La Russie souhaite retirer sa signature du Traité de Rome, traité fondateur de la Cour. Une décision qui irait dans le même sens que d’autres pays.
La Cour Pénale Internationale pourrait être fragilisée. Après la décision de la Gambie, il y a quelques semaines, c’est la Russie qui souhaite, à présent, s’en retirer. Moscou se justifie, en pointant un manque d’indépendance de la Cour. Nouveau camouflet, pour une Cour qui se veut pourtant exemplaire.
Inefficacité et partialité ?
Le ministère russe des Affaires Étrangères n’y est pas allé de main morte. Outre son manque d’indépendance, la Russie dénonce un manque d’efficacité de la Cour. En effet, aux dires du ministère, elle n’aurait, en l’espace de 14 ans, « prononcé que quatre verdicts ». Cela justifierait donc, selon elle, son inefficacité. Autre problème qui aurait été mis en évidence : sa partialité supposée. Pour cela, elle se fonde sur les enquêtes, au sujet des affrontements l’ayant opposée à la Géorgie (2008), puis à l’Ukraine (2013).
Dans ces affaires, le traitement de la Cour serait, selon elle, biaisé. Selon les diplomates russes, les exactions des troupes géorgiennes n’auraient pas été prises en considération. Cependant, ses griefs ne s’arrêtent pas là. D’après les affirmations de Moscou, la Cour ne serait pas impartiale. En ce qui concerne le conflit l’opposant à l’Ukraine, Moscou fait face à des allégations l’accusant de soutien aux milices pro-russes. La Cour avait donc ouvert une enquête à ce propos.
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Le début d’une remise en cause massive
La Gambie était un État précurseur. Elle avait déjà annoncé, ces dernières semaines, sa volonté de retrait de la Cour. Volonté qui s’est concrétisée, puisque la notification officielle de son retrait a eu lieu, ce lundi. D’autres États africains lui avaient, ou lui ont, emboîté le pas, comme le Burundi ou l’Afrique du Sud. Décision qui est plutôt paradoxale : la Cour jugeant les auteurs de crimes contre l’Humanité, et les Etats démissionnaires faisant partie de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Deux cours ayant pourtant, toutes deux, un objectif de protection contre les crimes envers les Hommes.
Il reste que le motif récurrent avancé par ces nations démissionnaires rejoint, peu ou prou, les griefs avancés par Moscou. Plusieurs Etats africains, ayant accepté la compétence de la CPI, pensent qu’elle ne livre qu’une justice « à sens unique ». Selon eux, la Cour cause un « sentiment d’injustice », puisque les derniers verdicts ne concernent que des dirigeants de ce continent. Elle serait, ainsi, accusée d’être un outil de persécution.
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Source image : intellivoire.net