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Quels enjeux pour les élections européennes ?

Ce lundi 12 mai a été lancée la campagne pour les élections européennes. Spots publicitaires à la télévision, affiches dans la rue… A l’heure où l’Europe subit des critiques de toutes parts, ces élections sont pourtant essentielles, ne serait-ce que pour décider de notre avenir commun au sein d’une Europe à 28.

Dimanche 25 mai prochain, ce sont les élections européennes, et se déplacer dans les urnes, outre que ce soit un bon devoir citoyen, sera important pour orienter la nouvelle politique de l’Union Européenne. Pour la première fois, en application du traité de Lisbonne de 2009, les eurodéputés détermineront qui présidera la Commission européenne et sera donc le remplaçant de José Manuel Barroso. En effet, les chefs d’Etat des pays membres seront chargés de désigner le futur président de la commission parmi les candidats de la formation politique qui sera arrivée en tête aux élections européennes.

751 députés à élire, dont 74 en France, un scrutin proportionnel de liste à un tour dans 8 circonscriptions… Autant d’informations anodines et qui pourtant restent de mise dans cette élection où nombreux sont les enjeux qu’il faut prendre en compte.

Faire face à l’abstention

A chaque élection son taux d’abstention, et il semble que les élections européennes n’échappent pas à la règle. L’abstention n’a cessé d’augmenter depuis 1979, date de la première élection des députés européens au suffrage universel. Elle était de 40% il y a 35 ans, elle a atteint presque 60% en 2009. Un désintéressement qui se renforce tous les 5 ans et une question qui demeure : ce taux d’abstention tant redouté, sera-t-il le terreau des partis populistes et autres branches eurosceptiques ? C’est que les sondages paraissent dire. Selon les derniers faits par Ipsos-Steria pour le Monde, en  France, le Front National est cautionné avec 24% d’intentions de vote, juste devant l’UMP, et loin derrière se trouvent les partis de gauche avec 17% d’intentions de vote pour le Parti Socialiste.

Au delà d’un phénomène français, c’est l’Union Européenne toute entière qui est en proie à la montée des extrêmes. A 20% des intentions de vote en Autriche, à 26,7 % au Danemark, l’objectif de l’ensemble de ces droites populistes est de parvenir à constituer un groupe au Parlement européen. Cela suppose de réunir un minimum de 25 députés issus d’au moins 7 Etats membres. Y arriveront-ils ? La réponse sera sûrement positive. De plus, outre la constitution d’un groupe parlementaire qui pourrait se révéler puissant, si la première formation qui arrive en tête est l’extrême droite, ce sera soit Marine Le Pen ou le Néerlandais Geert Wilders du Parti pour la liberté qui pourrait devenir président de la commission. Bien qu’il ne soit pas garanti que les chefs d’Etat membre respecteront cette dernière règle du traité de Lisbonne, il n’en reste pas moins que si cette possibilité se réalisait, c’est l’Union Européenne qui pourrait être mise en danger.

Une austérité au cœur des débats

Depuis la crise de la zone euro déclarée en 2009, la plupart des pays de l’Union sont en proie à une crise plus profonde, non seulement économique, mais aussi sociale. Jeudi dernier se déroulait le grand débat des élections européennes, retransmis dans les pays de l’Union Européenne. Les cinq candidats des principaux partis européens à la présidence de la commission européenne – le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, l’écologiste allemande Ska Keller et le représentant de la gauche radicale, et le Grec Alexis Tsipras – se sont affrontés dans l’hémicycle du Parlement européen à Bruxelles. L’austérité était au centre des discussions. Rejetée par la plupart des candidats, elle est néanmoins l’un des véritables enjeux pour l’avenir d’un espace européen au cœur de crises autant socioéconomiques qu’identitaires. Maintenir l’austérité lorsque celle-ci semble être une solution terrible sur le court terme, telle était la problématique soulevée à plusieurs reprises par le Grec Alexis Tsipras. Virulent sur la question de l’austérité grecque, ce dernier demande de « sortir de cette paranoïa vis à vis de la dette ».

Réformer les institutions européennes, c’est certainement là la question primordiale au cœur des débats politiques. Mal comprise, la politique européenne est source de rejets non seulement de la part des femmes et hommes politiques, mais aussi de la population civile. A l’intérieur d’une Europe sujette à un technocratisme institutionnel, seul le Parlement européen peut représenter les intérêts de citoyens qui délaissent pourtant les questions européennes. Faire face à l’austérité et aux inégalités engendrées par la crise, tels sont les défis qui se posent à la plupart des pays membres. Dans une Union Européenne où Berlin semble décideuse des politiques à mener, la défiance prend le pas sur une nécessaire cohésion.

Le traité transatlantique, entre polémiques et opacité

Grand oublié des débats, le traité transatlantique est cependant à prendre en compte. La nouvelle majorité devra en effet rejeter ou approuver le traité, dont les négociations n’ont pas encore abouti. Provoquant déjà de nombreuses polémiques, ce projet de traité vise à mettre en place une vaste zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. 800 millions de consommateurs seraient concernés. Néanmoins, la négociation dans l’opacité la plus totale, entre la commission européenne et les représentants américains, donne l’impression d’une démocratie court-circuitée. Pourtant, la Commission européenne défend ardemment ce projet. Elle met notamment en avant les opportunités qui peuvent résider dans l’export pour les entreprises européennes, avec un impact positif sur la croissance de certains Etats.

Néanmoins, les détracteurs de ce projet n’oublient pas pour autant de mettre en avant une inquiétude pour l’industrie agro-alimentaire européenne qui n’est pas prête à faire face à des produits américains de qualités différentes. En outre, il est susceptible que ce futur traité transatlantique comporte certaines mesures liberticides, notamment quant à la protection des données sur Internet. De fait, même si les négociations doivent aboutir en 2015, il semble que le chemin est encore long. Les discussions durent depuis à présent une dizaine d’années et nous sommes loin d’être arrivés à un accord viable.

Trois enjeux identifiés et encore beaucoup d’autres à considérer, est-ce bien là toute la problématique européenne. Pas de doute, il faudra se déplacer parce que bien plus importantes que des normes nationales, les règles édictées par le Parlement européen régissent notre vie au quotidien. Le coup d’envoi sera lancé dès le 22 mai (ce jeudi) avec le Royaume-Uni, le premier pays à voter, qui sera à coup sûr sous le feu des projecteurs, quand on sait qu’Ukip, le parti populiste et eurosceptique britannique, est à 38% d’intentions de vote.

Photo à la une : site notre-europe.eu

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