Le 6 juin, un séisme de magnitude 6 s’est abattu sur le mont Kinabalu, à Bornéo, en Malaisie, faisant ainsi plusieurs morts et disparus selon les autorités locales. Le pays n’avait connu un tel tremblement de terre depuis des décennies.
Cette catastrophe a automatiquement fait parler d’elle dans tous le pays, notamment sur les réseaux sociaux comme sur Twitter, où le ministre du Tourisme de l’Etat de Sabah, Masidi Manjun, a confirmé la mort de 16 personnes et la disparition de 2 autres randonneurs.
Update: 5 more bodies were recovered today. Confirmed fatalities now stand at 16. Two are listed missing.
— Masidi Manjun (@MasidiM) 7 Juin 2015
Du jamais vu en Malaisie
Selon le site The Kinabalu Today, les victimes étaient en grande majorité des ressortissants malaisiens, bien que des randonneurs étrangers, originaires de Singapour, États-Unis, Philippines, Grande-Bretagne, Thaïlande, Turquie, Chine et Japon, faisaient également partis de la liste des morts et disparus. Le nombre de victimes n’étonne guère, étant donné l’affluence touristique de cette région montagneuse, où le mont Kinabalu (4 095 mètres), l’un des plus hauts sommets de l’Asie du Sud-Est, est connu pour attirer les amateurs de trekking. Le samedi suivant le séisme, Masidi Manjun annonçait que les 137 randonneurs encore bloqués sur le mont Kinabalu avaient tous été secourus.
Nous savons que la secousse du mont a provoqué d’importants glissements de terrains et la chute de blocs de roches. Et d’après l’Institut américain de géophysique (USGS), le séisme s’est produit à une profondeur de 10 km, son épicentre se situant à 54 km de Kota Kinabula, la capitale de Sabah, ce qui explique les conséquences désastreuses de ce tremblement… Le fait que ce séisme, dont le niveau de magnitude soit quasiment du jamais vu en Malaisie, ait autant surpris et brusqué la population s’explique par la localisation du pays, se trouvant à l’extérieur de la « ceinture de feu » du Pacifique, région où il n’est pas rare de voir des plaques tectoniques se rejoindre, causant ainsi des turbulences sismiques et volcaniques considérables.
Une autre explication…
Mais malgré ces thèses géophysiques, les autorités locales songent à une toute autre version des causes qui auraient pu conduire à cette catastrophe, pas si naturelle que cela selon eux… Ces derniers sont convaincus que le séisme a été causé par un groupe de touristes étrangers qui, pour s’amuser, s’étaient laissés prendre au jeu du « selfesse » ; nouvelle pratique loufoque consistant à poser cul à l’air devant l’objectif! Ces touristes qu’on pourrait qualifier de… culotter ont trouvé bon de taper la pose le 30 mai dernier au sommet du mont Kinabalu!
Leur exploits photographiques se sont immédiatement retrouvés sur la toile, faisant également la une de la page Facebook officielle du parc régional de Kinabalu. Mais cette blague n’a pas été du gout de tout le monde, notamment pour les autorités locales qui se sont mises à la recherche de ces 10 touristes manquant cruellement de finesse. Pour les autorités, ce geste absurde aurait causé la colère des esprits… En effet, les propos du chef local, Joseph Pairin, lors d’une conférence de presse, rapportés par le Malay Mail Online, vont dans le même sens que la thèse théologique des autorités : « C’est une montagne sacrée, et il ne faut pas prendre cela à la légère. Peu importe si le reste du monde n’y croit pas. C’est ce que nous croyons. Et le tremblement de terre est la confirmation de nos croyances. »
Depuis le séisme, 5 des 10 touristes ont été identifiés et se trouveraient toujours en Malaisie. Parmi eux, 2 Canadiens, 2 Hollandais et 1 Allemand qui seraient tous interdits de quitter le pays pour qu’ils puissent comparaître devant la cour locale pour avoir « manqué de respect à la montagne sacrée ». Aussi, le chef local a exprimé sa volonté d’organiser un rituel traditionnel afin de calmer « l’esprit de la montagne ». Affaire à suivre…