Les quatre premiers athlètes paralympiques du 1500m T13 ont couru plus vite lundi que le champion olympique valide.
C’est un exploit qui fera date dans l’histoire des Jeux paralympiques. Et même dans l’histoire du sport. Ce lundi 12 septembre, le champion paralympique 2016 algérien Abdellatif Baka a couru son 1500m en catégorie T13 en 3:48:29. Précisons que les catégories T11, T12 et T13 rassemblent les coureurs malvoyants, T11 regroupant les athlètes au handicap le plus prononcé, T13 le moins.
Abdellatif Baka a ainsi couru plus vite que son homologue valide, Matthew Centrowitz. Ce dernier avait bouclé son 1500m en 3:50:00 aux Jeux Olympiques 2016. Et ce n’est pas fini ! Le médaillé d’argent paralympique éthiopien Tamiru Demisse a couru en 3:48:49. Et le médaillé de bronze kényan Henry Kirwa en 3:49:59. Même le 4ème de la course, l’Algérien Fouad Baka (frère d’Abdellatif), a fait mieux que les 3:50:00 du champion olympique valide (3:49:84).
#Paralympics Fun Fact: The T13 (visually impaired) 1500m on Sunday night was faster than the #Rio2016 Olympic 1500m pic.twitter.com/g9qkvKGwKD
— CBC Olympics (@CBCOlympics) 12 septembre 2016
Il faut toutefois rappeler que le 1500m des valides 2016 a été un des plus lents de l’histoire des JO car extrêmement tactique. Le chrono de Centrowitz aux Jeux ne reflète pas son niveau réel. Son record personnel est de 3:30:40. Mais la performance de Baka n’en demeure pas moins extraordinaire. Il a en effet battu de 16 secondes le précédent record paralympique de sa discipline, qui appartenait au Kényan Noah Ngeny (2000).
Ci-dessous : la finale paralympiques 2016 du 1500m T13
Un geste de contestation contre le gouvernement éthiopien
Cet immense exploit sportif s’est de plus couplé d’un symbole de contestation politique. Tamiru Demisse, le médaillé d’argent paralympique, a ainsi croisé les bras au-dessus de sa tête sur le podium. Il a réalisé le même geste que son compatriote valide Feyisa Lilesa, médaillé d’argent au marathon.
Lilesa avait ainsi justifié son geste : « C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays. Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressource. »