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Qui était François Léotard, cet ancien ministre décédé à 81 ans ?

François Léotard, homme politique, figure de ce qui fut l’Union pour la démocratie française (UDF), s’est éteint le mardi 25 avril, à l’âge de 81 ans.

François Léotard, figure politique française, est décédé ce mardi 25 avril. Il avait 81 ans. Celui qui est né le 26 mars 1942 à Cannes, entrepris d’abord des études de droit et de sciences politiques à Paris. Entré au séminaire chez les bénédictins de l’abbaye de la Pierre-Qui-Vire à l’âge de 22 ans, il y renonce un an plus tard. Il sera ensuite secrétaire de chancellerie, affecté dans les services centraux du ministère des Affaires étrangères à Paris en 1968. Par la voie du concours interne à l’ENA, il y entre alors en 1971 (promotion François Rabelais), en sortira administrateur civil. En 1973, il intègre des cabinets préfectoraux dont celui du préfet de Paris entre 1973 et 1975, chargé des problèmes d’urbanisme et d’environnement. En 1976 et 1977, François Léotard est membre du cabinet du ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski.

Des mandats locaux et nationaux

François Léotard est le fils d’André Léotard, qui fut Conseiller à la Cour des comptes et maire de Fréjus de 1959 à 1971. Et c’est l’envie de « laver l’honneur de son père », fortement critiqué après la rupture du barrage de Malpasset et ses 423 morts en 1959, qui conduit François Léotard à faire ses premiers pas en politique. En 1977, il fut élu maire de Fréjus. Il restera à la tête de la commune pendant vingt ans. Cet attachement au Sud est souligné par ceux qui lui rendent hommage aujourd’hui. L’actuel maire de Fréjus, David Rachline, a tweeté : « Je salue la mémoire d’un homme demeuré attaché à son territoire, dont le nom continuera d’orner nos bâtiments ». Le maire de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier salue cette « une figure de la droite », qui a « porté ses idées au service de la France et de nos territoires à travers ses mandats ». Et pour le président de la région Sud, Renaud Muselier: « La région Sud, sa région, s’incline devant la mémoire de François Léotard ».

Il fut aussi député UDF du Var, Conseiller général du Var (1979-1988) et Conseiller régional de la région PACA (1998-2004). Il fut secrétaire général (de 1982 à 1988) puis président du Parti républicain (de 1988 à 1990, puis de 1995 à 1997). Succédant à l’ancien président de la République Valery Giscard d’Estaing, il a été président de la formation centriste de l’Union pour la démocratie française (UDF) de mars 1996 à septembre 1998.

François Léotard occupa différents ministères : celui de la culture entre mars 1986 etmai 1988 dans le gouvernement de Jacques Chirac, ministre de la défense et ministre d’État de mars 1993 à mai 1995 dans le gouvernement d’Édouard Balladur, sous la présidence de François Mitterrand. C’est à cette époque que sera adoptée la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, dite « loi Léotard », qui substituait alors la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL) à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (remplacée par le CSA en 1989), qui procède à la privatisation de TF1 et supprime les monopoles de la Régie française de publicité (RFP) et de Télédiffusion de France (TDF). Pour les chaînes qui sont diffusées en clair, sans abonnement payant, la loi Léotard instaure un régime de diffusion des films (nombre de diffusions, horaires, délai après leur sortie en salle) et leur impose des quotas de films européens et de films tournés en français.

François Léotard était connu pour son engagement politique et pour ses prises de position, notamment sur l’ouverture à la société civile en politique. Il a été un fervent défenseur de l’Europe, jouant un rôle majeur dans l’élaboration du traité de Maastricht, traité fondateur de l’Union européenne.

Il était également écrivain et a publié plusieurs ouvrages, dont des romans et des essais politiques. À la mort de son frère, l’acteur Philippe Léotard, il écrira un livre À mon frère qui n’est pas mort, en 2003.

Des déboires avec la justice

François Léotard a connu des déboires avec la justice, dans différentes affaires. En 2004 notamment, dans celle du Fondo, du nom d’un fonds d’investissement italien utilisé pour l’opération, François Léotard a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour « financement illégal de parti politique et blanchiment de capitaux ». Il est condamné pour avoir détourné des fonds publics à son profit pour la création du Parti Républicain (760 000 euros provenant des fonds spéciaux de Matignon). En 2021, jugé par la Cour de justice de la République dans le volet financier de l’affaire Karachi, il est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d’amende pour « complicité d’abus de biens sociaux ».

Une pluie d’hommages

Les hommages à l’homme politique se sont multipliés. Emmanuel Macron, qui a annoncé la mort de François Léotard sur Twitter, peu après treize heures le mardi 25 avril, a souligné la perte d’un « esprit libre » : « François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture. Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement. Son Var natal, la France qu’il a défendue, la République qu’il aimait éprouvent aujourd’hui une grande perte. ». Edouard Balladur, dont il fut le ministre de la défense, a salué celui qui fut « imprégné de patriotisme », mettant en exergue sa «personnalité originale » outre son « goût de la littérature, de la poésie. » Et d’ajouter : « Je pense à lui avec nostalgie et amitié ». Nicolas Sarkozy a fait part de sa tristesse : « Tristesse de voir partir trop tôt l’une des figures les +brillantes de ma génération. François Léotard fut tout autant un compagnon de route qu’un ami. Homme authentique, engagé, entier, amoureux de la Méditerranée, il plaçait la France au-dessus de tout. Pensées émues pour les siens. »

A lire aussi : C’était en 2002 : l’attentat Karachi et le début d’une affaire judiciaire française

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