Une petite présentation ?
Je m’appelle Gabriel , j’ai 20 ans et bientôt 21. Je joue depuis maintenant 3 ans sous le nom de Superpoze. Je suis passé par le conservatoire quand j’étais plus jeune.
Pour ce qui est de mes influences, c’est surtout Ninja Tune, Warp.
T’as toujours vu la musique comme plan de vie ou bien tu rêvais d’un autre métier ?
Non, petit je voulais faire acteur. La musique m’influence depuis tout petit et c’est venu naturellement au fur et à mesure.
Parle-nous de ton processus créatif :
Je n’en ai pas un en particulier. Maintenant que je ne suis plus étudiant, donc certains jours je me dis qu’il faut faire un truc, mais si t’as pas d’idée t’auras rien à dire. Tu peux faire un son parfait techniquement, mais y’aura pas d’âme dans ton morceau. Mais en général, je pars d’un beat, d’un sample ou juste d’une mélodie que j’apprécie.
Tu tournes beaucoup depuis 1 an, pas trop dur d’enchainer les dates ?
Ça me plait bien, je visite des villes. J’avais pas beaucoup visité la France avant, mais depuis j’ai fait un peu tous les coins de la France. Il me manque encore le Sud-Est, mais ça va bientôt être réglé car je suis invité au festival Marsatac !
Mais, c’est pas trop fatiguant ?
Pour l’instant ça va, je ne fais pas de grosse tournée comme C2C qui font des tours de 2 mois. Pour eux ça dois être vraiment crevant. En plus maintenant je tourne avec ami qui bosse avec moi sur les concerts, ce qui est plus agréable encore.
On a pu te voir faire les premières parties de grands artistes comme Wax Tailor, C2C ou encore Orelsan, pas trop stressant ?
Si c’est stressant ! Le truc c’est que tu arrives dans une grosse salle remplie, mais le public n’est pas là pour toi, il est là pour l’artiste donc tu fais la première partie. Toi, tu arrives là et tu as 30 minutes pour faire un set. Mais au final quand t’arrives à faire un truc bien et que tu fais bouger la fosse c’est génial !
Le plus impressionnant pour moi c’était C2C à Lyon, y’avait 12 000 personnes et j’avais jamais fait ça.
En parlant d’Orelsan et donc de rap, j’ai lu que ce milieu t’avait pas mal influencé. On t’a vu avec Beat Assaillant, d’autres collaborations en vue dans le domaine ?
J’ai contacté Grems, mais rien de concret, enfin pour l’instant. Mais, qui sait, peut-être sur un prochain EP ou Album…
Tu as déjà sorti 1 album et 2 EP, qu’est ce qui nous attend pour le prochain?
Pour Pavane qui sort le 27, c’est l’idée d’un single avec plusieurs remixes par différents artistes : Dream Koala que j’ai rencontré il y a 1 an sur un concert, Fakear qui est un ami d’enfance et DomBrance qui est sortie sur la dernière compilation Kitsuné. Il (DomBrance ndr) est plus du côté dance et clubbing que moi et c’est pas vraiment le type de musique que j’écoute, mais j’apprécie vraiment son travail et le résultat que son remix donne.
D’ailleurs, il y a la release party de l’EP ce vendredi 24 à la Flèche d’or.
Du coup tes collaborations c’est plutôt des proches, des connaissances ?
J’essaie de pas trop faire ça, pas du « consanguin ». C’est pas le bon terme, mais bon… Et puis, Dream Koala je le connais depuis seulement 1 an, c’est assez récent. Après c’est clair que j’aime bien travailler avec des gens que je connais, avec qui je m’entends bien. La musique c’est très personnel, presque intime, donc c’est assez difficile de travailler avec des gens que tu ne supportes pas… Quoique, certains ont dû le faire.
Avoir tes soirées à la Flèche d’Or, sortir chez Kitsuné, une consécration non ?
Pour ce qui est de la Flèche d’or, c’était surtout un gros stress parce que c’était la première fois que je faisais ça. Devoir organiser la programmation, tout gérer ça a été assez stressant. J’avais peur de jouer devant seulement 50 personnes parce que je ne connaissais que 2/3 personnes à Paris, maintenant j’en connais un peu plus (rire). Quelque part j’étais aussi fier d’avoir une résidence dans une ville dans laquelle je n’habite pas encore, c’est assez rare.
Pour Kistuné, c’est pas une consécration en tant que tel, la consécration c’est quand j’aurai fait ma vie dans le domaine de la musique. Mais c’est clairement une étape, une grosse étape et c’est un grand plaisir de sortir cet EP chez eux.
Tu es sorti sous licence Creative Commons, tu es donc pour le libre partage de tes compositions. Pas trop dur d’être artiste à l’heure où la musique est en crise à cause du piratage ?
L’idée de crise de l’industrie du disque vient de gens qui sont plus vieux que nous et qui ont un autre référentiel. Tu vois, en gros, dans les années 1980, tu sortais un single et tu devenais riche, aujourd’hui c’est plus possible. Moi quand j’ai commencé la musique, j’ai découvert la licence Creative Commons qui existe pour tous les médias et qui autorise le partage gratuit du moment qu’il n’y a pas d’utilisation commerciale, ça me paraissait logique de l’utiliser pour mes productions.
Pour ce qui est du piratage, j’ai téléchargé illégalement auparavant. Le problème aujourd’hui c’est la consommation de la musique. On prend des MP3 encodés en 128 comme on prendrait un MacDo’, on s’en fout de la qualité, on veut juste consommer. Quand tu vois des gens comme Bangalter qui passent 1 an à trouver le bon riff de basse pour que certains l’écoute en mauvaise qualité… Ce type d’écoute en 128 ça dégrade la qualité de la composition.
Et sinon il y a aussi l’amour de l’objet, un vinyle c’est super beau, c’est agréable.
Chez Radio VL on a un pôle artistique où on essaye de promouvoir quelques artistes et groupes, un conseil pour eux ?
Il n’y a pas de véritable conseil à donner. Quand tu fais un morceau ou n’importe quoi d’artistique, c’est une expression de soi-même, donc faut avoir un message à faire passer, c’est le plus important. Mais sinon, je peux conseiller de bosser la technique parce que c’est comme la parole : plus tu as de mots, plus tu peux t’exprimer finement.
Plus sur Superpoze :
https://soundcloud.com/superpoze