Ce lundi 25 août s’ouvre le procès du chercheur français Laurent Vinatier devant un tribunal à Moscou, qui risque jusqu’à 20 ans de prison.
Un an après son incarcération en juin 2024, le chercheur Laurent Vinatier est accusé d' »espionnage », donnant lieu à un nouveau procès qui ressemble à une instrumentalisation politique dans le contexte tendu entre la France et la Russie.
Un nouveau procès s’ouvre
Le chercheur français Laurent Vinatier comparaît ce lundi 25 août devant un tribunal de Moscou, accusé d’espionnage, encourant une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. Très inquiète à l’idée de ne plus revoir son fils, sa mère déclare : «Connaissant le gouvernement russe on n’a pas été étonné qu’ils le poursuivent à nouveau, qu’ils trouvent encore des choses à lui reprocher». Pour le moment, Laurent Vinatier aurait été transféré à la prison de Lefortovo. Cependant, ce procès n’est pas le premier pour Laurent Vinatier.
Presque un an avant, en octobre 2024, Laurent Vinatier avait déjà été condamné à 3 ans de prison pour ne pas s’être enregistré comme « agent de l’étranger » lorsqu’il était employé en Russie par le Centre pour le dialogue humanitaire (ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors circuits diplomatiques officiels) en tant que chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique. En effet, ce label permet de s’enregistrer comme personne qui défend les intérêts d’un pays étranger dans le pays d’accueil. Lors de ce procès, M. Vinatier était accusé de collecter des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie. Le chercheur français faisait déjà des recherches sur le conflit russo-ukrainien avant même l’offensive de 2022 et faisait régulièrement des voyages entre les deux pays, faisant de lui un danger pour le gouvernement russe qui le perçoit comme un espion.
Au moment de sa condamnation en octobre 2024, Laurent Vinatier avait reconnu les faits, plaidé l’ignorance et présenté ses excuses, ce qui n’ a pas empêché son incarcération depuis juin 2024.
Le procès Vinatier : une instrumentalisation politique ?
Dans un contexte politique tendu en raison de la guerre en Ukraine et la multiplication d’actes de désinformation russe sur le territoire français depuis le soutien de la France à l’Ukraine, le gouvernement français a demandé à la Russie la libération de M. Vinatier. De plus, les autorités françaises ont demandé des nouvelles de Laurent Vinatier mais la Russie n’a pas donné plus d’informations. Ainsi, l’incarcération de Laurent Vinatier pourrait être utilisée par le gouvernement russe comme une menace politique envers la France qui soutient l’Ukraine.
Ses parents, très inquiets à l’idée de ne plus revoir leur fils, supposent que Laurent Vinatier serait un instrument des tensions entre les deux pays. Son père déclare : « Pour un Russe, dès qu’on est étranger, on est espion ». Brigitte Vinatier, sa mère, affirme : « Plutôt qu’otage politique, nous préférons dire prisonnier politique ».