parc est un personnage à part entière. Les panoramas sont à couper le souffle : les plaines verdoyantes, le brouillard qui s’insinue à travers les forêts, les rivières qui traversent les bois, les montagnes surplombant les plaines, une journée ensoleillée qui peut tourner à l’orage en quelques minutes… 

C’est à la fois enivrant et effrayant, et cette dualité imprègne toute la série. On ne le sait pas forcément, mais selon certaines sources, l’appellation autochtone du parc viendrait d’un terme amérindien signifiant… « meurtriers », en référence à la tribu Ahwahneechee, réputée pour sa violence.  

Dans des paysages sublimes et spectaculaires dignes de Yellowstone, Eric Bana enquête à la True detective sur une mort suspecte qui va le confronter à ses propres démons. Malgré un côté très classique et quelques défauts, Une nature sauvage parvient à exploiter au mieux son décor somptueux et ses excellents acteurs. Cela suffit à faire de la série un polar prenant et efficace.   

Une nature sauvage
6 X 50′ environ
Disponible sur Netflix.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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