Le groupe français a annoncé son intention de quitter l’Iran et son marché, après le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et sous la menace d’embargo vis-à-vis de tout pays désirant commercer avec la République islamique.
Lundi dernier, le groupe PSA a annoncé qu’il avait « commencé le processus de suspension de (ses) activités afin de se conformer à la loi américaine ». En d’autres termes, le groupe composé de Peugeot, Citroën, DS, Vauxhall et Opel a cédé à la pression américaine, en prenant la décision de ne plus investir ni de commercer sur le territoire iranien. Ce retrait intervient après celui de Total, soit le deuxième groupe français en l’espace de quelques jours. D’après Libération, le PDG de Total, Patrick Pouyanné avait déclaré lors de l’assemblée des actionnaires que « La stratégie américaine, c’est le maximum de sanctions pour étouffer l’Iran. Pourquoi ils feraient preuve de faiblesse ?« .
Pourquoi cette décision ? Tout simplement parce que les États-Unis menacent toute entreprise étrangère qui souhaite faire des affaires et du commerce avec l’Iran de lourdes sanctions économiques. Ce processus vise à écarter l’Iran du commerce mondial, en continuité avec le choix américain de se retirer des accords sur le nucléaire iranien, après des années de négociation.
L’Iran, cible historique de PSA
Aux premiers abords, l’Iran ne semble pas être un enjeu stratégique pour le constructeur automobile français. Cependant, cela fait depuis les années 1970 que Peugeot tente de s’implanter en territoire iranien. Et cela a porté ses fruits, puisqu’en 2017, PSA a vendu près de 400 000 véhicules à la République islamique, faisant de l’Iran le plus gros marché d’export en volume du constructeur français.
Malheureusement, Donald Trump menace toute entreprise étrangère faisant affaire avec l’Iran de « graves conséquences » (comprenez ici une éviction du marché américain). PSA espère néanmoins négocier une dérogation avec les autorités américaines, même si la situation laisse entrevoir peu d’espoir.
En revanche, le retrait de PSA n’aura vraisemblablement que très peu d’impact sur les bénéfices dégagés par le constructeur français. D’après ce dernier, ses activités en Iran ne représentent à ce jour que 1% de son chiffre d’affaire (sur 65 Milliards d’euros au total). Ce chiffre est explicable par le peu de bénéfice que dégage PSA sur chaque véhicule vendu en Iran, ces derniers étant d’anciens modèles assemblé par son partenaire local Khodro.