C’est le monde de la publicité tout entier qui se trouve chamboulé. Publicis, la petite enseigne de « réclame » devenue la plus grande agence de publicité de France et Omnicom, concurrent direct outre-Atlantique, ont scellé officiellement leur fusion entre égaux dimanche 28 juillet.
Il était le seul groupe à tenir tête aux deux grand de la communication française et américaine, respectivement numéro trois numéro deux mondial, WPP est l’agence britannique numéro un mondial en terme de publicité. Respectivement Omnicom est côté en bourse à 12,7 milliards d’euros et 12,5 milliards pour Publicis. Cette fusion intervient pour prendre une place importante en faisant plus que doubler le poids financier du résultant. 30 milliards, c’est ce que pèsent en bourse maintenant les deux entreprises réunies en une dépassant ainsi allègrement la valeur du rival eternel, le britannique WPP. Les grands réseaux d’agences de Publicis, comme Saatchi & Saatchi et Leo Burnett rejoindront ceux tout aussi prestigieux contrôlés par Omnicom : TBWA, DDB et BBDO. La puissance ainsi acquise par le nouveau groupe sera particulièrement imposée aux Etats-Unis notamment par le fait de la présence d’Omnicom dans ces terres, mais aussi en Europe par la présence de Publicis, localité dans laquelle le groupe français a beaucoup misé ces dernières années.
Les termes d’alliance
Publicis et Omnicom sont deux groupes qui pèsent sur le monde de la publicité et de la communication en général. Les deux se sont toujours mis en situation de concurrence directe, oubliant par la même occasion le géant britannique WPP. Mais l’alliance ne s’est pas faite sans compromis, d’un côté comme de l’autre. Pour sa part, Publicis bénéficie d’une augmentation de la valeur de son action de près de 189% par rapport à 50% pour Omnicom.
La face cachée de la fusion
Pour Publicis et son directeur, Maurice Levy, cet accord est une véritable aubaine et une cure de jouvence. Cela fait en effet plusieurs années que le dirigeant de la firme publicitaire française, âgé de 71 ans, annonce son départ en retraite. Pour l’instant rien n’est fait mais il est plus que probable qu’il puisse avoir accès à un rôle non exécutif dans le but de rester dans la course. Pour ce faire, il lèguerait les rênes à son homologue américain John Wren, âgé de « seulement » 60 ans, qui se retrouverait donc à la tête du groupe publicitaire le plus puissant du monde.