After Earth est actuellement disponible dans les salles. A cette occasion, petit passage en revue de ces pères et fils qui, comme Will et Jaden Smith, jouent dans le même film. Avec un succès plus ou moins mitigé.
After Earth est sorti la semaine dernière dans les salles françaises. Will Smith est à l’affiche avec son fils Jaden, 14 ans. Père et fils dans la vraie vie, mais également dans le film. Bref rappel de l’histoire: l’acteur vedette de Bad Boys, Men In Black ou encore Je Suis une légende, incarne le général Cypher Rage, dont le vaisseau s’écrase sur une planète Terre méconnaissable et désertée par la race humaine depuis 1000 ans. Afin de sauver son père, grièvement blessé dans le crash, Kitai (Jaden Smith) va devoir affronter un environnement peuplé de créatures hostiles. Quand les Smith junior et senior sont réunis à l’écran, c’est forcément un événement, et un argument de poids pour vendre le film. Ce n’est pourtant pas la première fois que cela se produit. En 2006, Jaden Smith, alors âgé de 8 ans, jouait déjà avec son père dans À la recherche du bonheur. Le film a été un succès, avec notamment une nomination aux Oscars et deux aux Golden Globes. En France, il a fait 888 973 entrées et a également été rentabilisé d’un point de vue économique, rapportant plus de 160 millions de dollars, alors que le tournage en a coûté 55 millions. Forts de cette réussite, Will Smith et Jaden Smith ont renouvelé leur collaboration au cinéma, 7 ans plus tard. Et ils ne sont pas les seuls à apparaître ensemble dans le même film. D’autres grands acteurs hollywoodiens ont fait de même. Idem dans le cinéma français.
Sylvester Stallone et Sage Stallone
Stallone junior joue avec son père dans Rocky V en 1990, à l’âge de 14 ans. Il incarne d’ailleurs le fils du célèbre boxeur. Sylvester Stallone et Sage Stallone se retrouveront six ans plus tard dans Daylight. Sage poursuivra ensuite dans le cinéma, en tant qu’acteur puis réalisateur, mais en restant toujours dans l’ombre de Sylvester. Sa carrière est globalement un échec, et se termine tragiquement lorsqu’il décède en juillet 2012, à seulement 36 ans.
Donald Sutherland et Kiefer Sutherland
Les deux acteurs canadiens se sont retrouvés dans Le droit de tuer ? en 1996. Ils n’avaient cependant pas les rôles principaux. Le film a rapporté 145 millions de dollars, pour un budget initial de 40 millions. Il a reçu plusieurs nominations, dont une pour Kiefer Sutherland aux MTV Awards, une pour le réalisateur Joel Schumacher au Festival Américain de Deauville et une pour Samuel L.Jackson aux Golden Globes. En revanche, il a eu plutôt du mal a s’exporter, ne rapportant que 37 millions de dollars en dehors des Etats-Unis, sur les 145 millions de dollars de recettes totales.
Kirk Douglas et Michael Douglas
Le premier a profondément marqué le cinéma américain dans la seconde moitié du XXe siècle, jouant dans tous types de films et tournant avec les plus grands réalisateurs, comme Stanley Kubrick, Elia Kazan ou encore Billy Wilder. Son fils, Michael, a lui aussi mené une brillante carrière. Les deux hommes ont pourtant dû attendre 2003 jouer ensemble, dans Une si belle famille. Il s’agit d’ailleurs de retrouvailles entre trois générations puisque Cameron Douglas, fils de Michael et petit-fils de Kirk, joue également dans ce film, qui met en scène une famille dont les membres ont du mal à communiquer entre eux. Une si belle famille a rapporté plus de sept millions de dollars au box-office.
Martin Sheen et Charlie Sheen
Ils collaborent dans Wall Street, en 1987. Le film dénonce le monde de la finance. Charlie et Martin Sheen jouent aux côtés de Michael Douglas. Le premier joue le rôle d’un jeune courtier dont le père, incarné par le second, est ouvrier. Wall Street a dépassé le million d’entrées en France et a dégagé un bénéfice de 28 millions de dollars aux Etats-Unis. Il a également reçu l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur (Michael Douglas). Une suite, Wall Street : L’argent ne dort jamais, sortira en 2010, avec toujours Charlie Sheen, mais plus Martin. Ces deux derniers se sont retrouvés dans Cadence en 1990.
Louis De Funès et Olivier De Funès
Louis de Funès restera un acteur à part dans l’histoire du cinéma français. Ses films ont fait et font encore rire parents et enfants. L’un de ses fils, Olivier a joué dans certains d’entre eux dans sa jeunesse. On peut notamment citer Fantomas se déchaîne (1965), Le Grand Restaurant (1966), Les Grandes Vacances (1967). Le succès a souvent été au rendez-vous, notamment pour le Grand Restaurant, qui a fait près de 7 millions d’entrées dans les salles françaises, tandis que les deux autres oscillent entre 3 et 5 millions d’entrées. On est loin en revanche des plus grands succès de Louis De Funès, réalisés grâce à des films dans lesquels son fils n’est pas présent, Le Corniaud (11,7 millions d’entrées), mais surtout La Grande Vadrouille (17 millions d’entrées). Les derniers films d’Olivier de Funès avec son père ont en revanche connu moins de réussite (2 millions d’entrées pour L’Homme Orchestre en 1970, 1,6 million pour Sur un arbre perché en 1971), et il s’est ensuite tourné vers une autre voie que le cinéma, devenant pilote de ligne.
Gérard Depardieu et Guillaume Depardieu
Ils se retrouvent en 2001 dans un émouvant Aime ton père. Le film raconte l’histoire d’un écrivain qui reçoit le prix Nobel de littérature et dont le fils le suit pour le féliciter. Repoussé par son père, il est obligé de le kidnapper pour avoir une conversation avec lui. Des relations père fils compliquées, à l’image de celles entre les deux acteurs.
Gérard Jugnot et Arthur Jugnot
Ils ont joué ensemble à plusieurs reprises. La première fois, c’était en 2000, dans Meilleur Espoir Féminin. Plusieurs autres collaborations suivront, en 2002 dans Monsieur Batignole, en 2009 dans Rose et noir. Mais c’est bien leur collaboration dans Les Bronzés 3 en 2006 qui restera la plus marquante. Plus de 10 millions de Français sont allés voir le film dans les salles, ce qui place ce dernier au 20e rang du box-office national. Gérard Jugnot reprend le rôle de Bernard, dont le fils, justement joué par Arthur, révèle à ses parents son homosexualité.
En définitive, ces duos paternels au cinéma se retrouvent souvent dans des films mettant en avant les relations père-fils, sous des angles différents, soit comme thème du film à part entière (Aime ton père), soit comme un des aspects d’un film s’inscrivant dans le thème plus général de la famille (Une si belle famille), ou encore dans un thème différent (Rocky V, Wall Street, Les Bronzés 3). Le fait qu’un grand acteur tourne avec son fils, ou plus encore que deux acteurs père et fils, soient célèbres et collaborent (comme dans le cas des Douglas) est un formidable atout pour la promotion et l’image de ces films. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs été primés (A La recherche du bonheur, Wall Street). Mais le public peut aussi voir dans une collaboration père-fils un aspect commercial qui le rendra peut-être réticent à l’idée d’aller voir le film. Si l’on se penche davantage sur la question, on voit en réalité que le succès est plus mitigé. Concernant les récompenses et les prix décernés, ces derniers sont souvent destinés à d’autres acteurs (Michael Douglas dans Wall Street, et non pas Martin ou Charlie Sheen). D’autre part, certains de ces films semble avoir du mal à s’exporter. Si À la recherche du bonheur a globalement été une réussite (et dans ce cas là Will Smith et Jaden Smith ont tous les deux reçu des prix), mais en France il n’a pas dépassé le million d’entrée. Un chiffre étonnant, tout comme le fait que parfois des films français s’en sortent mieux à l’étranger que certains films américains. Si Les Bronzés 3 n’a eu de succès qu’en France, d’autres films, à l’esprit pourtant « très français », ont connu plus de réussite. C’est notamment le cas avec les De Funès. Fantomas se déchaîne a quand même fait presque trois millions d’entrées en Espagne, et Les Grandes Vacances presque 1,5 millions. Un très bon chiffre pour ces films. Pour After Earth, en revanche, ce serait un échec.