Spike Lee signe avec She’s Gotta Have It une adaptation en série de son premier film Nola Darling n’en fait qu’à sa tête.
Les séries télé continuent d’attirer des metteurs en scène de renom et/ou dont la carrière est en perte de vitesse. C’est le cas de Spike Lee qui n’a plus l’aura incandescente qui fut la sienne au moment de Do the Right Thing, Jungle Fever ou Inside Man. 30 ans après ses débuts fracassants sur la scène du cinéma indépendant le réalisateur reprend le personnage central de son premier film Nola Darling n’en fait qu’à sa tête et le transpose dans une série télé pour Netflix, devenu à l’instar de Hulu et Amazon le nouvel eldorado de cinéastes en vue souhaitant se refaire une virginité dans un média qu’ils maîtrisent souvent mal.
Spike Lee a été un immense réalisateur qui a grandement contribué à faire évoluer la représentation afro-américaine au cinéma à travers des brûlots au style visuel affirmé et qui ne laissaient personne indifférent. Considéré de manière réductrice comme le Woody Allen black (notamment parce qu’il tournait ses films à Brooklyn, New York), Lee n’a eu de cesse d’essayer de se défaite de cette étiquette, refusant souvent les concessions et allant parfois jusqu’à se perdre malgré un indéniable talent.
She’s Gotta Have It est une série originale Netflix et sera proposée sur la plateforme SVOD le 23 Novembre 2017.
Mais c’est quoi déjà… She’s Gotta Have It ? L’actrice révélation de la scène comique DeWanda Wise incarne Nola Darling, une jeune femme de vingt ans qui lutte pour définir son identité et trouver du temps pour ses amis, son travail et ses trois amants : le mannequin cultivé Greer Childs, le banquier d’investissement protecteur Jamie Overstreet et Da Original B-Boy Sneakerhead, Mars Blackmon. Nola n’est pas ce que l’on attend d’elle, elle est elle-même : franche, compliquée, libérée, passionnée, sexuelle…
C’est Spike Lee lui-même qui réalise et produit les 10 épisodes de la série. Tourné en noir et blanc et en 12 jours lors de l’été 1986, Nola Darling n’en fait qu’à sa tête est considéré comme les prémisses d’une oeuvre atypique et fut le début d’une carrière qui connut son apogée au Festival de Cannes 1988 avec la présentation de Do the Right Thing. Espérons qu’avec la série Spike Lee remettra de sa personnalité et des ingrédients qui ont fait sa singularité sans pour autant faire « un long film en épisodes » et éviter ainsi le syndrome Woody Allen avec sa série pour Amazon, Crisis in six scenes.