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Qu’est-ce que le “mur anti-drones” voulu par l’Europe ?

Drones russes au Danemark

Plusieurs intrusions de drones russes dans le ciel européen ont été signalées ces dernières semaines (en Estonie, en Roumanie, en Pologne et maintenant au Danemark). Face à la menace russe, l’Union européenne veut renforcer sa sécurité avec un « mur anti-drones ». Une dizaine de pays le considèrent désormais comme une « priorité ».

Pression croissante des drones en Europe

Les violations de l’espace aérien européen se sont multipliées ces dernières semaines. En Pologne, dans la nuit du 9 au 10 septembre 2025, une vingtaine de drones russes ont pénétré le territoire. Cela a provoqué la mise en alerte des forces aériennes et la fermeture temporaire de plusieurs aéroports. En Roumanie, des drones russes ont également été détectés près du delta du Danube. En Estonie, trois chasseurs-bombardiers russes MiG-31 ont violé l’espace aérien, suscitant une réaction de l’Otan.

Mais c’est au Danemark que l’alerte est montée ces derniers jours. Des drones observés au-dessus de quatre aéroports danois dans la nuit de mercredi à jeudi ont perturbé le trafic. Par ailleurs, un nouveau survol a visé la base aérienne de Karup, l’un des sites militaires majeurs du pays. Jusqu’à présent, aucun de ces drones n’a été abattu, ce qui renforce l’idée que ces incursions cherchent à tester la réponse européenne

Ces événements surviennent alors que les 27 États membres ont exprimé leur intention de dresser un mur anti-drones entre l’Europe et la Russie. Une réponse collective face à ce nouveau mode de provocation aérienne.

Le mur anti-drones : un concept stratégique et technologique

Le « mur anti-drones » (ou “drone wall”) n’est pas une barrière physique à proprement parler. Il s’agit d’un système de défense aérienne multicouches. Il est destiné à détecter, neutraliser ou abattre des drones hostiles. L’objectif est de renforcer la surveillance et les capacités d’intervention.
« La Russie met à l’épreuve l’Union européenne et l’Otan ; notre réponse doit être ferme, unie et immédiate », déclare Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense.

Les ministres de la défense de dix pays européens (Bulgarie, Danemark, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Finlande) se sont réunis pour impulser ce projet. L’UE a officialisé le lancement du programme, qui s’appuiera sur des technologies de détection (radars, capteurs acoustiques) et des capacités d’interception. Le mur pourrait être installé en un an, et une feuille de route technique est en cours d’élaboration.

S’inspirer du modèle ukrainien

Pour aller plus vite, les Européens pourraient s’inspirer des systèmes déployés en Ukraine. Par exemple, l’Ukraine utilise des capteurs acoustiques (Zvook) : plus de 16 000 capteurs répartis sur son territoire captent le bruit des drones ennemis. Ces capteurs transmettent les données à un centre de commandement, qui peut ordonner le brouillage ou l’abattage.

Ce genre de technologie est déjà disponible et pourrait répondre rapidement à l’urgence. Lancer une production européenne pour ces systèmes pourrait retarder le déploiement de trois années selon certaines évaluations. Le coût total est estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros.

À lire aussi : JO 2024 : comment fonctionne le système “anti-drones” ?


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