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Oskar Gröning condamné à quatre ans de prison !

À l’âge de 94 ans, Oskar Gröning, ancien comptable d’Auschwitz, a été condamné à quatre ans de prison pour « complicité » dans le meurtre de 300 000 juifs. Il est le dernier soldat du IIIe Reich à répondre des crimes du nazisme. Le procès avait été ouvert le 21 avril 2015.

Une justice allemande lacunaire

Le tribunal de Lunebourg dans le Land de Basse-Saxe a rendu sa décision ce mercredi 15 juillet. Le verdict tant attendu a été légèrement supérieur à la peine de trois ans et demi de prison requise par le parquet le 7 juillet. 70 ans après les crimes de masse commis dans le camp d’Auschwitz, ce procès est un symbole fort en Allemagne. Il illustre une reprise en main de la justice allemande qui n’a pas toujours été au rendez-vous dans la condamnation des nazis. De nombreux gardes de camps nazis n’ont jamais été sanctionnés en raison de la déficience des lois allemandes. Jusqu’à la condamnation en 2011 de John Demjanjuk, ex-gardien de Sobibor, la justice allemande ne jugeait que les anciens nazis pour leurs actes individuels et non pour leur complicité dans des crimes. Ce faisant, plusieurs gardiens déjà décédés ou d’un âge trop avancé, sont restés impunis leur vie entière.

Le rôle d’Oskar Gröning dans les camps

Oskar Gröning porte aujourd’hui le fardeau de cette nouvelle justice pour avoir contribué à l’envoi dans les chambres à gaz de 300 000 Juifs hongrois déportés au printemps 1944 vers le camp d’Auschwitz. Il n’est donc pas accusé pour violence directe mais pour avoir été l’homme en « rouage » de l’extermination, il a notamment trié les devises des déportés pour les envoyer à Berlin et a caché les bagages des nouveaux arrivants afin qu’ils ne sachent pas le sort qui les attendait. Il est aussi celui qui a procédé à la « sélection » des déportés, séparant ceux jugés aptes au travail et ceux qui doivent être tués directement.

Oskar Groning

Une culpabilité assumée

Le nonagénaire avait avoué ses crimes avant même d’être jugé, lorsqu’en 1985, un membre de son club de philatélie lui confie un ouvrage négationniste, remettant en cause l’interdiction de contester la Shoah. Irrité par cette démarche, Oskar Gröning décide de faire part de sa culpabilité et d’assumer la réalité des faits. Il écrit un mémoire de 87 pages pour ses proches et raconte son entrée chez les SS après une jeunesse passée dans une organisation paramilitaire lors d’un documentaire de la BBC en 2003, ainsi qu’au Spiegel en 2005. Dès l’ouverture du procès, il avait également assumé une « faute morale » et demandé « pardon », s’en remettant aux juges pour la décision pénale.

Clarisse Duppré

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