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On regarde ou pas ? School spirits, une lycéenne enquête sur son meurtre… depuis l’au-delà

Efficace et bien construite, School Spirits nous emmène entre teen drama, enquête et surnaturel. 

C’est quoi, School Spirits ?La lycéenne Maddie Nears (Peyton List) a disparu, plongeant dans l’angoisse sa mère, son petit copain Xavier (Spencer Macpherson) et ses amis Simon (Kristian Flores) et Nicole (Kiara Pichardo). Personne ne sait ce qui lui est arrivé… pas même Maddie elle-même, devenue un fantôme. Piégée dans le lycée, elle découvre que d’autres jeunes décédés dans l’établissement hantent les couloirs, parfois depuis des décennies, en attendant de passer dans l’au-delà. Maddie sait toutefois une chose : elle a été assassinée et elle veut absolument démasquer son meurtrier. Alors qu’elle s’est résignée à ne pas pouvoir communiquer avec les vivants, elle découvre que Simon, lui, peut la voir et l’entendre. Ensemble,  ils décident alors d’enquêter pour découvrir ce qui lui est arrivé.

L’essentiel

Série signée du producteur exécutif de Pretty Little Liars, Oliver Goldstick , School Spirits est un adaptation d’un roman graphique créé par Nate Trinrud, Megan Trinrud et Maria Nguyen. Disponible sur Paramount+, c’est une petite série qui mélange les genres : on navigue entre comédie légère, ambiance teen, fantastique, polar et drama. 

School Spirits jongle en effet entre des dialogues et situations parfois amusantes, le cadre du lycée (avec salles de classe, réfectoire, terrain de foot et bal de promo), ses ados-fantômes qui hantent l’établissement à l’insu des vivants, l’enquête menée par Maddie et Simon et enfin quelques scènes émouvantes dédiées aux circonstances de la mort des nouveaux camarades décédés de l’héroïne. Avec plus ou moins de réussite, les genres s’entremêlent au fil de huit épisodes portés par une histoire qui, pour peu qu’on s’y laisse prendre, se regarde avec plaisir.

On aime

L’intrigue principale fonctionne très bien, elle est bien construite, cohérente et pleine de coups de théâtre. D’un épisode à l’autre, l’enquête menée par Maddie et Simon progresse entre le présent et de brefs mais nombreux flash-back qui remettent en contexte les éléments découverts par le duo. Nos deux héros sont aussi très sympathiques et la dynamique est vraiment plaisante et singulière : elle peut se glisser dans les salles de classe ou épier les conversations à l’insu de tout le monde, lui n’hésite pas à interroger les « suspects » et fouiller dans leurs téléphones ou leurs affaires. Et puis, il y a cette aura de mystère qui plane en permanence, étant donné qu’on ignore pendant longtemps pourquoi Simon est le seul à pouvoir communiquer avec Maddie… 

Le petit groupe de fantômes, quant à lui, apporte quelque chose en plus. Loin de jouer les utilités, ils bénéficient de scènes très fortes lorsque la série explore l’histoire de chacun, avec beaucoup d’émotion et de sensibilité. Notamment dans le cas de Charley (Nick Pugliese), ado gay mort au lycée dans les années 90 ; du quaterback Wally Clark (Milo Manheim) ; ou encore de Rhonda (Sarah Yarkin), poétesse désenchantée autoproclamée.  Ces personnages sont interprétés par des acteurs très convaincants, en particulier Peyton List (vue dans Cobra Kai) dans le rôle de Maddie. Elle joue parfaitement l’adolescente sarcastique, mais plus sensible qu’il n’y paraît et paumée dans l’au-delà. 

School Spirits compense un manque de budget évident par de bonnes idées côté réalisation : par exemple, les flash-back commencent souvent comme une image Polaroid qui s’anime et la série joue intelligemment avec des filtres différents, entre passé et présent. Mais c’est aussi une série qui a le mérite de ne pas toujours se prendre au sérieux. On pense à un personnage comme Mr Martin,  prof décédé qui joue les… conseillers d’orientation pour fantômes ; ou aux titres parodiques des différents épisodes comme My So-Called Death, Ghoul Intentions ou The Twilight End Zone. 

On aime moins

On l’a dit, School Spirits mélange allègrement les genres… et c’est parfois assez confus. Parfois, les différents registres sont mixés avec fluidité mais parfois, les scènes sont juxtaposées dans une espèce de  fourre-tout maladroit. On passe en un clin d’œil de la comédie au polar, au thriller puis au drama avec une rupture de ton évidente. 

Et si le cœur de la série – avec son who dunnit finalement classique – est suffisamment bien construit pour tenir la route et retenir l’attention, le reste est moins prenant. L’intrigue criminelle prend vite le pas sur le reste : la question qui nous obsède n’est pas de savoir ce qui arrive aux lycéens après la mort, comment sont mort les membres de la fanfare ou qui va aller au bal de promo avec qui, mais bien qui a tué Maddie. Et le dénouement a largement divisé le public, le dernier épisode s’achevant en effet sur un rebondissement auquel on adhère… ou pas. 

Enfin, la série reprend à peu près tous les codes et / ou clichés qu’on peut imaginer. L’équipe de football américain, le bal de promo, les fantômes piégés dans les limbes renvoyés directement sur le lieu de leur mort quand ils tentent de quitter le campus (et sur ce point, il faut avouer que les effets spéciaux sont médiocres),  les fausses pistes qui se multiplient mais qu’on voit venir de loin, les personnages qui ont tous des secrets, les suspects évidents et donc forcément innocents. 

On regarde si…. on a envie d’une petite série sans prétention, mais plus intelligente qu’il n’y paraît au premier abord ; on aime le mélange des genres et en particulier l’enquête policière teintée de fantastique ; on est fan de Peyton List, brillante dans le rôle de Maddie.

On ne regarde pas si…. on aime les séries fantastiques ou les teen drama ou les polars mais pas les trois à la fois ; on est allergique aux campus américains et aux histoires d’ado ; on cherche une mini-série qui conclut l’histoire (parce que, clairement, la fin appelle une deuxième saison…)

School Spirits
8 épisodes de 45′ environ
A partir du 30 Juin sur Paramount+

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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