Christophe Bruschi, avocat de l’un des accusés dans le procès des viols de Mazan, a déclenché une vive polémique jeudi à la sortie du tribunal d’Avignon.
Christophe Bruschi, avocat de Joseph C. dans l’affaire des viols de Mazan, a provoqué un véritable scandale après le verdict, jeudi, à la sortie du tribunal d’Avignon. Alors que son client, condamné à trois ans de prison mais laissé en liberté, avait été jugé, Bruschi s’est adressé à la foule venue soutenir la victime, Gisèle Pelicot. « Mon client est libre, il vous remercie et il vous dit merde ! » a-t-il lancé avant d’insulter les militantes féministes présentes, les qualifiant d’« hystériques » et de « tricoteuses », un terme historique désignant des femmes présentes lors des exécutions publiques de la Révolution française. Cette sortie a immédiatement déclenché des cris d’indignation parmi les manifestants. L’avocat a été escorté hors du palais de justice par les forces de l’ordre.
Dans un entretien avec Le Parisien, Christophe Bruschi a reconnu que ses propos avaient « fait le buzz », mais les a justifiés par ce qu’il considère comme des provocations incessantes à l’encontre des accusés pendant le procès. Il a affirmé que ses clients étaient « copieusement insultés » par des « furies », mais a précisé qu’il n’était pas « contre les féministes ». Il a néanmoins réaffirmé que ces militantes ne « rendaient pas service à la cause des femmes » et que le terme « tricoteuses » faisait référence à une époque historique.
Un avocat au passé polémique
Membre du barreau de Lyon depuis 1994, Christophe Bruschi a d’abord fait ses armes dans un cabinet spécialisé en acquisitions d’entreprises avant de se tourner vers le droit pénal. Bien que l’affaire des viols de Mazan soit sa première très médiatisée, il n’en est pas à sa première polémique. Il a notamment défendu un élu de Vaulx-en-Velin, condamné pour antisémitisme après avoir publié « Israël Assassin » sur les réseaux sociaux.
Au cours du procès des viols de Mazan, Christophe Bruschi s’est distingué en plaidant pour l’acquittement de son client, arguant que les accusés étaient eux-mêmes victimes de l’influence de Dominique Pelicot, surnommé « l’ogre de Mazan ». Pour l’avocat, ces 50 coaccusés étaient sous l’emprise du mari, et leur responsabilité était atténuée. Bruschi a insisté sur le fait que son client pensait participer à une activité libertine consentie et n’avait aucune intention criminelle. Ce plaidoyer, ainsi que ses propos après le verdict, ont ravivé les tensions et soulevé de nombreuses questions sur les limites de la liberté d’expression dans la défense des accusés.