Aujourd’hui le Parlement a adopté la loi de programmation de la recherche, mais qu’est-ce que cette nouvelle loi ?
Face à la crise qui touche le monde de la recherche, le Parlement a adopté aujourd’hui la loi de programmation de la recherche. La loi permettrait de redonner des moyens à la recherche qui subit depuis plusieurs années une perte d’activité. En effet, les laboratoires manquent de financement et les salaires sont peu élevés.
Ainsi le gouvernement loue l’arrivée d’une telle mesure. La ministre de la Recherche, Frédérique Vidal explique « la page de la revitalisation de la recherche française est en enfin tournée ». De ce fait, la loi va permettre d’augmenter le budget de la recherche en France. Ainsi, entre 2021 et 2030, le budget va augmenter de 30%, passant de 15 à 20 milliards d’euros par an. De plus, le gouvernement promet l’injection de « 25 milliards » d’euros sur dix ans.
Un programme contesté
La contestation du projet avait commencé début 2020 mais a été stoppée nette avec le confinement. Cependant, ces dernières semaines l’opposition s’était de nouveau mobilisée à cause d’amendements controversés votés au Sénat. Notamment celui sur le « délit d’entrave« . Cela vise à pénaliser les intrusions de personnes extérieures dans les universités, si elles troublent la « tranquillité ou le bon ordre » de l’établissement. Un amendement jugé « liberticide » par l’opposition.
Mardi, les enseignants-chercheurs se sont mobilisés place de La Sorbonne pour s’opposer à la loi. L’opposition critique vivement les dispositions du projet de loi. Elle dénonce ainsi une durée de programmation « beaucoup trop longue » qui ne garantit en rien les investissements futurs. Les syndicats et chercheurs déclarent que cela est une « réforme en trompe-l’oeil » des financements. Ces derniers seraient concentrés sur une recherche « sélective » et par « projet ».
Les chercheurs dénoncent aussi le « parcours de titularisation » à l’américaine, qui permet une titularisation au bout de six ans maximum. Les CDD à répétition seront quant à eux remplacé par des « CDI de mission scientifique« . Cependant, ils prendront fin avec le projet de recherche associé. De son côté, l’ex-membre de La République en marche, Cédric Villani, qui avait soutenu le texte, a déploré un projet final « bâclé, qui ne rend pas justice au travail effectué ».
Cependant, certaines mesures sont toutefois applaudies par l’opposition. Comme la promesse de garantir, dès 2022, un paiement mensuel aux « vacataires », des emplois précaires qui subissent de réguliers retards dans le paiement de leurs heures.