Candidate aux législatives des Français de l’étranger en Amérique du Nord, Carole Granade nous dévoile les orientations de son programme en direction de la jeunesse. Forte de ses 15 années de vie à San Francisco et d’une forte implication citoyenne, elle nous expose des idées novatrices pour encourager l’énergie d’entreprendre et la prise de risques fondées sur des caractéristiques humaines audacieuses.
INTERVIEW DE CAROLE GRANADE, CANDIDATE AUX ELECTIONS LEGISLATIVES DES FRANCAIS DE L’ETRANGER – CANADA ET USA
1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?
La mobilité et l’ouverture à l’international sont clés pour les jeunes d’aujourd’hui. Cela développe leurs capacités à être réactifs, capables de s’adapter au monde ouvert dans lequel nous vivons. L’expérience à l’étranger est définitivement une plus-value inestimable : elle permet de s’enrichir d’autres systèmes de pensée et de modes de fonctionnement : un étudiant en université en Amérique du Nord, par exemple, se familiarisera avec un enseignement parfois moins académique, un dialogue privilégié avec le corps enseignant et la valorisation de la capacité de prise d’initiative. Un étudiant en stage, quant à lui, connaîtra un environnement moins hiérarchique, où on le jugera moins sur son CV que sur son expérience : à lui de faire ses preuves. En de nombreuses façons, l’expérience à l’étranger est une chance et une richesse. Par ailleurs, la maitrise de langues étrangères est atout essentiel, à l’heure de la mondialisation, et je ne conçois pas que le choix l’enseignement de l’anglais en université ne soit pas possible pour des étudiants français en droit international, à l’université en France, par exemple. Sur ces points-ci, c’est toute une mentalité qui doit évoluer et les députés des Français de l’étranger se doivent d’être le moteur de ces changements, à l’échelle nationale.
2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?
Entreprendre vient après Oser dans mon vocabulaire. En France, les contraintes sont très fortes pour les entrepreneurs de tous âges, liées surtout à des contraintes externes : incapacité de louer un bien, d’acheter, d’emprunter. Elles sont aussi liées, de mon expérience dans la « Silicon Valley », au décalage qu’il y a entre l’entrepreneur et l’employé. Dans le haut lieu de l’innovation technologique, se lancer veut dire réussir à convaincre ses employés de la validité de son projet et de réussir à les garder très motivés par son entreprise. Aider le développement de l’idée d’entreprise sociale me semble capital. Plus concrètement, développer des soutiens financiers plus importants au lancement d’entreprise, permettre une certaine flexibilité de l’emploi pour palier aux difficultés économiques parfois rencontrées par les entrepreneurs, faciliter la participation des employés dans les entreprises… Je crois aussi qu’il faut développer des réseaux vertueux d’entrepreneurs pour échanger sur des bonnes idées et des bonnes pratiques.
3/ Que pensez-vous de la « Charte de la jeunesse » transmise à l’ensemble des candidats à la députation des Français de l’étranger dans la première circonscription ?
Comme je vous l’ai dit, nombreuses sont les suggestions de cette charte qui participent dors et déjà à mon projet. Je serai ravie de les soutenir. Je suis particulièrement sensible à certaines questions telles que la reconnaissance des diplômes, la promotion de la prise de risques, le développement d’un « Small Business Act ». J’ajouterai qu’il sera du rôle du député des Français de l’étranger d’œuvrer en faveur de la mobilité internationale chez les jeunes. Trop souvent, l’expérience professionnelle et universitaire à l’étranger se fait à la carte… de crédit. Il est anormal que les étudiants français boursiers attendent depuis 7 mois leur bourse de mobilité du CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires), promis par le Ministère de l’Enseignement Supérieur avant leur départ. Je m’engage donc à faire tout mon possible pour que les étudiants français, boursiers de l’État, bénéficient de leur aide financière dans les délais impartis.
4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités américaines qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?
L’université américaine soutient l’entreprenariat pour de multiples raisons, une principale est que le succès des entreprises qui viennent de son sein détermine son propre succès. En effet, une entreprise dont la propriété intellectuelle est issue d’une université rémunèrera ses acquis auprès de l’université sur le long terme. Tout le monde y gagne. C’est un modèle auquel je crois profondément.
5/ Des sportifs de haut niveau ont décidé de partir aux Etats-Unis pour créer leur propre marque de vêtements. Dans la Sun Belt, de jeunes ingénieurs ont choisi de développer une activité dans les biotechnologies. Quels conseils donneriez-vous à ces jeunes français désireux de construire leur propre « success story » à l’international ?
Je crois qu’il y a de la chance pour tous partout. Partez à l’étranger, c’est excellent mais non sans un bagage adapté. Il faut avoir les moyens de son aventure. Je crois qu’une excellente connaissance du terroir local, de sa culture des affaires est un pré requis incontournable, et cela n’ira pas sans un réseau fort que les français de l’étranger pourront sans aucun doute vous ouvrir. Je crois aussi que l’entreprenariat de qualité à de beaux jours en France, ne l’oubliez pas. Osez !