Après la mort d’un enfant de 9 ans de le Loiret, mordu par le Rottweiler de sa famille, la question des chiens dits « dangereux » revient dans les débats. Si ces tragédies restent rares, certaines races sont pointées du doigt en raison de leur tendance agressive.
Un drame rare mais important
Le 2 août, dans le Loiret, un garçon de 9 ans est mort après avoir été attaqué par le chien familial, un Rottweiler de plus de 60 kilos. L’enfant était resté seul avec l’animal. Le père alerté par un voisin, est revenu trop tard. Le chien, agressif, a dû être neutralisé par les gendarmes puis euthanasié.
Ce genre de drame est exceptionnel. Moins de deux décès par an son liés à des morsures de chien en France. Mais il rappelé que certaines races peuvent représenter un réel danger si elles ne sont pas encadrées avec rigueur.
Huit races réputées dangereuses
Certaines races de chiens sont plus souvent associées à des comportements dangereux. Pas nécessairement en raison de leur nature, mais de leur puissance corporelle, de leur histoire ou d’un manque d’encadrement. Huit d’entre elles sont régulièrement classées à risque.
À la première place, le Rottweiler, au coeur de ce fait divers, est classé en catégorie 2, dite « chien de garde et de défense ». Sa force, sa loyauté extrême mais aussi sa méfiance naturelle peuvent devenir problématiques sans socialisation précoce et notamment dans un cadre familial. En effet, sa force musculaire et sa mâchoire le rendent difficile à maitriser en cas de dérapage.
Le Pitbull, race croisée interdite en France depuis une loi de 1999, est souvent cité comme le chien le plus dangereux. Utilisé autrefois pour le combat, il est doté d’une mâchoire redoutable. Maltraité ou mal dressé, il peut devenir incontrôlable. Ce n’est pas un chien naturellement violent, mais il a été détourné de son usage par certains pour en faire un symbole d’agressivité. Pourtant, de nombreux propriétaires affirment qu’un Pitbull équilibré est affectueux et fiable.
L’American Staffordshire Terrier est souvent confondu avec le Pitbull. Il est aussi classé en catégorie 1 ou 2 selon ses papiers. Sa puissance et sa vivacité nécessitent un encadrement solide et strict. Dans le cas contraire, il peut développer un comportement dominant. Toutefois, éduqué sainement et avec respect, les spécialistes canins admettent qu’il devient un chien sociale et stable.
Le Tosa Inu, originaire du Japon, a été dressé pour les combats. Silencieux, massif (plus de 50 kilos en moyenne), ce chien impressionne. Il demande un maître expérimenté, capable de poser des limites claires dès le plus jeune âge, pour éviter tout comportement dangereux. En effet, sans autorité, son instinct de domination peut rapidement prendre le dessus.
Le Dogue Argentin, chien de chasse à l’origine, est également très puissant. Sa méfiance envers les étrangers peut dégénérer sans travail de socialisation. Il peut mal réagir face à des stimuli soudains, surtout dans des environnement urbains. Il peut néanmoins devenir un compagnon calme et loyal.
Le Berger allemand et le Malinois, très présents dans les forces de l’ordre, sont parfois considérés comme agressifs. Leur intelligence et leur énergie doivent être canalisées. S’ils s’ennuient ou sont mal encadrées, ils peuvent développer des comportements à risque. Entre de mauvaises mains ils peuvent devenir nerveux voire très réactifs et développer un comportement agressif.
Enfin, le Dobermann, chien de garde, il possède un fort instinct de protection. Il est loyal mais sensible. Mal dressé ou stressée, il peut réagir vivement et agressivement à certaines situations et devenir imprévisible.
Dans tous les cas, ces chiens ne sont pas « mauvais » en soi. Ce sont des races puissantes, souvent intelligentes, mais qui nécessitent une responsabilité et une autorité renforcée. Leur dangerosité n’est jamais automatique, mais potentielle, si l’environnement et l’éducation font défaut.
Race ou responsabilité ?
Ces chiens ne sont donc pas « dangereux » par nature. Ils le deviennent à cause de l’éducation reçue, du manque de socialisation ou d’un cadre mal posé. La dangerosité d’un animal dépend avant tout de son maître.
C’est pourquoi la loi encadre strictement la détention de certaines races. Permis obligatoires, évaluation comportementale ou encore port de la muselière dans l’espace public. Ces obligations visent à prévenir les accidents et à protéger à la fois les personnes et les animaux.
Dans le cas du drame du Loiret, l’enquête déterminera si les règles à suivre étaient respectées et si la responsabilité du père est engagée. Mais au-delà de ça, ce drame rappelle qu’avoir un chien implique un engagement, une autorité et une responsabilité.
Bien encadré, même un chien classé dangereux peut devenir un compagnon fiable. Mal accompagné, même un animal connu pour sa douceur peut poser problème.