A l’heure où les Voiture Sans Chauffeur, UberPop en tête, frémissent en poursuivant leur activité, et les organismes de taxis font faillite, un nouveau moyen de transport pour courts trajets se développe dans la capitale azuréenne et un peu partout en France. Produits d’exportation japonais à la fin du XIXème, aujourd’hui les pousse-pousses envahissent le paysage urbain niçois.

Assis dans son véhicule coloré, déambulant au soleil dans le centre-ville, Jean-Baptiste est l’un des conducteurs de ce nouveau moyen de locomotion très tendance et propose une heure à ses côtés.

25 ans et un béret

Avec son allure de jeune frenchie, rien d’étonnant qu’il attire depuis deux ans l’attention des vacanciers et foule de jeunes filles émoustillées. Un pied dans son carrosse et le voyage débute en sillonnant les rues du Vieux-Nice. Pour JB, comme il aime être appelé, Nice est la ville parfaite pour ce travail :

« le climat est toujours propice à la balade, et le flux touristique abondant ».

Après un BAFA, des extras dans l’animation et plusieurs voyages, c’est en tapant « Job étudiant » dans un moteur de recherche, qu’il tombe sur cette offre de Cyclopolitain : la première entreprise française de triporteurs à qui il loue quotidiennement son véhicule. Une fois ce frais déduit, le reste de l’argent qu’il aura récolté dans la journée lui revient directement. « Et puis, des jambes aussi musclées, ça n’a pas de prix » rigole-t-il de son physique chétif.

Pourtant il travaille en moyenne 9 heures par jour et effectue jusqu’à 45 kilomètres quotidien en période estivale. Et la rentabilité alors ? « Quelques fois il m’est arrivé de ne pas pouvoir rembourser ma location, c’est rare heureusement. Le reste du temps les pourboires sont nombreux et la rentabilité assurée. Mais le pire ce sont ces vieux riches et radins qui chipotent pour deux euros et qui payent en billets de 500 ».

Un succès brigué

Longeant la célébrissime Promenade des Anglais, regard jeté dans la mer, Jean-Baptiste fait allusion aux polémiques suscitées par l’expansion de ce mode de transport. Entre 5 et 20€ selon le trajet, le charme désuet des pousse-pousses séduit en effet de plus en plus, jusqu’en rendre jaloux les taxis qui ne savent plus avec qui entrer en guerre.

« Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, et aujourd’hui aucune loi ne nous réglemente ».

Depuis sa popularité croissante, la concurrence se fait davantage entre les conducteurs de pousse-pousse eux-mêmes, qu’avec les chauffeurs de véhicule motorisés. Les services proposés s’avère totalement différents :

« Ils transportent des personnes pressées d’un point A à un point B, nous on flâne sur un circuit touristique personnalisé ou un trajet court ».

Mais ils sont nombreux à avoir perçu son enjeu : les entreprises fleurissent à grande vitesse et chacune possède une flotte atteignant aisément les 200 triporteurs à travers la France. Mais c’est surtout sa portée écologique qui fait du pousse-pousse le transport Made in France de demain.

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