Sadiq Khan, 45 ans, membre du parti travailliste, est devenu vendredi le maire de Londres. D’origine modeste, il a triomphé de son adversaire conservateur Zac Goldsmith, fils du milliardaire Jimmy Goldsmith.
Vendredi, juste après son élection à la mairie de Londres, Sadiq Khan s’est dit «tellement fier que cette merveilleuse cité ait choisi l’espoir plutôt que la peur, l’unité plutôt que la division». En effet, les habitants de la City, dont deux sur cinq sont nés hors Royaume-Uni, ont fait un choix fort. Ils ont élu le fils d’un chauffeur de bus et d’une mère couturière à domicile, arrivés du Pakistan dans les années 1970.
Vendredi, Sadiq Khan, 42 ans, membre du parti travailliste, a triomphé de son adversaire conservateur Zac Goldsmith, fils du milliardaire Jimmy Goldsmith. Il succède donc au sulfureux conservateur Boris Johnson au City Hall, hôtel de ville futuriste planté au bord de la tamise.
«J’ai grandi dans une cité, à quelques kilomètres d’ici, et à l’époque, jamais je n’aurais rêvé que quelqu’un comme moi puisse être un jour élu maire de Londres», a-t-il dit. Avant de remercier «les Londoniens qui ont rendu l’impossible possible».
Attaqué sur sa religion
Sadiq Khan devient également le tout premier musulman à accéder à la mairie d’une grande capitale d’Europe occidentale. Musulman modéré, ayant grandi dans un HLM avec six frères et une soeur, il a dû faire face à la campagne nauséabonde de son adversaire Zac Goldsmith.
Ce dernier, fils de milliardaire et sorti d’Eton (comme Boris Johnson), le moule de l’establishment fortuné, n’aura cessé de présenter Khan comme un dangereux radical, amis d’islamistes et de terroristes. Il n’a pas hésité également à associer son nom aux attentats de juillet 2005 (revendiqués par Al Qaïda), qui ont fait 56 morts (dont 4 terroristes) et plus de 700 blessés dans la capitale britannique.
Mais cette tactique n’a pas marché. Les Londoniens se sont même déplacés en nombre conséquent aux urnes. Le taux de participation a atteint plus de 45%, une hausse de plus de 7% par rapport au dernier scrutin en 2012, un record pour une élection de maire. 1 310 145 d’entre eux ont voté pour Khan, contre 994.614 pour Goldsmith.
Menacé de mort par les fondamentalistes
Sadiq Khan ne s’est jamais défilé face aux accusations de Zac Goldsmith. Il n’a jamais nié avoir connu, dans le cadre de sa profession d’avocat spécialisé dans les droits de l’homme, des extrémistes religieux. Il a même refusé l’extradition vers les Etats-Unis de Babar Ahmad, un britannique suspecté de terrorisme.
Loin d’être un extrémiste, Khan s’est au contraire mis à dos les fondamentalistes et a même reçu des menaces de mort lorsqu’il a soutenu, à 42 ans, le mariage gay ou lorsqu’il a voté en faveur de la garde à vue de 42 jours pour les suspects de terrorisme.
Vendredi, le nouveau maire a promis d’être « le maire de tous les Londoniens » et de se consacrer aux vrais sujets : nécessité de construire des logements abordables, gel du coût astronomique des transports publics ou lutte contre la pollution.
*Image en une : londoncommunities.co.uk