Le dimanche c’est « culte » sur Radio VL. On appuie sur la télécommande et on remonte dans le temps. Code Quantum, Police Squad ou le personnage Eve Lagarde.
La série : Code Quantum
Le voyage dans le temps a été le sujet d’un nombre incalculable de séries. De Au cœur du temps en passant par Sliders ou depuis cette saison Timeless, les œuvres forcément inégales nées de cette thématique forte n’ont pas toutes eu le même retentissement. Celle que nous avons choisi d’évoquer a marqué de manière pérenne les années 90 par la qualité absolument folle de ses scripts, la possibilité infinie que son sujet permettait et l’interprétation d’une densité et d’une subtilité remarquables offertes par ses deux interprètes principaux. Due à la plume fertile de son créateur et producteur Donald P. Bellisario (Magnum) avant qu’il ne s’englue dans les histoires de JAG et autres NCIS, Code Quantum, est une série qui a séduit tout au long de ses 96 épisodes par sa capacité à utiliser la comédie comme outil de son intrigue de départ et par la façon dont son héros rebondit d’épisode en épisode dans la peau de personnages pris à un moment délicat de leur existence, plaçant ainsi le Dr Samuel Beckett dans des situations particulièrement inconfortables l’amenant à s’exclamer sa phrase gimmick « Oh Bravo » (« Oh Boy » en V.O). Si la comédie est constamment en filigrane de Code Quantum, elle n’est pas pour autant le genre unique de la série. En effet, Sam Beckett dans son voyage sans fin doit réparer des erreurs du passé, aidé par l’hologramme d’Al, son collègue et ami, qui lui communique toutes les données historiques, mais souvent incomplètes, qui lui permettent de découvrir le sens de sa présence (même si il part parfois sur des fausses pistes). Les situations que Sam doit démêler sont très souvent extrêmement dramatiques et amènent le téléspectateur à s’interroger sur des sujets divers et variés. Code Quantum est une série qui charrie un flot de sentiments qui secoue, elle fait rire autant que pleurer, elle s’intéresse à la grande et à la petite histoire, elle est tendre et humaniste, proposant un spectre extrêmement large de personnages dans lesquels le téléspectateur se reconnaîtra bien volontiers. Les thématiques récurrentes abordées par Bellisario dans ses séries sont également présentes dans Code Quantum. On y retrouve son appétence pour l’armée ou le patriotisme notamment et son talent pour mêler l’humour et la tragédie avec virtuosité. Mais le triomphe rencontré par la série doit énormément si ce n’est tout à son duo de comédiens : Scott Bakula qui deviendra une star avec ce personnage, est pétri d’humanité et fait passer absolument tous les sentiments dans un jeu d’une intensité qui ne faiblira jamais. Son entente avec Dean Stockwell, excellent pour renvoyer la balle et parfait complément du héros fait que le duo fonctionne magnifiquement. Avec très peu d’effets spéciaux mais avec une science aiguë du divertissement, Donald P. Bellisario a réussi avec Code Quantum une œuvre magnifiée par une écriture fine et précise et une distribution parfaite.
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Les choses à savoir pour briller en société :
Jason Priestley, Teri Hatcher, Marcia Cross, Joseph Gordon-Levitt, Jennifer Aniston ou encore Neil Patrick Harris notamment sont apparus dans la série.
De nombreuses références à la pop culture parsèment la série puisque Sam rencontre au détour de plusieurs épisodes des stars en devenir (Sylvester Stallone, Michael Jackson, Stephen King, Bill Clinton…) qu’il conseille et influe sur leur destin.
Dans Star Trek : Enterprise Scott Bakula et Dean Stockwell partageront plusieurs scènes dans un épisode de la saison 1.
Scott Bakula interprète plusieurs chansons dans la série dont une reprise d’Imagine de John Lennon et une magnifique balade, Somewhere in the night.
L’épisode : Le pilote de Police Squad
En 1982 au sortir du triomphe de Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? les ZAZ (des initiales des producteurs Zucker-Abrahams-Zucker) débarque sur ABC pour dynamiter les séries policières comme ils venaient de le faire pour le film catastrophe sur grand écran. Dès le générique de l’épisode pilote intitulé La promesse brisée, le talent ou plutôt le génie du trio pour l’humour absurde poussé à son paroxysme éclate à l’image. C’est drôle et bien mené, les dialogues totalement loufoques sont synonymes de fou rire et le rythme est particulièrement efficace. Filmé comme un show policier classique, le pilote de Police Squad met en vedette Frank Drebin (Leslie Nielsen) absolument impeccable et maîtrisant à la perfection, la folie et le non sense nécessaire à sa prestation brillante. Les gags s’enchaînent avec une fluidité confondante et les 24 minutes du pilote passent à toute vitesse. Il est très probable d’ailleurs que face à cette avalanche de gags, certains ne se remarquent qu’avec plusieurs visionnages. Police Squad ne connaîtra que 6 épisodes mais donnera naissance à une trilogie au cinéma où Leslie Nielsen reprendra son personnage (Y’a-t-il un flic pour sauver la reine ? Y’a-t-il un flic pour sauver le président ? Y’a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? ).
Tout l’univers de la trilogie est déjà présent dans ce pilote, burlesque et hilarant à l’image de ces caméo de Rex Harisson et Lorne Greene en générique d’ouverture jusqu’à cette fausse image figée de fin d’épisode, totalement réjouissante. [youtube id= »Jm_t3g4RhpY »]
L’actrice : Micheline Presle Le personnage : Eve Lagarde
Si Les Saintes Chéries raconte les mésaventures et petits tracas de la vie quotidienne d’un couple de Français moyens dans les années 60, Eve et Pierre Lagarde et de leurs deux enfants Sophie et Philippe, c’est surtout Eve, la mère de famille qui est l’héroïne de la série. Femme au foyer, c’est elle qui élève les enfants mais en 1965 on ressent l’émancipation de la femme qui souhaite se soustraire à sa condition d’utilité, puisqu’au fil des épisodes et des soucis auxquels les Lagarde seront confrontés, Eve commencera à travailler, à conduire et à chercher des occupations en dehors de l’appartement familial. Parfait miroir identificatoire pour le téléspectateur, la série connaîtra un énorme succès et assurera à la comédienne une popularité de plus en plus forte.
C’est la première fois que Micheline Presle, très connue par ses rôles au cinéma apparaît dans une série télévisée. On la verra dans les 39 épisodes que compte la série. Auparavant, elle a triomphé notamment dans Le diable au corps, Si Versailles m’était conté, La mariée est trop belle ou Le baron de l’écluse. Après la série, on la verra encore dans beaucoup d’autres films mais les plus notables seront I want to go home d’Alain Resnais, Casque Bleu ou Fallait pas ! de Gérard Jugnot ou Vénus beauté (Institut) ou France Boutique de sa fille Tonie Marshall. En 2004, Micheline Presle a reçu un César d’honneur. Elle est aujourd’hui âgée de 94 ans.