De nouvelles propositions d’accord par la direction d’Air France, proposées dans la nuit du 8 au 9 juin, ont été rejetées par les pilotes ce 9 juin. La grève va reprendre au sein de la compagnie, avec pour principale conséquence l’annulation de nombreux vols dans les quatre jours à venir.
« On n’éteint pas le feu en soufflant dessus ». C’est par cette métaphore pyrique que Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf), a résumé la situation actuelle de conflit entre les salariés et la direction de la compagnie française. Déjà hier mercredi, toute la journée était consacrée à la recherche de négociations avec les trois principaux syndicats d’Air France.
Les pilotes demandent principalement des hausses d’investissement et un meilleur partage d’activités pour Air France par rapport à sa société sœur KLM. Emmanuel Mistrali, président du SNPL, le syndicat majoritaire, estime que ça ne coûtera « rien de plus que l’investissement déjà programmé » par la direction. Au contraire, les syndicats y voient un véritable « copier-coller » de la précédente proposition de négociation, « à deux phrases près » pour Emmanuel Mistrali. Face au gel de la situation, le préavis de grève déjà déposé va être appliqué, et selon la loi, il prendra effet samedi.
L’Euro, première menace
La grève des pilotes est en grande partie soutenue par les stewards et hôtesses de l’air. Les syndicats de la profession s’estiment « assez d’accord » avec eux. Sans pouvoir conduire les appareils ni assurer le confort de leurs voyageurs, la circulation des avions s’annonce très perturbée. De samedi matin à mardi soir, quatre journées difficiles s’annoncent pour certains passagers. 70 à 80% des vols devraient être assurés ; les passagers touchés seront informés « par SMS » assure la direction d’Air France. La principale urgence est évidemment l’Euro de football, qui débute demain vendredi 10 juin. Le cabinet du Premier ministre Manuel Valls craint un « impact éventuel de la grève » sur l’Euro et l’arrivée des spectateurs. L’UEFA s’inquiète elle de l' »(acheminement) des arbitres« , au nombre de 18, dont 17 étrangers.