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Rencontre avec la productrice de HP, la nouvelle série de OCS

Présentée fin juin dans la session « Ça tourne » à Série Séries, HP est le nouveau pari audacieux de OCS. Nous étions sur le tournage il y a quelques semaines et nous avons échangé avec la productrice, Christine de Bourbon Busset (Les beaux mecs, Pigalle la nuit).

C’est quoi HP (bientôt sur OCS) ? Sheila est une jeune interne en psychiatrie. Au fil des jours et des cas qu’elle va rencontrer, le monde si cruel de l’hôpital psychiatrique va s’avérer bien plus accueillant que la dureté d’une vie bien trop normée.

Productrice de fictions audacieuses comme Les beaux mecs, Pigalle la nuit ou encore Au delà des murs, Christine de Bourbon Busset propose cette nouvelle fiction signée Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens dans le milieu d’un hôpital psychiatrique. Une fiction courageuse et un thème qui l’est tout autant. De passage sur le tournage il y a quelques semaines, nous avons pu échanger avec elle sur ce nouveau projet.

© Fabien Campoverde pour OCS

 

Vous voilà de nouveau à la tête d’un projet atypique. C’est ce qui guide vos choix de productrice ?

Christine de Bourbon Busset : Atypique je ne sais pas mais avec une vraie vision d’auteur c’est certain. Ce projet était initialement pensé en 52 minutes mais on a vite compris que l’ADN des auteures tendait vraiment vers le 26 minutes et c’est donc le choix du sujet, du concept qui a nous a conduit vers ce format.

Est ce que c’est compliqué d’imposer à une chaîne une série prenant place dans un hôpital psychiatrique ? On sait que tout ce qui anxiogène est un peu banni des chaînes… 

CDBB : C’est justement ce qui m’a plu dans le projet HP c’est qu’on est très peu dans l’anxiogène. On est bien sûr dans la folie, mais aussi dans la fantaisie, parfois même la poésie, l’humour, l’émotion, donc on n’a pas la chape de plomb qui nous tombe dessus. On est certes dans la transgression mais c’est aussi et surtout une comédie dramatique. On n’est pas dans de la pantalonnade car c’est une réalité qu’il faut traiter (c’est ce que j’ai dit à OCS), il fallait vraiment assumer le sujet et ne pas être dans de la légèreté à tout prix. Mais de la même façon, les moments « graves » sont contre-balancés par des moments un peu plus léger.

La folie reste un des derniers tabous de notre société …

CDBB : C’est justement ce qui m’a plu : le fait qu’une interne en psychiatrie va se rendre compte que ce ne sont ceux qu’elle croit qui sont les plus « fous ». Où est la folie ? Qui sont les fous ? Une scène en particulier nous interroge sur ces problématiques en milieu de saison 1.

Comment qualifier HP ? Comme une série de bureau, comme Urgences qui prenait place dans un service des urgences ?

CDBB : Je ne sais pas ce que vous ont dit les auteures mais oui je crois que l’on peut dire ça c’est très juste. Et d’un point de vue de productrice, c’est aussi la raison pour laquelle j’y suis allée, l’importance d’un décor unique. Si on avait dû commencer à multiplier les décors, on était mort. On fait une série chorale avec énormément de rôles, de la figuration et le décors unique nous sauve.

Sur HP, on a deux auteures, une réalisatrice et une productrice. A vôtre avis qu’est ce que cela change, apporte à la série ce regard féminin ? 

CDBB : On est allé chercher chez la réalisatrice Emilie Noblet quelque chose qui nous a sauté aux yeux sur ces travaux précédents : l’empathie qu’elle a pour ses personnages, cette capacité à mélanger les genres. En gros, on a senti une très forte humanité de dégager de ses courts métrages et ça nous a paru primordiale pour traiter nos personnages. Etre au plus près d’eux. Il y a beaucoup de tendresse à l’égard de ses personnages.

Que pensez-vous que HP va dire sur notre monde, sur notre rapport à la normalité ? On imagine que la série ne sera pas la même que si elle avait été faite il y a 10 ans.

CDBB : C’est une très bonne question à laquelle je n’avais pas pensé. Mais je trouve que HP traite ce sujet de manière très intemporelle justement. Peut-être sommes nous dans une société qui multiplie les interdits et du coup on fait sauter la vraie nature sous une camisole imposée.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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