Créé en 1872, le Yellowstone, situé dans le Wyoming, est le plus ancien parc national du monde. Le lieu est mondialement connu pour abriter de nombreux grands mammifères au cœur d’un vaste habitat naturel préservé.
Le secrétaire américain de l’intérieur vient d’annoncer que les ours grizzly du parc national de Yellowstone allaient être retirés de la liste des espèces en danger. Dès cet été, cette mesure s’appliquera aussi aux régions avoisinantes et a rapidement été dénoncée par des groupes de protection de la nature.
Une population suffisamment nombreuse pour justifier ce retrait
Présent dans le parc depuis plusieurs décennies, l’ours grizzly est clairement l’une des attraction marquantes du Yellowstone. Considérée comme une espèce menacée jusqu’en 2007, l’animal faisait depuis plusieurs années l’objet de cette étude visant à le retirer de cette liste. En mars 2016 déjà, une proposition avait été émise par l’administration Obama. Cette dernière estimait que la population de cet ours brun s’était suffisamment reconstituée depuis les années 1970.
En 1975, il n’y avait en effet que 136 grizzly. Aujourd’hui leur nombre serait estimé à 700 dans le parc de Yellowstone. Un chiffre qui concerne aussi les États voisins du Montana et de l’Idaho et justifie la décision de retirer l’animal de la liste puisque l’objectif initial était de 500.
Pour le secrétaire de l’Intérieur Ryan Zinke, il s’agit d’un des plus grands succès pour la politique de conservation en Amérique. Fervents défenseurs du retrait des protections fédérales pour cette espèce, les chasseurs et éleveurs de bétail de l’Ouest américain ont aussi exprimé leur satisfaction. L’espèce était jugée comme une menace pour les humains et d’autres animaux sauvages prisés pour la chasse.
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Une décision qui passe mal
Bien plus présente aujourd’hui au sein du parc, l’espèce s’était notamment distinguée ces dernières années par des drames. Outre les nombreuses attaques envers les humains, un ours grizzly avait notamment dévoré un randonneur en août 2015. Malgré ces faits divers, des organisations de protection de l’environnement ont fortement critiqué cette décision.
Pour ces organisations, retirer l’ours grizzly de la liste des animaux protégés pourrait fortement compromettre les efforts ayant permis de reconstituer la population des grizzly de Yellowstone. De plus, ces animaux restent vulnérables à cause du changement climatique qui entraîne la diminution de leur habitat et des cônes de pin à écorce blanche, l’une de leurs principales sources de nourriture.
De nombreuses ONG telles que l’organisation WildEarth Guardians ont exprimé leur mécontentement. Pour cette dernière, ce retrait des espèces en danger va encourager les chasseurs à traquer les grizzly en dehors du parc national de Yellowstone.
Selon le Département de l’Intérieur, cette décision devrait être officialisée dans les prochains jours. Une fois effective, elle entrera en vigueur 30 jours plus tard.
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