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Renzo Piano et Le Corbusier: retour sur deux architectes

Actuellement, et jusqu’au 29 février 2016, se tiennent à la cité de l’architecture et du patrimoine de Paris (métro Trocadéro), trois expositions autour des liens entre réhabilitation de l’espace et architecture. Deux de ces expositions, « La méthode Piano », centrée sur le travail passé, présent et à venir de l’architecte Italien Renzo Piano et « Chandigarh 50 ans après Le Corbusier », qui traite du travail de ce dernier dans cette cité indienne, retracent une partie de l’œuvre des deux hommes. Pour la somme de 12€ (8€ pour le tarif -26 ans), vous pouvez profiter des trois expositions temporaires, ainsi que de la collection permanente.

LA METHODE PIANO

Cette exposition met en scène l’œuvre du célèbre Renzo Piano autour de 18 pôles, chacun centré sur une réalisation emblématique de l’homme aux multiples facettes. Italien d’origine, ayant grandi à Gênes, « un port dans lequel tout flotte, tout vole », ville à laquelle il associe la légèreté et la lumière qui est « un monde qui m’appartient et qui me plaît » ; il va faire de cette légèreté si chère sa marque de fabrique.  L’architecte adapte sans cesse son style au lieu qu’il transforme pour atteindre une architecture « organique », en symbiose avec son environnement, qui s’y intègre comme la pièce manquante d’un puzzle.  Nombreux sont ceux qui connaissent  les réalisations de Piano, sans pourtant connaître son nom : il est notamment à l’origine du centre Pompidou de Paris avec la collaboration de Richard Rogers.

De gauche à droite : Le « Shard », Londo Bridge Tower : diverses maquettes réalisées par Renzo Piano et une photo de la tour après son inauguration en 2012. Puis, deux maquettes du centre culturel Jean-marie Djibaou et une photo du centre culturel finit après son inauguration en 1998.

De gauche à droite : Le « Shard »: maquettes réalisées par Renzo Piano et une photo de la tour après son inauguration en 2012. Puis, deux maquettes du centre culturel Jean-marie Djibaou et une photo après son inauguration en 1998.

Plus récemment, Renzo Piano s’est également illustré par l’incontournable « Shard » ou l’ « éclat » en français, en plein centre de Londres. Il a également acquis une grande notoriété après la construction du centre culturel Jean-Marie Djibaou de Nouvelle-Calédonie. Piano est, par ailleurs, l’auteur de plusieurs autres projets sur Paris comme la fondation Jérôme Seydoux-Pathé (2014), ou encore le nouveau Palais de justice, en construction, qui verra prochainement le jour Porte de Clichy.

De gauche à droite : deux photos de la fondation Jérôme Saydoux-Pathé, émergeant des toits parisiens. Une maquette du futur Palais de justice de Paris, en construction depuis 2010.

De gauche à droite : deux photos de la fondation Jérôme Saydoux-Pathé. Une maquette du futur Palais de justice de Paris, en construction depuis 2010.

Cette exposition s’applique à aborder son œuvre par le biais de grandes thématiques : Paysages, Confrontations, Patrimoines urbains, Hauteurs, Morceaux de villes et enfin, Matières. Cette scénographie originale, parfaitement linéaire, permet de découvrir la richesse et la diversité du travail de l’architecte, pas-à-pas, en se laissant absorber par les supports papiers, photos, les nombreuses maquettes suspendues dans le vide ou sur les tables ou encore la longue interview de Renzo Piano à la fin du parcours.

CHANDIGARH, 50 ANS APRÈS LE CORBUSIER

Cette exposition, sous-titrée « le devenir indien d’une ville moderne », s’attache quant à elle à retracer la genèse et l’évolution d’un projet architectural initié par le Premier ministre indien Nehru dans les années cinquante.

Cité radieuse de Rezé (Loire-Atlantique), inaugurée en 1954.

Cité radieuse de Rezé (Loire-Atlantique), inaugurée en 1954.

Le Corbusier (Charles-Edouard Jeanneret-Gris de son vrai nom) travaille sur le projet de modernisation et de réhabilitation de l’espace de 1951 jusqu’à sa mort en 1956 avec ses associés et quelques architectes locaux. Il adapte ses préceptes d’organisation de l’espace très fonctionnels à l’espace donné et à la population locale. L’architecte est alors déjà très connu pour ses nombreux travaux à travers le monde, notamment pour sa conceptualisation de l’architecture collective  avec notamment l’ « unité d’habitation de grandeur conforme », mise en application dans les « cités Radieuses », cinq en tout en France.

L’exposition a pour but de mettre en lumière le projet de redynamisation de la ville indienne de Chandigarh, par l’organisation réfléchie de son espace comme lieu de vie collectif. Corrélativement à ses projets d’unité d’habitation en France, Le Corbusier va appliquer ses notions d’appartements idéaux dans cette cité indienne. Chaque mesure est millimétrée pour chaque pièce afin de correspondre au mieux aux besoins humains et les espaces de vie collectifs au sein de la cité sont privilégiés comme les écoles, les aires de détentes…

Mais c’est également l’évolution de ce projet au cours du temps qu’il s’agit ici de montrer. Un projet dont la réussite est à nuancer, comme le constate Le Corbusier lui-même en 1951 : « Tout ce que je croyais savoir sur la ville a été remis en questions […] parce que le soir, les gens prennent leurs lits sur l’épaule et vont dormir dehors. ».

L’exposition est encore ici organisée sous forme de parcours. A gauche, le mur est recouvert de différents écrans qui nous plongent dans la réalité contemporaine du projet et qui nous montrent son aboutissement concret grâce à plusieurs films, tournés entre Novembre 2014 et Mai 2015, en plein cœur de Chandigarh et de ses différents quartiers et habitations. A droite, on chemine entre les maquettes montrant différents détails de la ville ou des plans généraux, accompagnés de très nombreuses esquisses et plans dessinés par Le Corbusier ou par son équipe.

De gauche à droite : les écrans diffusant les divers films sur les scènes de vie contemporaines à Chandigarh. Maquettes représentant des logements types de la cité, dessinés par Le Corbusier selon les règles et préceptes de l’unité d’habitation. Maquette de la ville, dessinée de manière très géométrique pour une fonctionnalité de l’espace optimale.

De gauche à droite : les écrans diffusant les divers films. Maquettes représentant des logements types de la cité, dessinés par Le Corbusier. Maquette de la ville, très géométrique, pour une fonctionnalité de l’espace optimale.

Malgré une scénographie très travaillée, cette exposition ne parvient pas à raconter les projets du Corbusier avec la profondeur que l’on retrouve sur l’exposition de Renzo Piano : les films rendent difficilement compte de l’atmosphère générale de la ville et de son architecture. Le projet est assez peu développé et pourrait égarer le spectateur novice ; c’est donc tout naturellement qu’à la sortie, les visiteurs semblent plus enthousiasmés par l’exposition Piano que par celle de Chandigarh.

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