ActualitéSéries Tv

On débriefe pour vous… Yellowstone, western moderne avec Kevin Costner disponible en DVD

Si il y a un cadeau à avoir aux pieds du sapin, c’est bien l’intégrale (ou presque) de la série Yellowstone disponible en DVD. Un coffret très réussi regroupant les saisons 1 à 4 vient de sortir et c’est LE moyen de profiter pleinement de la série dont tout le monde parle.

C’est quoi, Yellowstone ? John Dutton (Kevin Costner) est le propriétaire du plus grand ranch du Montana, près du parc national de Yellowstone. Représentant de la sixième génération d’éleveurs de bétail, il entend transmettre cet héritage à l’un de ses enfants. Mais l’exploitation est menacée par le responsable de la réserve indienne voisine et par de riches promoteurs qui veulent développer des complexes immobiliers sur ses terres. Sur ce territoire sauvage empreint de l’esprit de la conquête de l’Ouest, John compte bien les en empêcher et sauver le ranch par tous les moyens.  

Les tendances suivent un cycle et rien ne meurt jamais vraiment sur nos écrans. Genre longtemps populaire avant de quasiment disparaître, le western est ainsi revenu en grâce notamment à la télévision avec des séries comme Deadwood ou Hell on wheels. Au cinéma, avec ses films Comancheria ou Wind River, Taylor Sheridan (acteur vu dans Sons of Anarchy) en a retravaillé les codes en s’inspirant de son enfance sur un ranch texan. Créateur, scénariste et parfois réalisateur de Yellowstone, c’est lui qui a sollicité Kevin Costner après le refus de plusieurs chaînes de diffuser la série, pensant réussir à convaincre grâce à ce grand nom du cinéma. Pari gagnant puisque Paramount a lancé Yellowstone à l’été 2018.

A lire aussi : Deadwood, les raisons de revoir la série

Fraîchement accueillie par les critiques, Yellowstone rencontre pourtant un grand succès d’audience, jusqu’à devenir la série la plus regardée du câble américain. En France, les 4 premières saisons sont désormais disponibles en DVD ; aux États-Unis, elle arrive à sa conclusion avec la saison 5 et deux séries dérivées ont vu le jour – 1883 dédiée aux origines de la dynastie Dutton, et 6666 qui prend place dans un ranch au Texas. 

Yellowstone est un vrai feuilleton, avec trois intrigues principales développées sur l’ensemble des saisons : elles sont riches en rebondissements et Sheridan a indéniablement un sens aigu du cliffhanger et du coup de théâtre. C’est à la fois un drama familial, un western et une intrigue financière dont le ranch et John Dutton sont l’épicentre. Si tous les acteurs sont bons, Kevin Costner est excellent dans ce rôle de patriarche coriace et buté qui n’est plus en phase avec son époque – du genre à préférer monter à cheval plutôt que d’assister à des réunions d’actionnaires, camper avec son petit-fils au lieu de suivre les cours de la bourse.

John Dutton, lonesome cowboy

John n’a jamais accordé beaucoup d’attention à ses enfants, même après le décès de leur mère. Héritier désigné du ranch, Lee sera vite écarté dans des circonstances que nous dévoilerons pas. Restent alors Jamie (Wes Bentley), Beth (flamboyante Kelly Reilly) et Kayce (Luke Grimes). Le premier, avocat aux aspirations politiques, est constamment rabroué par son père. Seule fille de la famille, Beth est aussi instable psychologiquement que redoutable dans son travail de conseillère financière. Enfin, malgré l’insistance paternelle, le benjamin Kayce s’est éloigné de la famille et du ranch,  préférant vivre dans la réserve avec sa femme amérindienne Monica et leur jeune fils. 

On découvre aussi le fonctionnement du ranch, où tous les employés sont sous les ordres de Rip  (Cole Hauser), contremaître d’une fidélité absolue à John. Il contrôle l’ensemble de l’exploitation et gère le personnel, un groupe disparate allant du cow-boy buriné au saisonnier, en passant par le jeune chien fou adepte du rodéo ou la bad ass au vocabulaire fleuri. En plus de débourrer les chevaux ou de marquer les troupeaux au fer rouge, l’équipe est confrontée à des problèmes classiques (voleurs de bétail ou attaques de loups) ou plus actuels (l’incursion d’un car de touristes sur le ranch ou la confrontation avec un gang de bikers) qui se règlent toujours en ayant la gâchette facile.  

Enfin, la série se focalise sur les événements extérieurs au ranch mais qui ont un impact sur celui-ci : le chef de la réserve indienne (Gil Birmingham) veut construire un casino à proximité ; le puissant promoteur  Dan Jenkins (Danny Huston) met en péril le ranch  avec un projet de développement immobilier ; un trader (Josh Holloway) travaillant pour une multinationale emploie des méthodes peu conventionnelles et brutales. 

Fusillades, bagarres et chevauchées dans les sublimes paysages du Montana où la série a été tournée ; secrets de famille aux airs de soap et romance entre Beth et Rip ; offensive en bourse contre les Dutton, tractations immobilières et campagne électorale pour le poste de gouverneur… Yellowstone entremêle ses intrigues avec cohérence tout en les inscrivant dans des genres différents : le drame familial, le western classique et l’intrigue financière. Résolument actuelle, mais aussi très conservatrice : on défend son territoire à coups de fusil, la population est blanche à une écrasante majorité et le taux de testostérone est stratosphérique.   

Considérations politiques mises à part, certains ressorts du scénario ne dépareraient pas dans un soap ou sont un peu éculés (final des saisons 2 et 3), quoi que néanmoins efficaces. Surtout parce que Yellowstone monte clairement en puissance : c’est une série qui demande un peu de patience, qui prend de l’ampleur au fil des épisodes et des saisons. Elle construit par exemple une galerie de personnages qui finissent tous par jouer un rôle dans l’histoire. Les enfants de John ont ainsi chacun leur personnalité en raison de leur relation avec leur père  et leurs réactions finissent par être expliquées, parfois dans la troisième saison. Même parmi les employés du ranch, personne ou presque n’est accessoire. De sorte que Yellowstone prend vite une dimension chorale au-delà de la figure de John Dutton et des clichés que l’on peut craindre dans les premiers épisodes.  

Dans son genre, Yellowstone est une réussite : une série classique, redoutablement efficace dans la manière dont elle reprend les codes, personnages et grandes scènes du western dans une histoire contemporaine. Un peu Dallas, un peu Succession, un peu Hatfields & McCoys : une histoire de cow-boys où l’on chevauche sur fond de drama familial et de gentrification des plaines de l’ancien Far West. 

Yellowstone 
Coffret des saisons 1 à 4 disponible
Les séries dérivées 1883 et 1923 sont aussi disponibles en DVD

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
Related posts
ActualitéCinémaPeoplePolitique

« Au boulot » : pourquoi François Ruffin a viré de son film Sarah Saldmann ?

La Loi des Séries 📺LE CLUBSéries Tv

Hélène Rollès - invitée exceptionnelle | Le Club #31

ActualitéInternationalNon classéPolitique

Qui était Grover Cleveland, le seul président américain à remporter deux mandats non consécutifs avant Trump ?

ActualitéSéries Tv

On a vu pour vous ... Grotesquerie, la nouvelle série d'horreur de Ryan Murphy

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux