Les manifestants de Bolotnaïa ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 4 ans de camp.
Alors que Vladimir Poutine s’est épuise à créer l’image d’une Russie «ouverte et modernisée» à travers les JO de Sotchi (terminés dimanche soir), la justice moscovite a condamné ce lundi huit manifestants opposés au président à des peines allant jusqu’à quatre ans de camp.
Un protestataire, a écopé de deux ans et six mois de camp. Sergueï Krivov, moins chanceux, a eu droit à quatre ans de camp. Trois autres opposants ont été condamnés à trois ans et six mois, un à trois ans et sept mois et un à deux ans et sept mois. Enfin, une huitième manifestante, Alexandra Doukhanina, a été condamnée à une peine de trois ans et trois mois avec sursis. Les avocats de la défense ont aussitôt annoncé qu’ils feraient appel. Le Parquet avait pourtant requis des peines allant de cinq à six ans de camp.
Trente personnes poursuivies
Les huit accusés étaient inculpés pour participations à des «troubles massifs» et de «violences envers les forces de l’ordre» lors d’une manifestation qui remonte au 6 mai 2012. Ils protestaient alors contre Vladimir Poutine et dénonçaient les fraudes massives, après l’élection de ce dernier (en 2012).
Selon l’AFP, Nicolas Krameyer, d’Amnesty International a dénoncé une «parodie de procès», se disant «scandalisé par ce verdict». Il précise que «les condamnés sont accusés de participation à une émeute de masse alors que la manifestation avait été autorisée, aucune violence n’a été constatée sur les nombreuses vidéos».
Au total une trentaine de personnes ont été poursuivies dans l’affaire Bolotnaïa. Certaines l’ont été pour avoir jeté des bouteilles en plastique sur des policiers, avoir renversé des cabines de toilettes publiques ou encore avoir résisté devant les forces de l’ordre. Il n’y a eu ni morts, ni blessés graves, ni coups de feu ou incendie volontaire au cours de cette manifestation.
L’opposition appelle à un rassemblement ce lundi
Ce lundi, les mesures de sécurité ont été renforcées autour du tribunal moscovite. Malgré ces dispositions, rien n’a pas empêché les quelques centaines de manifestants de venir soutenir les prisonniers de Bolotnaïa. A l’issue des premières condamnations, près de 200 personnes ont été interpellées pour «tentative de trouble à l’ordre public», selon la police russe.
Alexandre Legrix