Face à la montée de la désinformation, des contenus haineux et l’implication politique d’Elon Musk, de nombreuses personnalités, institutions et entreprises tournent le dos au réseau social X.
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk et sa transformation en « X », la plateforme subit une hémorragie. Politiciens, médias, scientifiques et même grandes entreprises désertent ce réseau autrefois incontournable. En cause : une montée des contenus violents, de la désinformation et un virage politique assumé par son propriétaire.
Les démissions s’enchaînent. Le quotidien britannique The Guardian et le journal espagnol La Vanguardia ont fermé leurs comptes. Disney, Balenciaga ou encore Apple suspendent leurs publicités. Même la ville de Paris, suivie par des millions d’abonnés, a quitté X. « Il y a trop de haine, et ça ne sert plus l’intérêt public », affirme un porte-parole de l’École polytechnique, qui a également abandonné le réseau.
Elon Musk : catalyseur des départs
À l’origine de cette exode ? Elon Musk. Sa gestion controversée de X polarise les débats. Pendant la dernière campagne présidentielle américaine, Musk a soutenu Donald Trump de manière ouverte, partageant ses messages et relayant des contenus polémiques. Cette prise de position, combinée à des algorithmes favorisant les discours extrêmes, aggrave le malaise.
Pour Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue renommée, « X a perdu son essence : les échanges constructifs et l’accès à des experts ». Fatiguée par la désinformation climatique omniprésente, elle s’est tournée vers Bluesky. Ce réseau social, encore émergent, séduit les universitaires en quête de discussions apaisées.
De plus, les utilisateurs non-payants voient leur visibilité réduite face aux abonnés premium. Cette inégalité décourage Florence Débarre, chercheuse au CNRS : « J’ai vu tous les complotistes être propulsés pendant que mes publications disparaissaient. »
Un avenir incertain
Le 20 janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump, marque un tournant. Plusieurs figures politiques françaises ont décidé de quitter X en signe de protestation. Sandrine Rousseau, Yannick Jadot ou encore Matthieu Klein dénoncent un « climat toxique » sur la plateforme.
Cette vague de départs ne touche pas uniquement la sphère politique. Des universités comme Rennes 2 ou Paris Saclay, des médias régionaux tels que Ouest-France et Sud-Ouest, ainsi que des ONG comme Greenpeace France, prennent leurs distances.
En toile de fond, X semble incapable d’enrayer son déclin. La chute des revenus publicitaires, couplée à une perte d’utilisateurs influents, assombrit son futur. Beaucoup se demandent si la plateforme pourra un jour regagner la confiance du public.
Pour l’heure, le mouvement de migration vers des alternatives comme Bluesky ou Mastodon s’accélère. Ces plateformes, perçues comme moins toxiques, symbolisent un espoir pour ceux qui souhaitent réinventer les réseaux sociaux. Reste à savoir si X saura rebondir…