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Sarkozy – Le Pen : lutte à l’extrême droite

D’un côté, Sarkozy tient des propos de plus en plus radicaux pour se démarquer de ses adversaires à la primaire de droite. De l’autre, Marine Le Pen fait un considérable effort de modération, en vue de perfectionner son image en tant que candidate « présidentiable ».

Alors qu’en 2007 le futur président de la République se présentait comme le candidat d’une droite novatrice et audacieuse, pour les élections de 2017 Sarkozy a choisi de mener une campagne très droitière.

A lire aussi : « En 2007, j’ai gagné. En 2012, j’ai appris », assure Nicolas Sarkozy

En effet, depuis sa candidature à la primaire de la droite, il a considérablement durci ses propos, notamment en matière d’immigration et de sécurité. L’ancien président de la République, qui critique le gouvernement pour la gestion de la crise des migrants, s’est montré particulièrement concerné par la situation de Calais, où il compte régler le problème de la « jungle » en quelques semaines en cas d’élection. En évoquant la possibilité d’une France « submergée par l’immigration », Sarkozy fait appel à une partie de l’électorat de droite qui se sent menacée par les flux migratoires croissants.

La droitisation de Sarkozy : une stratégie pour récupérer les plus conservateurs ?

Les questions identitaires sont également très présentes dans la campagne de Sarkozy : au-delà du discours sur les « ancêtres gaulois », désormais transformé en coup médiatique, l’ancien chef d’Etat avait proposé, en août dernier, une modification du droit du sol.

Nicolas Sarkozy sur le plateau de "L'émission politique"

Nicolas Sarkozy sur le plateau de « L’émission politique »

Cette stratégie de fermeture répond à l’exigence de récupérer une partie de l’électorat d’extrême droite, qui hésite à voter FN. En effet, Marine Le Pen est une rivale redoutable pour Les Républicains : la campagne de Juppé, axée sur les thèmes du rassemblement et de la modération, risque d’éloigner les électeurs plus radicaux. Par opposition à son principal adversaire à la primaire, Sarkozy a ainsi choisi de se positionner à droite de ses concurrents, en s’adressant à l’aile plus conservatrice de son parti. Ce changement dans le discours de l’ancien chef de l’Etat est aussi la réponse à une phase de droitisation de l’opinion publique. Les attentats qui ont frappé l’Europe et les vagues migratoires croissantes ont créé un climat d’insécurité générale, profitant aux partis de droite.

Quant à eux, les électeurs de la droite semblent apprécier la stratégie de l’ancien président : les derniers sondages indiquent que l’écart entre Sarkozy et Juppé se réduit de plus en plus, bien que le maire de Bordeaux reste pour l’instant en tête. La droitisation de Sarkozy le met directement en compétition avec le Front National, qui avait toujours rassemblé la majorité des électeurs d’extrême droite.

Marine Le Pen, un effort de modération

De son côté, Marine Le Pen poursuit la démarche de dédiabolisation de son parti en vue de se donner une image « présidentielle ». Les déclarations polémiques qui l’ont rendue célèbre dans le monde entier se sont fait plus rares, au profit de propos susceptibles de rassembler un plus grand nombre d’électeurs. La présidente du FN a également modéré ses slogans : après « La France apaisée », Le Pen a lancé « Au nom du peuple », considéré plus unificateur. Enfin, lors de son discours à Fréjus à l’occasion  des Estivales, elle n’a pas manqué de faire de nombreuses références au gaullisme.

Le nouveau slogan de Marine Le Pen : "Au nom du peuple"

Le nouveau slogan de Marine Le Pen : « Au nom du peuple »

Si Marine Le Pen cherche à tout prix à modérer ses propos et à éviter les coups médiatiques dont elle était si souvent protagoniste, c’est parce que sa stratégie politique est bien définie. Maintenant que son parti est assez solide pour faire face à l’écueil du premier tour, la présidente du FN sait qu’elle va devoir rassembler un grand nombre d’électeurs pour l’emporter au second tour. S’il veut convaincre une partie de l’électorat qui normalement ne lui appartient pas, le Front National doit quitter son rôle de « parti de contestation » pour renvoyer une image plus institutionnelle et crédible.

A lire aussi : Mais où est donc passée Marine Le Pen ?

D’un côté, Sarkozy tient des propos de plus en plus radicaux pour se démarquer de ses adversaires à la primaire de droite. De l’autre, Marine Le Pen fait un considérable effort de modération, en vue d’améliorer son image en tant que candidate « présidentiable ». Sans oublier les sept autres candidats à la primaire de la droite…

A lire aussi : Primare de la droite et du centre sans Hervé Mariton

Crédit photo à la Une : rtl.fr

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