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Rendre possible les études pour les bacheliers des petites villes !

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C’est une période décisive pour l’orientation des jeunes : Parcoursup, MonMaster… Il est l’heure pour les étudiants de formuler leurs vœux pour débuter ou poursuivre leurs études supérieures. Une étape importante qui se traduit le plus souvent par de l’inquiétude quant aux résultats attendus, mais aussi par une incertitude pour beaucoup de jeunes ruraux, soucieux des possibilités qui s’offrent à eux.

La période des vœux : une source de stress chez les jeunes

D’après une étude de la SMEREP publiée en janvier 2019, l’orientation serait une source majeure de stress pour 71% des étudiants sondés. En réponse à cela, le gouvernement s’efforce d’améliorer l’expérience des plateformes de vœux depuis des années « On ne cesse d’améliorer l’ergonomie de la plateforme de façon à mieux aider les jeunes à faire leurs choix », affirme Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, dans une interview accordée au Journal du dimanche.

Des inégalités dans l’accès aux études entre les jeunes ruraux et ceux des grandes villes

Malgré les efforts mis en place, beaucoup d’étudiants se trouvent confrontés à des obstacles de taille dans leur quête vers l’enseignement supérieur, que ce soit à cause de questions financières, de manque d’information ou même d’autocensure. Toutes ces raisons peuvent avoir pour conséquence de freiner la mobilité de ces jeunes, issus des zones rurales, qui veulent partir étudier ailleurs. Une question d’autant plus d’actualité lorsque les agriculteurs remettent au cœur du débat public la revalorisation de la ruralité française. 

Le problème est grand : 90% des formations supérieures en France sont concentrées dans les grandes aires urbaines dont 16% dans l’aire urbaine parisienne ! Inégalité géographique toute aussi alarmante : les territoires ruraux et les villes de petite et moyenne taille accueillent généralement des cycles courts et professionnalisants (BTS, IUT…), tandis que les plus grandes villes proposent davantage de cycles plus longs (licence, master, doctorat) et prestigieux (grandes écoles, prépas…).

Ces disparités représentent un frein conséquent pour les élèves issus des zones rurales. Si nous prenons l’exemple des prestigieuses Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) : seulement 6% de lycéens issus de zones rurales y candidatent contre 10% des élèves issus des grandes villes. Pour l’écart dans les grandes écoles entre Franciliens et non-Franciliens, les Parisiens ne représentent que 3 % de la population et constituaient près de 25 % des effectifs de ces écoles prestigieuses. Au contraire, les non-Franciliens représentent 82 % de la population et constituaient seulement 49 % des effectifs des écoles les plus prestigieuses.

En effet, pour les jeunes des petites et moyennes villes, partir étudier à la grande ville entraîne un coût financier non négligeable dû à la décohabitation familiale, aux frais de transport et aux coûts généralement plus élevés des métropoles.

Et si nous mettions le sujet sur la table ?

Les pouvoirs publics se sont déjà penchés sur le sujet et ont adopté plusieurs solutions pour répondre à ce problème. Parmi elles, des campus connectés, situés dans des villes éloignées des centres universitaires, équipés d’infrastructures permettant l’accueil d’étudiants inscrits dans une formation à distance. Un succès en demi-teinte car sur la centaine de lieux ouverts en 2019, seuls 8 accueillent à ce jour plus de 20 étudiants. La Cour des Comptes a également recommandé une meilleure reconnaissance des antennes universitaires, des sites territoriaux qui se situent dans des villes moyennes.

Lorsqu’on connaît l’importance que porte chaque étudiant à son orientation, beaucoup reste encore à faire pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès au même catalogue de formation, une problématique qui révèle la relation complexe et persistante entre l’enseignement supérieur et l’origine géographique. Aussi, mieux prendre en compte la diversité de nos territoires dans l’offre de formations dans l’enseignement supérieur, c’est aider à la redynamisation de la ruralité française.  Et si cette saison des vœux nous permettait de mettre le sujet sur la table ?

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Animateur / Journaliste politique
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