Ce qui devait être une fête s’est transformé en cyberharcèlement pour la DJ, Barbara Butch. Féministe et militante sur de nombreux sujets, l’artiste était présente lors du tableau « Festivité » de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Un tableau ayant fait polémique.
« N’en déplaise à certains, j’existe. Je n’ai jamais eu honte de qui je suis et j’assume tout – y compris mes choix artistiques. Toute ma vie, j’ai refusé d’être une victime : je ne me tairai pas. Je n’ai pas peur de ceux qui se cachent derrière un écran, ou un pseudonyme, pour vomir leur haine et leurs frustrations. Je les combattrai sans jamais trembler », a déclaré Barbara Butch sur son compte Instagram. Des mots forts qui font suite à une vague de haine et de cyberharcèlement que la DJ a reçu après la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris.
Barbara Butch, symbole de l’inclusivité et de la diversité
Durant toute sa carrière, Barbara Butch n’a cessé de prôner l’inclusivité et la diversité à travers ses œuvres. Des choix qui lui ont souvent été reprochés par des partisans d’extrême-droite… Fille d’un père peintre en bâtiment et d’une mère secrétaire, la DJ et militante, grandit dans le 7e arrondissement de Paris. De son nom complet, Leslie Barbara Butch, elle quitte la capitale pour être à la tête d’un restaurant à Montpellier, à l’âge de 22 ans. De 2004 à 2008, au sein de son restaurant nommé « L’Arrosoir », elle mixe tous les soirs. Avant de finalement retourner dans la ville Lumières, en 2013.
A ses débuts, elle joue dans des petits bars de la capitale. Peu à peu, son nom et son talent circulent et Barbara Butch devient populaire auprès du public LGBT. Les bars la demandent de plus en plus. Elle joue dans des lieux prestigieux comme le Rosa Bonheur, le Glazart ou encore la Machine du Moulin Rouge. Tellement populaire, qu’elle vit de sa passion et prend la décision d’arrêter son travail secondaire dans la vente. Un travail qui lui permettait auparavant de vivre.
« Pourquoi on rejette les gros ? »
En 2019, elle mixe lors du festival « Paris Est Têtu ». Dans la même année, elle devient artiste résidente au Rosa Bonheur. L’année suivante, alors que le monde est à l’arrêt durant la période du Covid-19, Barbara Butch lance des soirées virtuelles sur ses réseaux sociaux et continue de mixer en faisant la fête avec sa communauté. Consécration pour la DJ, puisqu’en 2020, elle pose nue en une du magazine « Télérama ». Elle en profite pour dénoncer la grossophobie en titrant : « Pourquoi on rejette les gros ? ». Ce qui devait ressembler à un message de paix s’est finalement transformé en censure sur les réseaux sociaux. Son compte Instagram est suspendu et Facebook censure la photo.
Comme une revanche, elle est choisie en février 2021 pour être l’égérie d’une campagne publicitaire pour le parfum « La belle » de Jean-Paul Gaultier. L’artiste aux multiples facettes ne s’arrête pas là. En 2023, elle fonde son premier label « Muy Lesbienne Records ». Finalement, c’est en juillet 2024 que le monde entier découvre Barbara Butch lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Des menaces de mort, de torture et de viol
Ce tableau nommé « Festivité » dans lequel se trouve Barbara Butch et Philippe Katerine a été vivement critiqué. Certains reprochent à la direction artistique d’avoir « parodié », « La Cène » le tableau de Leonard De Vinci qui représente le dernier repas du Christ avec ses apôtres. Dans ce tableau, des drag Queens entourent la DJ. A la suite de cette performance, tout de même saluée par de nombreuses personnes, la jeune femme aurait reçu selon le communiqué de son avocate des « menaces de mort, de torture et de viol ».
Elle aurait aussi été victime de propos à caractères antisémite, grossophobe, sexiste et homophobe. Elle a annoncé porter plainte pour « cyberharcèlement aggravé et menaces de mort ».