À droite comme à gauche les critiques fusent sur le déplacement de notre Premier ministre. Accompagné de ses deux enfants, Manuel Valls a assisté au match opposant la Juventus de Turin et le FC Barcelone à Berlin le samedi 6 juin. Loin d’être passé inaperçu, il se retrouve pris au cœur d’une polémique.
Manuel Valls est-il en faute ?
Moment de divertissement ou devoir institutionnel ? Valls doit désormais répondre de ses actes. Un comble pour un expert en communication qui aurait pu prédire les conséquences d’un tel déplacement. À la question sur les frais du voyage en avion, Valls rétorque simplement « Je suis Premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N’essayez pas de créer de faux débats. » Prétextant qu’il était en « visite officielle », à l’invitation de Michel Platini, président de l’UEFA, pour parler de l’Euro 2016. Soit. Mais le Premier ministre frôle tout de même les limites de l’honnêteté. Surtout lorsqu’on sait que le ministre des sports, Patrick Kanner, n’y était pas convié. Et que les périples du faucon de l’Elysée ne se sont pas arrêtés là. Le lendemain, dimanche 6 juin, Manuel Valls s’est envolé à Poitiers puis à Paris pour assister à la finale de Roland-Garros.
Comme le rappelle le quotidien Le Monde, la « charte de déontologie » de 2012 signée par les ministres, ces derniers sont encouragés à « privilégier le train pour les déplacements d’une durée inférieure à trois heures ». D’accord pour Berlin. La capitale étant à huit heures de route en train. En revanche, le voyage en avion de Poitiers ressemble à un léger caprice du Premier ministre, le trajet ne mettant que deux heures en TGV jusqu’à Paris.
Une escapade qui n’est pas du goût de tout le monde
La polémique n’a pas fini d’enfler. Après les tweets dénonciateurs de Nadine Morano ou Florian Philippot, les Républicains (ex-UMP) sont montés au créneau. Certains en viennent à exiger la démission du Premier ministres de ses fonctions. C’est le cas de Daniel Fasquelle, qui a déclaré : « Je pense que François Hollande doit se poser la question de savoir s’il peut le maintenir aujourd’hui à son poste ». François Hollande a lui-même été agacé par cette escapade en douce de son Premier ministre. Lors d’un tête-à-tête à l’Elysée, le Président lui a légèrement remonté les bretelles, lui confiant « Ce qui est fait est fait mais à l’avenir il faudra être toujours plus vigilant » et a ajouté que Manuel Valls « en tirera les leçons ». C’est au moins une occasion pour François Hollande de faire figure de supérieur face à un Premier ministre qui semblait tenir les rênes du gouvernement.
Valls PM de la France à Berlin pour soutenir l’Espagne au frais du contribuable, avec ses enfants, prétextait une réunion… Familiale ?
— Nadine Morano (@nadine__morano) 9 Juin 2015
Le petit caprice footballistique de Valls à Berlin ce soir pour 2 équipes étrangères, ça ne coûte rien c’est l’Etat qui paie ?…
— Florian Philippot (@f_philippot) 6 Juin 2015
Clarisse Duppré