Une rupture amoureuse entre deux influenceuses a pris une tournure politique. Le ministre de la Justice a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative. En cause, de possibles failles dans le système carcéral.
Une rupture qui fait polémique sur les réseaux sociaux
L’histoire semblait d’abord n’être qu’une simple dispute amoureuse exposée sur les réseaux sociaux. Emma Paris, influenceuse suivie par des centaines de milliers d’abonnées, publie une vidéo le 17 août. Elle y raconte sa séparation avec sa compagne Clara, connue en ligne sous le nom de JustPyramid.
Selon elle, leur relation s’est dégradée pendant l’incarcération de Clara, à la prison de Carquefou, pour trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent. Emma Charatz, de son vrai nom, explique l’avoir soutenue malgré tout. Mais après la libération de Clara, le 14 août, elle découvre que celle-ci aurait entamé une relation en détention avec une autre femme, nommée « Lise ».
Le détail qui fait scandale. Selon Emma Paris, Lise serait une détenue « radicalisée« , « fichée S« , qui aurait passé dix ans en Syrie avant son retour en France. Elle affirme également que Clara avait repris contact avec elle à peine quelques heures après sa sortie de prison. Une affirmation lourde de conséquences, qui soulève des interrogations sur les conditions de détention de certaines prisonnières à risque.
Laxisme en milieu carcéral et une enquête ouverte
Les propos d’Emma Paris, largement relayés sur TikTok, X et Instagram, ont rapidement dépassé la sphère du divertissement. Face à l’emballement médiatique, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a réagi. En déplacement le 19 août, il déclare avoir « demandé une enquête administrative pour savoir si les faits sont vrais« . Le ministre appelle toutefois à la prudence, « il faut faire attention aux rumeurs« . Il précise que les conclusions de l’enquête seront rendues publiques.
Les accusations posent plusieurs questions. Si Lise est effectivement radicalisée, pourquoi n’est-elle pas à l’isolement ? Comment a-t-elle pu entretenir une relation sentimentale avec une autre détenue ? A-t-elle utilisé un téléphone clandestin pour rester en contact avec Clara après sa sortie ? Ces éléments touchent directement à la sécurité carcérale. La présence de profils radicalisés en détention est scrutée de près par les services antiterroristes. Et le cas évoqué par Emma Paris pourrait révéler d’éventuelles failles.
Si les accusations se confirment, l’administration pénitentiaire devra s’expliquer sur ses procédures. Dans le cas contraire, l’affaire relancera le débat sur la circulation de rumeurs en ligne et les responsabilités des personnalités publiques. Enfin, de son côté Clara a réagi par une vidéo de deux minutes dans laquelle elle rejette les accusations d’Emma Paris. Elle parle de « mensonges » et de « manipulation« . « La partie ne fait que commencer« , affirme-t-elle.