Considérée comme une « grave erreur » par Moscou, la Finlande n’a jamais été aussi proche de son adhésion à l’OTAN.
Il s’agit « d’un moment historique« , a évoqué hier Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. Mercredi 18 mai, la Finlande a officiellement déposé sa candidature pour adhérer à l’alliance politico-militaire de l’Atlantique Nord. Une décision prise en raison de l’invasion russe en Ukraine, qui viendrait mettre un terme à plusieurs décennies de neutralité.
Mais alors pourquoi cette adhésion pourrait-elle marquer un grand tournant dans l’histoire internationale ? On vous explique.
Un lourd passé entre l’URSS et la Finlande
Si d’autre pays nordiques tels que la Norvège ou encore le Danemark ont déjà franchi le pas, la Finlande, elle, a longtemps été contre l’idée de rejoindre l’OTAN. Pour cause, de 1809 à 1917, le pays a passé près d’un siècle sous la domination russe avant d’obtenir son indépendance.
Mais alors que la Finlande se construisait tranquillement, la Seconde Guerre Mondiale est venue tout chambouler. Voyant l’Allemagne nazie prendre de l’ampleur, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) avait demandé à Helsinki de leur prêter certains territoires dans l’objectif d’assurer la défense de Stalingrad. Ce à quoi ces derniers avaient répondu « non », poussant ainsi les Soviétiques à s’imposer par la force en 1939. Il n’y avait donc aucune issue pour les Finlandais qui se sont vus obligés de leur céder une partie de la Laponie ainsi que la région de Carélie. Néanmoins, le pays est resté indépendant.
Une neutralité respectée à la lettre
Durant la Guerre Froide, la Finlande a été l’une des seules nations frontalières avec l’URSS à ne pas devenir « un État-satellite « , relève TF1 Info. Cependant, elle fut obligée de respecter une condition bien précise, à savoir : rester neutre et ne pas s’aligner militairement. C’est de cette manière que la Finlande a dû faire une croix sur le plan Marshall après le conflit ainsi que sur une quelconque adhésion à l’OTAN.
Finalement, « le pays des milles lacs » a intégré l’Union Européenne en 1995. Depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée, il a commencé tout doucement à collaborer avec l’Alliance Atlantique. Jusqu’à la guerre en Ukraine, qui fut la goutte de trop pour la Finlande.