C’es parti, 13emeRUE donne le coup d’envoi de sa nouvelle série Factice portée par Caroline Anglade, Anne Consigny et Constantin Vidal.
C’est quoi Factice ? Victoire, secrétaire médicale et graphiste à ses heures perdues, mène une vie de famille paisible dans une banlieue calme avec son mari Sofiane, ses deux adolescents Mila et Tom, et son frère Jérémie qui vit dans une dépendance au fond du jardin. Le jour où Sofiane, victime d’un grave accident de travail, est hospitalisé pour une durée indéterminée, Victoire découvre que la vérité est toute autre : la famille croule sous les dettes. Mais elle cache, elle aussi, un secret, un talent qui lui a valu des ennuis dans sa jeunesse : un don naturel pour la contrefaçon. Menacée d’expulsion, Victoire se lance donc, en tandem avec son frère, dans le commerce de faux papiers afin de renflouer les caisses familiales. Renouer avec un art dans lequel elle excelle est grisant, mais ce n’est pas sans risque : la petite entreprise va attirer l’attention de véritables criminels, dont la mystérieuse et dangereuse Edith…
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L’essentiel
Longtemps affiliée au genre du polar, 13emeRUE s’est en fait traditionnellement construite comme la chaîne du thriller, en témoigne le soutient de Claude Chabrol à ses débuts. Et c’est donc naturellement vers le thriller que la chaîne revient aujourd’hui avec Factice, la nouvelle série créée par Julien Messemackers, réalisée par Julie Rohart et produite par Clothilde Jamain. Une première saison de 6 épisodes qui montre la lente descente aux enfants d’une fratrie qui était pourtant mue par des intentions louables en essayant de se sortir d’un mauvais pétrin mais qui va petit à petit se retrouver confronter à plus fort qu’elle. Mais jusqu’à quand ?
Portée par un trio de comédiens hors pairs, Caroline Anglade, Anne Consigny et Constantin Vidal, Factice peut-elle ambitionner de rivaliser avec les meilleurs thrillers ?
On aime ou pas ?
Factice est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en fiction. Respirez ce n’est pas ce que vous croyez ! Factice est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en fiction car elle parvient à produire une très grande série avec des budgets bien trop dérisoires eu égard aux ambitions. C’est certes très fort de faire aussi bien avec moins que d’autres productions mais ça ne peut pas être une fin en soit. La création doit pouvoir avec les moyens de ces ambitions. Quand on a dit ça comme un rappel nécessaire, on se doit d’expliquer pourquoi c’est une grande série. A chaque poste on sent qu’il y a la bonne personne pour faire ce qu’elle a à faire pour produire la meilleure série.
D’abord à la production où Clothilde Jamain a montré avec le temps qu’elle pouvait faire des séries avec la contrainte parfois de devoir séduire un public large tout en produisant ces petits pas de côté nécessaires pour qu’on ne soit seulement dans un produit de consommation sérielle mais bien dans une création. Et c’est un équilibre qui est parfois difficile à atteindre. Côté écriture, Julien Messemackers est un véritable auteur pointilleux qui donne corps et vie à ses personnages d’une manière précise pour rendre l’attachement obligatoire même si (et surtout si) ils tendent parfois à franchir une ligne difficilement acceptable. Il suffit de l’entendre parler de Factice pour savoir qu’il sait parfaitement de quoi il parle et qu’il a pensé chaque personnage et chaque situation pour être à la bonne place. Ce qui permet ici à la narration de refermer impitoyablement le piège sur ses personnages pour ne plus les lâcher.
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Factice dévoile une grande réalisatrice
Pour mettre en images la partition écrite par Julien Messemackers, Julie Rohart est un choix assurément parfait qui la fait entrer avec le travail opéré sur la série directement dans la court des réalisatrices(teurs) importantes pour la télé. Avec une réalisation enlevée, maîtrisée, qui colle au plus près des personnages, un travail sur les couleurs (qui oscille entre le bleu et le rouge) à l’image, la réalisatrice nous fait ressentir à chaque minute le tourbillon dans lequel sont tombés les personnages de la série que jamais le public ne peut lâcher. Elle signe une série marquante, un pur divertissement à l’anglo-saxonne dans lequel l’action, le rythme, ne se font jamais au détriment des personnages.
Ce qui serait véritablement dommage car c’est l’une des réussites de la série : chaque acteur colle parfaitement au rôle qu’il incarne. A commencer par Caroline Anglade qui trouve ici sans aucun doute l’un des rôles qui lui convient le mieux et dans lequel elle excelle (il n’y a qu’à écouter comment sa voix, bien plus grave que d’ordinaire se pose sur la bande annonce pour comprendre que l’actrice est à sa place). Face à elle, le choix d’Anne Consigny surprend autant qu’on le valide : elle est à la fois très éloigné de ce que l’on pourrait imaginer de ce type de « vilain » et c’est justement cet éloignement qui réussit si bien au personnage. Et Constantin Vidal, une vraie gueule de fiction et une vraie présence, donne vie à ce personnage ambivalent comme on les aime.
A mesure que l’action avance, les personnages de Factice se transforment, débarrassés de fioriture pour en faire des personnages que l’on a simplement envie de suivre et à qui on souhaite qu’il arrive des choses.
Factice saison 1
Dès le 14 janvier sur 13emeRUE