Après l’entrée du résistant Jean Moulin en 1964, quatre nouveaux héros de la résistance s’apprêtent à entrer aujourd’hui au Panthéon : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Qui sont ces résistants ?
Pierre Brossolette (1903-1944) était un professeur d’histoire, journaliste (il fut notamment rédacteur en chef du journal Résistance). Durant la guerre, il rejoint la résistance et souhaite créer un comité de coordination de la zone nord alors occupée par les nazis. En février 1944, il est arrêté et interrogé par la gestapo. Pour ne rien révéler à l’ennemi, il se jette du cinquième étage de l’immeuble où il fut torturé pendant 3 jours.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002), nièce du Général De Gaulle, fut une résistante et militante des droits de l’homme. Durant l’occupation, elle rejoint le réseau du musée de l’homme puis le mouvement Défense de la France. En raison de ses activités de résistances (impression et diffusion de journaux), elle est arrêtée puis déportée en février 1944 au camp de concentration de Ravensbrück où elle va notamment faire la connaissance de Germaine Tillion. Ensuite, elle s’est beaucoup engagée dans l’association ATD-Quart Monde dans la lutte contre l’exclusion.
Germaine Tillion (1907-2008) était une ethnologue et historienne. Elle suit de brillantes études sous l’égide de Marcel Mauss et effectue divers missions dans les Aurès algérien. A son retour en France en juin 1940, elle s’engage directement dans la résistance. Elle est déportée au camp de Ravensbrück en 1943, elle sera libérée en avril 1945. A la fin de la guerre, elle dénonce les atrocités de la guerre d’Algérie et poursuit ses travaux sur les populations des Aurès et sur l’Algérie.
Jean Zay (1904-1944) fut un homme politique et un journaliste. Dès 1932, il est élu député radical-socialiste du Loiret puis en juin 1936, il est nommé ministre de l’Éducation Nationale dans le cabinet de Léon Blum. Il va concevoir un projet de réforme du système scolaire très complet. En septembre 1939, il est démissionnaire car hostile à l’État Français. En juin 1940, il s’embarque pour l’Afrique du Nord pour mener la lutte contre l’ennemi mais il est arrêté puis emprisonné dans la prison de Riom. Le 20 juin 1944, il est enlevé puis assassiné par des membres de la Milice du gouvernement de Vichy qui se sont déguisés en résistants.
Le programme de la cérémonie
Durant cette matinée, la cérémonie va consister en un hommage des Corps Constitués en Sorbonne. En effet, hier les héros de la résistance ont été accueillis en Sorbonne pour un premier hommage du milieu éducatif et pour une veillée publique (où l’on a notamment lu des lettres de Jean Zay, ancien ministre de l’éducation nationale). Ce matin, les différentes délégations des corps constitués vont se succéder pour s’incliner devant les cercueils et déposer une gerbe sur les catafalques devant la chapelle de la Sorbonne.
En fin d’après-midi, la cérémonie sera très minutée… Elle doit débuter à 17h au Panthéon avec l’arrivée du président François Hollande. Le cortège va partir de la place Edmond Rostand pour traverser la rue Soufflot et arriver à la place du Panthéon. A 17h20, les cercueils vont être déposés sur les catafalques du parvis du Panthéon. L’Armée française va entamer des chants : la complainte des partisans puis le chant des marais. A 17h30, le président de la République débutera son discours tant attendu (et peut-être même historique). A 18h10, les honneurs funèbres vont être rendues et le président de la République va se recueillir devant les quatre cercueils. Puis la sonnerie aux morts va lancer la minute de silence. Ensuite, la Marseillaise va être interprétée par le chœur de l’Armée Française. Et enfin, les quatre résistants Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay vont faire leurs entrées au Panthéon. C’est à 20h que l’accès au Panthéon sera de nouveau rendu libre. Pour finir, à 22h15, un spectacle vidéo son et lumières « Hommage à la Résistance » sera projeté sur la façade du Panthéon.
Deux des cercueils qui vont entrer au Panthéon seront vides (ceux de Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz) car les familles n’ont pas souhaité déplacer les corps. En guise de dépouille, de la terre, prélevée sur leurs sépultures, a été déposée dans les cercueils.
La cérémonie se veut grandiose et espère encenser le valeurs républicaines ainsi que la nation rassemblée.