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Présidente Clinton : à quoi ressemblerait sa politique étrangère?

La semaine dernière, RVL vous parlait de la politique étrangère d’une présidence Trump. Aujourd’hui c’est au tour d’Hillary Clinton : celle qui a été Secrétaire d’Etat de Barack Obama pendant 4 ans a désormais de fortes chances d’être élue en novembre.

Première puissance mondiale, première puissance militaire, « gendarmes du monde » : sur la scène internationale, les Etats-Unis peuvent faire et défaire. Une raison de prendre au sérieux ces programmes de politique étrangère du prochain Président(e), dans une situation internationale difficile, voire chaotique.

Irak

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En tant que sénateur de New York, Hillary Clinton a voté en faveur de l’intervention en Irak en 2002. Une décision sur laquelle est depuis revenue, et pour laquelle elle est régulièrement attaquée.

Elle n’a visité l’Irak qu’une seule fois en tant que Secrétaire d’Etat, en avril 2009. Elle s’est montrée critique envers l’armée irakienne pour ses efforts insuffisants de sécurisation du pays, notamment contre l’Etat Islamique, et a exprimé son soutien pour les forces kurdes. Elle appelle à faire pression sur le gouvernement pour qu’il règle les problèmes politiques internes du pays et crée une garde nationale.

Etat Islamique et Syrie 

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Clinton a déclaré que les musulmans sunnites et les kurdes devaient jouer un plus grand rôle dans la guerre contre l’Etat Islamique. Elle a appelé à une augmentation des frappes aériennes américaines dans la région, et à une lutte renforcée contre les capacités de l’EI, notamment sa capacité à utiliser les réseaux sociaux pour recruter, entrainer et planifier des attaques. Elle a affirmé que les Etats-Unis devaient s’impliquer davantage pour résoudre la grave crise humanitaire qui résulte de l’exode de masse des Syriens hors de leur pays.

Sur ce dossier, la plus grande différence entre Obama et Clinton est la volonté de cette dernière de créer une « no-fly zone », une zone de non-vol, au dessus du territoire syrien. Une décision qui, appliquée, mettrait les Etats-Unis en conflit direct avec la Russie, laquelle s’est installée dans la région depuis un an avec ses technologies de détection radar, et cible les forces anti-Assad.

Iran

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Sur la question iranienne, Clinton suit une ligne plus dure qu’Obama. Elle dit soutenir le récent accord sur le nucléaire, mais a critiqué l’attitude iranienne pour son traitement des marins américains détenus par l’armée de la République islamiste. Elle a déclaré que l’Iran continuait de violer les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU en matière de test de missiles balistiques, et a appelé à de nouvelles sanctions contre le pays.

Clinton faisait partie de l’administration Obama à un moment crucial pour les relations irano-américaines. D’abord au moment où les sanctions ont augmenté, dans les premières années, puis lors du dégel historique à partir de 2012. Elle s’est attribué le mérite d’avoir amorcé les négociations.

L’islam et les musulmans

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Clinton s’est dressée résolument contre la proposition de Trump d’interdire l’accès du territoire américain aux musulmans, qui selon elle ne ferait qu’aliéner encore davantage les alliés moyen-orientaux et fragiliser les relations des Etats-Unis. Elle a affirmé que la déclaration de Trump était utilisée par l’Etat Islamique comme un outil de recrutement.

Pour combattre le terrorisme et mieux discerner les signes de radicalisation, notamment chez les jeunes, c’est au gouvernement de bâtir des alliances avec les « community leaders » musulmans aux Etats-Unis.

Israël et les territoires palestiniens

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Entre Trump et Clinton, c’est à qui apparaitra le plus pro-Israélien. Clinton a critiqué l’approche de Trump, en cherchant à s’aligner de manière plus étroite avec les Israéliens sur les questions de sécurité. Elle a rappelé qu’elle entretenait des relations avec les gouvernants israéliens depuis plus de 25 ans, et a défendu les mesures prises par le pays pour se protéger contre les attaques de missiles. Elle a appelé à augmenter l’aide américaine envers les systèmes de défense anti-missiles.

L’Otan

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Quitter l’Otan ne ferait qu’enhardir la Russie. Clinton a fait l’éloge de l’alliance et a affirmé que les Etats-Unis devraient faire davantage pour resserrer les liens avec les alliés, surtout contre les risques d’agression russe : selon elle l’engagement des Etats-Unis dans l’Otan sert les intérêts américains, parce qu’il améliore les relations avec les pays européens et contribue à créer un large bloc d’opposition aux volontés expansionnistes des Russes.

La Corée du Nord 

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Clinton a proposé une augmentation et un durcissement des sanctions contre la Corée du Nord, visant à lui faire abandonner son programme nucléaire, sur le modèle de l’accord avec l’Iran.

Pendant son mandat, l’administration Obama n’a eu que peu de succès dans ses efforts pour contenir la politique belliqueuse du pays. Des essais balistiques ont été menés régulièrement depuis plusieurs années, et ont même augmenté en fréquence et en dangerosité depuis 2015.

La Russie 

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Pour Clinton, Poutine est une « brute », ce qui rend les relations russo-américaines compliquées.

En 2008, lors de son premier essai à la présidence, elle avait déclaré que le Président russe était « un agent du KGB, et par définition il n’a pas d’âme ». Poutine avait contre-attaqué, en soulignant l’importance pour un chef de gouvernement « d’avoir un cerveau ». Echange d’amabilités.

Avec l’élection de Barack Obama, Hillary se retrouve Secrétaire d’Etat, et travaille alors à améliorer les relations entre les deux pays. C’est le temps du reset.

Mais parvenue à la fin de son mandat, en 2012, elle avoue l’échec de ce reset, déclarant dans un memo confidentiel adressé à Obama que les relations russo-américaines étaient « au plus bas ».

La Chine

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Très critique envers la Chine sur le plan des Droits de l’Homme, Hillary Clinton n’en a pas moins déclaré que les relations entre les deux pays étaient « positives et coopératives », bien que compliquées.

Pendant son mandat, elle affirme avoir poussé la Chine vers un accord sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans un discours en 2010 sur la liberté d’Internet, elle cible la Chine, mentionnée plusieurs fois, en même temps que la Tunisie et l’Ouzbékistan. En 2009, elle faisait partie des officiels américains qui lançaient une réunion annuelle entre les Etats-Unis et la Chine sur les questions stratégiques et économiques. Une volonté de coopération, donc.

L’Europe et le Brexit 

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Contrairement à Donald Trump, Clinton réaffirme souvent la nécessité de soutenir les alliés européens des Etats-Unis. Des propos qu’elle tempère toutefois en les appelant à faire davantage pour contrôler les flux de migrants et des combattants étrangers d’Irak et de Syrie.

Pendant son mandat, elle a visité l’Europe une cinquantaine de fois, et établi des relations avec des chefs de gouvernements et des diplomates.

Elle a mis en garde contre le Brexit, rappelant que l’Europe devait rester unie et que la Grande-Bretagne était essentielle à l’Union Européenne.

Immigration et Mexico

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Clinton appelle à une révision complète de la politique d’immigration, qui inclurait un accès à la citoyenneté pour les immigrés illégaux (à l’exception des criminels violents). Elle a soutenu les executive orders d’Obama (des décrets présidentiels) visant à protéger des millions de personnes de la déportation, comme des enfants arrivés illégalement à un jeune âge, et des parents de citoyens américains.

Elle a soutenu le NAFTA (North American Free Trade Agreement) pendant un temps, avant de nuancer grandement ses propos. Bernie Sanders hier et Donald Trump aujourd’hui lui reprochent ce retournement de veste.

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