Si Philippe Honoré était le moins connu des dessinateurs de Charlie Hebdo, son talent ne faisait lui pas l’ombre d’une contestation. A 16 ans, il réalise ses premiers dessins pour le journal Sud-Ouest. Il multiplie ensuite les collaborations en travaillant pour Lire, Les Inrockuptibles et bien évidemment Charlie Hebdo. Retour sur une carrière stoppée brutalement.
Avec ses collègues Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, Philippe Honoré a succombé hier à ses blessures à l’issue de l’affreuse fusillade ayant eu lieu devant le siège de Charlie Hebdo. Âgé de 73 ans, il signait ses dessins sous le nom de « Honoré ». Véritable génie du dessin, il exprimait toute sa frustration à travers son art. Plus que caricaturiste, Philippe Honoré faisait passer ses messages par le biais d’illustrations, souvent sombres, en noir et blanc, mais aussi avec une pointe d’ironie comme tous les dessinateurs de sa génération.
Dessinateur régulier à Charlie Hebdo depuis 1992
Honoré intègre Charlie Hebdo en 1992, il y publiait près de trois dessins par semaine. Son dernier dessin avait été twetté peu de temps avant le début du drame. Le chef de l’Etat Islamique Abou Bakr Al-Baghdadi y présentait ses vœux avec une petite phrase : « Et surtout la santé ! ». Son confrère Plantu a quant à lui déclaré au Monde qu’il se souviendra à jamais de cet « immense dessinateur », il gardera également l’image d’un homme « enragé très poli et doux ».
Meilleurs vœux, au fait. pic.twitter.com/a2JOhqJZJM
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) 7 Janvier 2015
Des rébus très populaires
Outre ses dessins réguliers pour Charlie Hebdo et les Inrockuptibles, Honoré travaillait depuis plus de 25 ans avec Lire, ses rébus littéraires y sont toujours très connus. Publiés en album chez Arléa, ils ont régulièrement été exposés, notamment en 2012 lors de la foire du livre de Brive. A cette occasion, il confiait à La Montagne : « Mon grand bonheur, c’est de provoquer un plaisir intellectuel aux gens qui cherchent les solutions. Et un plaisir visuel, car j’essaie au maximum de réaliser une vraie image qui tienne toute seule, sans texte ».