Christian Iacono, ex-maire de Vence, a été acquitté lors de son procès en révision à Lyon. Finalement, c’est après trois heures de délibéré que Christian Iacono a été libéré, les jurés n’ayant pas suivi la demande de l’avocat général, Jean-Paul Gandolière qui s’était dit convaincu de sa culpabilité, sans toutefois réclamer aucune peine.
Rappel des faits
L’affaire débute en 2000 quand Gabriel Iacono accuse son grand-père de sévices sexuelles et viols sur sa personne. Il avait alors neuf ans et les faits étaient censés s’être déroulés entre 1996 et 1998, dans la villa de l’ex-maire de Vence.
En 2009, il est condamné à neuf ans de prison, peine qui sera confirmée deux ans plus tard. Mais quelques mois après, coup de théâtre, Gabriel Iacono se rétracte sur ses déclarations et demande la libération immédiate de son grand père. Christian Iacono obtiendra en 2014 l’annulation de sa condamnation, ce qui avait entraîné ce troisième procès devant les assises du Rhône.
Des doutes
Le procès s’est ouvert le 16 mars 2015. Un procès difficile pour le petit-fils qui s’effondre plusieurs fois à la barre. Gabriel Iacono, maintenant âgé de 24 ans « suppliera » la cour d’assise et les jurés de lui « restituer son honneur » en le déclarant « innocent » .
Malgré l’aveu de Gabriel Iacono, l’avocat général, Jean-Paul Gandolière ,émet des doutes, persuadé de la culpabilité de l’ex-maire de Vence, (NDLR : tout comme le père de Gabriel) à cause des détails qu’avait livré en 2000 l’enfant sur les sévices qu’il prétendait avoir subi.
« Quand un enfant révèle qu’une goutte de sang coule le long de ses jambes et qu’il a peur qu’elle tache ses chaussons, comment pourrait-il inventer une telle scène ? »
Gabriel Iacono, durant le procès avait déclaré face au scepticisme de l’avocat général : « « J’ai beau essayer de réparer, de dire la vérité et on ne veut pas m’entendre ».
15 ans de procédure et trois procès plus tard, Christian Iacono est définitivement innocenté.
Nicolas Quénel / Photographie : CC