Le ministère de la santé a annoncé ce matin l’autorisation de mise sur le marché du Sativex. C’est le premier médicament à base de cannabis qui pourra être commercialisé en France à partir de 2015.
Le Sativex se présente sous forme de spray buccal, et il sera prescrit aux personnes atteintes de sclérose en plaques dans le traitement des contractures sévères (spasticité), résistantes aux autres traitements. Son utilisation sera très réglementée puisque seuls les neurologues et médecins rééducateurs hospitaliers seront en mesure de le prescrire aux patients, selon les indications du ministère de la santé.
La prescription sera d’une durée de six mois, explique au quotidien Le Monde l’Agence nationale de sécurité du médicament, qui a donné l’autorisation après avoir examiné les études cliniques et l’efficacité du produit, puis déterminé les conditions de prescription et de délivrance. Les médicaments à base de stupéfiants ne pouvant être délivrés que pour 28 jours, les médecins généralistes seront autorisés à effectuer les renouvellements d’ordonnance entre deux rendez-vous à l’hôpital. Le produit sera distribué en pharmacie de ville, où il devra être stocké dans des coffres, comme c’est le cas des médicaments à base d’opiacés (substances dérivées de l’opium).
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Le médicament du laboratoire britannique GW Pharmaceuticals devrait être commercialisé en France par le laboratoire Almirall. Christophe Vandeputte, le patron français du laboratoire a déclaré « C’est une bonne nouvelle pour les patients français qui étaient quasiment les derniers en Europe à ne pas pouvoir bénéficier du Sativex.»
En juin 2013, la Ministre de la santé Marisol Touraine avait signé un décret autorisant l’agence sanitaire à examiner les dossiers de demande de commercialisation de produits à base de cannabis. Néanmoins, tous les produits issus du cannabis dont interdits, tout comme fumer des joints à usage thérapeutique… et récréatif.
Désormais, le Sativex va suivre la procédure habituelle à tout médicament. Il devra être évalué par la Haute autorité de santé, dont l’avis servira de base pour fixer son prix, ainsi que son taux de remboursement.
Claire BELLAHSEN