Le Front National nie être impliqué dans le scandale des Panama Papers après des révélations ce mardi visant Jean-Marie Le Pen et deux proches de sa fille Marine, la présidente du parti.
Après les révélations lundi de l’implication de différents chefs d’Etat du monde dans les Panama Papers, c’est au tour de personnalités politiques françaises d’être éclaboussées. Parmi elles, l’ancien ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac, des proches du sénateur des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini et le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany.
Des membres du Front National ont aussi été cités, comme Jean-Marine Le Pen et deux des proches de sa fille Marine, la présidente du parti. J-M Le Pen aurait monté une société offshore en se servant d’un prête nom, pour dissimuler une partie de sa fortune sous la forme de billets (97 000 euros), de titres (pour l’équivalent de 854 000 euros), de lingots d’or (26) et de pièces d’or.
L’homme d’affaires Frédéric Chatillon et l’expert comptable Nicolas Crochet auraient quant à eux organisé un système de dissimulation d’avoirs financiers en Asie et dans les Caraïbes. Ils avaient déjà été mis en examen dans une affaire d’escroquerie et de financement illégal présumé pendant la campagne législative du FN en 2012, par le biais de son agence de communication Riwal.
Frédéric Chatillon se justifie
Frédéric Chatillon s’est justifié en publiant un billet sur Facebook. Il y explique avoir décidé « d’investir (pour sa société « Unanime ») en Asie à l’automne 2012″ et « d’utiliser une structure juridique en Asie ». Jusque-là, aucun lien avec Panama. Puis, « des conseillers juridiques locaux » lui auraient conseillé de « racheter une structure juridique existante plutôt que de créer une société ad hoc ».
Cette société juridique préexistante, du nom de « Time Dragon » est détenue par une « BVI » du nom de « Harison ». Qu’est-ce qu’une BVI ? Chatillon explique sans s’étaler sur le sujet que le sigle signifie « British Virgin Islands » (Iles Vierges Britanniques). Au passage, les Iles Vierges Britanniques sont un paradis fiscal. Et la société elle-même a été créée par le cabinet Mossack Fonseca, au coeur du scandale du Panama Papers…
#PanamapapersJe vais essayer de poser les bonnes questions que les journalistes ne posent pas ou évitent de poser dans…
Posté par Frédéric Chatillon sur mardi 5 avril 2016
Le FN nie en bloc
Dans un communiqué publié lundi, le FN avait mis en garde, peu de temps avant les révélations du Panama Papers, les journalistes « tentés de relayer des rumeurs ». Il assurait que « le Front national [n’était] pas impliqué dans l’affaire des “Panama papers” et ne tolérera[it] pas que des amalgames scandaleux soient faits sur son dos ».
Le vice-président du parti, Florian Philippot s’est dit amusé sur I-Télé « de voir des titres de presse qui essaient absolument de parler du Front national et de Marine Le Pen », martelant que « ni le Front national, ni Marine le Pen ne sont concernés » directement par les révélations : « Une agence de communication et un parti politique, ce n’est pas la même chose. »
Au sujet de l’agence de communication en question, Riwal, avec laquelle le FN collabore, Philippot a indiqué qu’il ne romprait pas avec la société. « Je laisse la justice faire l’enquête. Personne n’a été condamné, je ne me fais pas justicier avant les juges. » Quant au fondateur du parti Jean-Marie Le Pen, il a rappelé son exclusion du FN le 20 août 2015.
L’eurodéputé Louis Aliot, également vice-président du FN, a assuré que l’affaire ne « concer[nait] pas » le Front national, qui ne « portera pas le chapeau » – illustrant son propos par un tweet très imagé.
Le FN ne portera pas le chapeau d’une affaire qui ne le concerne pas, mais qui en éclabousse bien d’autres. pic.twitter.com/8QrAVIFBCO
— Louis Aliot (@louis_aliot) 5 avril 2016
*Image en une : lexpress.fr