Présente sur nos écrans depuis quelques années, Fleur Geffrier est en train de s’imposer, notamment avec Rivages, comme une personnalité incontournable des séries.
C’est quoi Rivages ? A la suite du naufrage inexplicable d’un chalutier et de ses marins-pêcheurs qui demeurent introuvables, Abigail (Fleur Geffrier), océanographe, est envoyée par l’IFREMER en mission à Fécamp, sa ville natale, qu’elle a quittée quelques années plus tôt à la suite d’un drame familial. Alors que ses recherches progressent, de nouveaux phénomènes mystérieux se produisent en mer, rendant impossible l’activité des pêcheurs, pourtant essentielle à la vie locale. Abigail va comprendre que ces catastrophes pourraient avoir pour origine une présence sous-marine à même de bouleverser le fragile équilibre entre l’homme et la nature… Et si la cause des perturbations ne correspondait à rien de connu ?
Un rôle sur mesure
Comme nous le rappelions, Fleur Geffrier est depuis quelques années une habituée des séries télé. Que ce soit dans des rôles secondaires, ou petit à petit de premier plan, elle impose son empreinte par une présence évidente à l’image. Si la série Les gouttes de Dieu lui a permis d’évoluer à l’international, notamment en voyant la série récompensée aux Emmy Awards, c’est bien avec des productions « locales » comme Les espions de la terreur et surtout Rivages que son talent devient une évidence pour tout. Car c’est souvent la rencontre entre un rôle et une actrice qui permet de la révéler au plus grand nombre, aidée par une direction d’acteur au couteau.
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Dans un paysage audiovisuel saturé de polars en tout genre (souvent réussis là n’est pas la question), certains auteurs et réalisateurs font le pari de préserver des écrins dans lesquels des acteurs -rices peuvent pleinement se donner. C’est le cas de Jonathan Rio qui a su raconter une histoire somme toute assez simple mais qui convoque les émotions les plus belles car les plus pures. Puis il fallait un réalisateur de la trempe de David Hourrègue pour sublimer le tout avec une mise en scène efficace et d’une très belle intelligence. Et puis, comme souvent, il faut le petit plus qui permet de faire une grande série, et dans le cas présent, c’est une actrice qui donne vie à un personnage qui semblait réellement taillé pour elle, ici Fleur Geffrier. Si une galerie de personnages (tous très forts) gravitent autour de Abigail, c’est bien cette dernière qui est le catalyseur de l’enchaînement des événements, comme de leur résolution. Fleur Geffrier devient Abigail mais elle devient aussi le véhicule d’émotions comme seules les grandes actrices peuvent les transmettre. Brisée comme femme et comme mère au début de la série, Abigail se « répare » à la fin de l’épisode 6 de la plus belle manière qui soit.
Fleur Geffrier sublime Abigail
Qu’elle soit cette femme désespérée qui perd son enfant les flots en hurlant ou cette grande aventurière qui n’hésite pas à braver le danger pour plonger au plus profond des océans, Abigail devient en seulement 6 épisodes une grande héroïne de fiction (parfaitement écrite et caractérisée par des auteurs qui savent ce qu’est une série). En s’incarnant dans Fleur Geffrier, Abigail nous bouleverse au plus point, mais elle nous captive aussi, nous entraîne enfin au plus profond d’elle même, vers une forme de rédemption émotionnelle.
Elle est le moteur de l’action et de l’émotion car Fleur Geffrier est tout sauf une actrice lisse, elle donne une charpente et une solidité à chaque personnage qu’elle incarne. Qu’elle soit membre des services secrets, œnologue ou comme ici redoutable océanographe, sa présence au générique d’une série est une garantie de voir les personnages pris en main de la meilleure manière qui soit. Dans son incarnation d’Abigail, on retrouve la même intensité et puissance émotionnelle qu’une Claire Danes dans Homeland. Chaque plan de série arrêté sur elle véhicule une émotion forte, différente mais toujours puissante.
Par une simplicité naturelle, elle incarne « simplement » ses personnages et les fait ressembler à personne d’autre.