Nathalie Kosciusko-Morizet a confirmé ce lundi matin son éviction de son poste de vice-présidente du groupe Les Républicains. Au lendemain du second tour des élections régionales, NKM semble payer ses critiques envers Nicolas Sarkozy et sa politique du « ni-ni » concernant le Front national.
« Une vieille idée stalinienne » qui consiste à « évincer, au moment où on lance le débat, ceux qui ne sont pas d’accord ». C’est en ces termes que NKM a évoqué son éviction au poste de vice-présidente LR au lendemain du second tour des régionales remportées par la droite. Le président LR Nicolas Sarkozy avait annoncé un « remaniement » de la direction en janvier, afin de trancher le débat sur la ligne idéologique du parti via un conseil national les 13 et 14 février prochains.
Un remaniement synonyme de grand ménage pour le parti et pour NKM, qui ne fait donc pas partie de cette nouvelle équipe. La députée LR semble faire les frais de ces prises de position concernant le « ni-ni » érigé en consigne par Nicolas Sarkozy face à la percée du Front national au premier tour des régionales.
Dimanche soir, après l’annonce des résultats du second tour, Sarkozy avait lancé à NKM : « tu vois, j’avais raison sur la ligne politique et j’espère que tu vas finir par le comprendre. N’oublie pas que tu dois défendre la ligne majoritaire du parti quand tu vas sur les plateaux télé. » Sans se démonter, NKM lui avait répondu : « Si les électeurs avaient appliqué ton ’ni-ni’ [ni fusion avec le PS, ni retrait face au FN], nos candidats auraient perdu le Nord et PACA. C’est surtout la victoire du rassemblement républicain. »
François Fillon exige un « projet puissant et crédible »
Face à cette montée du FN, plusieurs responsables LR ont évoqué l’hypothèse d’avancer la primaire à droite, prévue les 20 et 27 novembre 2016, en vue des élections présidentielles de 2017. Il s’agit de Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, d’Eric Ciotti et de Luc Chatel, conseiller politique de Sarkozy.
L’ancien Président de la République s’est dit favorable à cette hypothèse ce lundi matin sur Europe 1 : « Je pense que, si on avait notre candidat à la présidentielle avant l’été, ça nous permettrait d’avoir une année pour se préparer, pour rassembler, pour élargir, pour s’adresser aux Français. »
En revanche François Fillon, candidat déclaré à la primaire à droite, n’est pas emballé par l’idée. L’ancien Premier ministre a pris la parole lors du bureau politique du parti pour exiger « un projet puissant et crédible« , estimant que la réponse des Républicains au score du FN « ne peut se résumer à “silence dans les rangs” ou à un changement de calendrier. »
« Ce projet ne peut être bâclé, il ne peut se résumer à un compromis bancal entre toutes les tendances de la droite et du centre. Il doit être arbitré par les Français dans le cadre de primaires (…) Ces primaires ne sont pas un inconvénient, elles sont une chance », a précisé l’ancien locataire de Matignon.
Enfin, un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a invité sa famille politique à « travailler avec le gouvernement, car le Front national est un adversaire commun ». « Il faut le battre ensemble par l’action et donc il y a des actions communes que nous devons engager », a déclaré M. Raffarin sur BFM TV et RMC.